mardi 28 septembre 2010

Et voilà




Je l'ai senti, quand tous ces satanés gens se pressaient tout contre moi dans ce satané tram....


Et je sentais grouiller les microbes sur la barre que je touchais du bout des doigts, pour ne pas tomber encore plus près de toute cette foule contaminée...

Ça n'a pas loupé...

De suiis balââde... !! touss touss

Zut.

vendredi 24 septembre 2010

Un jour, une ville


Je n'aime pas Montpellier.
Je déteste Montpellier.
Je ne supporte plus d'aller à Montpellier.

Je ne veux plus me retrouver :
A la gare, où les trains ne sont jamais à l'heure et les escalators toujours en panne.
A la MGEN, accueil hasardeux, personnel incompétent*, plus d'une heure à expliquer mon dossier.
Devant ce raccourci, transformé en patinoire géante à la gadoue qui colle aux pieds.
Dans le tram, aussi serrés que des sushis dans leur bento.
Sur la Place de la Comédie, bousculée par une foule qui va toujours de l'autre côté.
Au cybercafé, où un abruti m'a laissé son chewing-gum pour décorer mon pantalon.
Au Polygone, sans aucun banc pour s'asseoir, virés des escaliers où on s'était posé.
A la FNAC, à Sauramps, où tous ces livres me tendent les bras, si chers, trop nombreux.
Dans la rue, parce qu'il fait chaud, il fait froid, il fait quoi ? bordel !

Je suis rentrée.
Ouf.

*Une dédicace spéciale pourtant à Corinne S. , qui a enfin trouvé pourquoi : ma fille n'a pas de n° de Sécu / je n'ai toujours pas de carte Vitale / mes remboursements de psy n'étaient pas pris à 100% ... La boîte de chocolats est en commande.

jeudi 23 septembre 2010

Devinette

Où ai-je passé ma soirée d'hier ?

Une boîte de biscuits...
Un bout de tissu...
Un trousseau de clés...

Il manque
Un bracelet détaché...
Des larmes...
Un escalier...

Attelle improvisée
Maman je suis tombée
J'ai mal

Hôpital
Blouses
Attente...
Des machines
Des malades
Des sourires

Je la fais rire
Maman il m'a fait mal
Attends, je vais m'en occuper
Et te le ratatiner

Tu vas voir...
Un plâtre ?
Revenir...
Repasser...
Radio...
Je manque d'air

Mon bébé tout cassé
Partons
Tu vas te coucher
Maman...

Chut
Ça va aller...
Et maintenant

Je peux pleurer.

Réponse à une devinette débile

lundi 20 septembre 2010

Ne pas s'énerver

"Comme un fou va jeter à la mer
des bouteilles vides et puis espère
qu'on pourra lire à travers
SOS écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seul
je dessine à l'encre vide
un désert

Et je cours
je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
des mots que j'envoie

Difficile d'appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
étouffent un peu plus les cris d'amour
de ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
disparaissent

Et je cours
je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
des mots que j'envoie

Tous les cris, les SOS
partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
en pierres d'étoile sur les rochers

Et j'ai ramassé les bouts de verre
J'ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l'eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
dans un monde où le plus beau
reste à faire

Et je cours
je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
des mots que j'envoie

Tous les cris, les SOS
partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
en pierres d'étoile sur les rochers..."


Il y a des fois, t'as beau te dire que c'est pas grave, que ça passera, comme d'hab... ben trop, c'est trop.

dimanche 19 septembre 2010

René


Chez mon fils en début de mois, j'ai fait une cure de Barjavel.

Il faut savoir qu'il n'aime pas lire, mais quand (par extraordinaire) il se prend de passion pour un auteur, il dévore tout ce qu'il peut trouver de lui. Chez lui, traînaient des livres de poche que j'avais déjà lus, et plein de Barjavel.

Je me suis donc fait, à la file, La nuit des temps et Une rose au paradis, et j'ai parcouru La faim du Tigre. Il y a quelques années, j'avais lu Le grand secret.

Ouais. Bof. J'aime pas. A la fois trop cucul-youpi-aimons-nous-et-l'humanité-sera-sauvée, et trop poussé dans la réflexion théologique du style Y a-t-il un Dieu là-haut et qu'est-ce qu'il fabrique bon sang à laisser les hommes faire d'aussi grosses c*nneries ?

Bien fichu, bien amené, intrigue agréable, style sympa (des tas de scènes de sexe quand même hein, même si c'est à base de désir dressé qui parcourt tous ses secrets et ses portes profondes, et aussi de rêve de joie plein de tendres pousses exquises et de bourgeons qui s'ouvraient...) mais je n'aime pas. Voilà, c'est dit.

Par contre, faudrait que je revois le feuilleton Tarendol : avec ma soeur, on était raide dingues de l'acteur, Jacques Penot. Pas de science-fiction, mais une histoire d'amour-fou entre deux ados, un pauvre, une riche, et qui finit super-mal, rhâââaah... J'avais à peine 14 ans, aussi.

KnitAlong ou Tricotons ensemble

Toujours dans ma démarche mes journées sont déjà trop courtes, cherchons à les remplir encore plus, je me suis inscrite au Club de tricot, à la Maison de la Vie Associative. Tous les mercredis après-midis donc, si vous me cherchez, je serai fourrée là-bas, avec un groupe de mamies et de PAPYS, oui ! moyenne d'âge 60 ans, avec mes aiguilles et mon fil, et plus tard aussi mon crochet.

J'adore tout ce qui est manuel, mais les cours de dessin étaient hors de portée de ma bourse cette année. D'autant plus que je voudrais faire du canoë-kayak sur l'Orb. Il y aura aussi le club Pyramides (mais si, souvenez-vous, l'ancêtre du Mot de Passe sur la 2, avec Patrice Lafont et Marie-Ange Nardi, à midi, rhââaah qu'est-ce que c'était bien !) mais pour l'instant, leur téléphone sonne dans le vide, snif.

Donc, club tricot : dans la foulée, inscription à ce KAL (ou tricot de groupe...), version bébé. Hé, 2.700m de laine à tricoter en version adulte, euh, voilà quoi...

samedi 18 septembre 2010

Un train peut en cacher un autre

Je n'ai pas de réponse pour mon manuscrit, je ne sais même pas s'il a été lu, si même on a ouvert son enveloppe, et je me lance pourtant déjà dans le Projet Numéro 2... PN2, de son petit nom.

C'est un livre illustré, sur mon année de formation d'Auxiliaire de Puériculture.
Je participais à l'époque à un forum de discussion avec d'autres élèves, et quand j'y racontais mes aventures, à l'école ou en stage, beaucoup me disaient : "Hey, on s'y croirait ! Quand tu écriras un bouquin, je l'achèterai !"
Je voudrais mettre en forme mes participations à ce forum, mes notes restées perso, et mes souvenirs de cette période riche et mouvementée.
Je voudrais aussi que ma fille prenne des photos de mes différents lieux de stage (crèche, maternité, centre pour enfants handicapés,...) pour l'illustrer, et en faire , comme on dit, "un beau livre", vendu surtout en période de fêtes de fin d'année.
D'où l'urgence de réécrire tout ça, et de le présenter au plus vite à un éditeur spécialisé. J'ai lu dans le Midi Libre, il y a quelques temps, une interview d'un éditeur local, qui cherchait du sang neuf.
Qui ne tente rien n'a rien...

En attendant, un petit extrait de ce que j'ai récupéré sur le forum.

Premier jour de stage en maternité. Je suis dans la salle d'opération, où j'ai assisté à une césarienne pour la première fois.

[...]Finalement ça y est, l'AP s'avance et récupère le bébé, vite vite un petit bisou à maman, vite vite elle sort, suivie du pédiatre (tiens il était là lui aussi ? c'est surpeuplé une salle d'op...) en me lançant "reste là, tu regardes la fin"

J'aurais pas dû....... j'aurais dû partir… m'enfuir... courir... loin... C'est horrible "la fin"..... les doigts qui fouillent dedans... l'utérus posé sur le ventre... la peau retroussé comme un simple tee-shirt... les bords de chaque entaille que le médecin va chercher loin, loin dedans, qu'il rapproche, qu'il recoud à grands points noirs... l'aspiration qui aspire, le sang qui saigne, la chair qui brûle et les appareils qui bippent, ouh la la, des bruits, des odeurs, le masque qui m'empêche de respirer à fond, au secours, je vais tomber !
L'anesthésiste s'en va mais quoi, tu vas où, tu as le droit de partir toi ?? et passant près de moi me dit : "Comment vas-tu ? alors ça y est, tu as lâché l'école ?" Elle enlève son masque, me claque la bise, me sourit... Ah ça y est, oui, c'est une ancienne parent d'élève, j'ai eu sa fille en CP, et nous voilà à taper la discut dans la salle d'op, c'est surréaliste, je reprends mes esprits, merci, merci !
Dernière couture, je repars dans les couloirs : mais oui, comment savez-vous que je m'y suis perdue ?? Arrivée au bloc, l'AP m'entraîne dans une salle, "elle va pousser la dame, ça y est" et c'est reparti, effectivement elle pousse la dame !

Beeeeeuuurk ! Beurk beurk beurk ! J'ai beau savoir que je suis faite pareille, que j'ai moi aussi quelque part entre mes jambes cette drôle de porte avec tous ces volets et rideaux de chair et de poils, beeeeeeeeuuuuurk ! me revoilà au bord de la nausée.. Des deux côtés sage-femme et auxiliaire appuient sur les cuisses, une 2e sage-femme relève le dos, la gynéco juste devant fouine, fouille, enfonce, agrippe je ne sais quoi, tout le monde parle, crie, donne des ordres, le monitoring fracasse les oreilles de son rythme de dingue et cette pauvre maman au milieu va éclater si elle continue à retenir sa respiration comme ça !
"Allez on souffle un peu..."
Mffffffff, moi aussi je reprends mon souffle, et tout le monde s'éloigne du lit, plus de tension, on attend, on sourit, on caresse....
Que c'est bizarre... l'aiguille reprend sa course à la grimpette, ça y est, on repart, la tension monte encore, la même excitation reprend, les cris, non on n'y arrivera pas, la ventouse, allez on pousse Mme Machin, la gynéco s'escrime, elle s'arc-boute contre la table, on dirait qu'elle va rentrer dans ce vagin énorme et distendu pour aller chercher ce bébé à bras-le-corps !!
J'ai le souffle coupé, j'attends la fin du combat, qui va gagner, je ne comprends pas ce qui sort : des cheveux ? la poche des eaux ? le front ? la maman semble se vider de ses organes, et tout à coup apparaît une vraie tête, un visage, des cheveux...tout bleus... et un flot incroyable de liquide, qui asperge la gynéco, elle a à peine le temps de reculer, il y en a des litres et des litres, et le corps du bb glisse comme un poisson dans toute cette eau qui jaillit, c'est trop beau, j'ai les larmes aux yeux. Elle l'attrape et le couche sur la mère, snif, que je suis bête, mais que je suis nigaude, je souris, c'est trop chouette !

Il est 16h, je viens d'assister à deux naissances coup sur coup, waouh, rassurez-moi, ce sera ça pendant tout le stage ?? Parce que là, euh, pardon, mais voilà quoi, gloup, faut me laisser me remettre....

Ben non, pas le temps, parce que bb ne respire pas, l'AP l'enfouit dans un drap, pas de bisou maman désolé, le pédiatre suit au pas de course (tiens il était encore là ??) et sur la table dans la salle à côté, voilà un petit tout bleu, tout mou, oh non s'il te plaît bébé pas le premier jour, respire, respire bon sang ! aspiration, claque sur les cuisses, sur les fesses, re-aspi, tousse, gémit, crache, grimace, pleure, ouiii, pleure de plus en plus fort, la peau rosit, oh la la, c'est magnifique, on voit vraiment la vie envahir ce corps centimètre par centimètre !
Un petit coup de masque à oxygène, voilà le papa, tout ému, guidé par les cris de son bébé, tout va bien, tout va bien, ouf ! [...]

Je réponds à un message, suite à ce récit.

[...]Coucou Finette ! Ça te fait rire l'anesthésiste masquée qui se jette sur moi ? Alors celle-là va te faire défaillir !
3e jour au bloc, j'arrive, fais poliment la queue au lavabo pour me laver les mains : l'AP est en train de rincer les siennes. Je me présente, "je suis l'élève stagiaire AP, de 12 à 19h ici au bloc.."
Elle lâche un bonjour, me jette un coup d'oeil, regarde ses mains. Puis dit sourdement
"Je vous connais.
- Ah ?....... (moi j'attends , j'attends toujours très prudemment... j'ai fait des trucs pas tous recommandables dans ma vie... hum..)
- Oui.
-........ (ben ouais, j'attends encore...)
- Vous étiez la maîtresse de ma fille.
- Ah ?......... (bon là je suis confuse, j'ai beau la dévisager intensément, impossible de me souvenir......)
- ......... (flûte, maintenant c'est elle qui attend ! )

Kes je fais, kes je fais, kes je dis ???????

- C'était dans quelle école ?
- A Jacques Prévert.
- Ah..... (punaise mais elle a pas fini de se rincer les mains, ça devient insoutenable cette eau qui coule, j'ai envie de faire pipi..ou de pleurer, chais plus trop..)

Booooooooooon........... va falloir le dire...... abominable........... je vais bosser toute la journée avec elle et je ne la RECONNAIS PAS ! Après UN an (ou peut-être plus, oh bon sang !) à lui parler de sa fille !!!

- Euh... (toute pitite pitite voix) je ne me souviens pas....
- Truc Machinchose..
- Aaah... aaaah oui ...... (lamentable... je suis lamentable.....) oui oui oui, bien sûr, CP, en 2000..... oui. Et comment va Truc ?

S'ensuit un moment terrible de solitude : elle ne me répond pas ! ELLE NE ME REPOND PAS !!!! Elle coupe l'eau, s'essuie les mains, me tourne le dos pour jeter les papiers à la poubelle. C'est long. C'est loooong. Je vais mourir. Je vais m'enfuir. Je vais pleurer. Je vais...
- Elle va bien. (silence) Elle est en 4e. (hein ?? j'y crois pas.. déjà ?) Elle parle encore de vous.

Ça c'est pas sympa, de retourner le couteau dans la plaie, moi je l'ai oubliée, non à vrai dire j'ai oublié la mère... Bon, on peut passer à autre chose ? S'il vous plaît ? Hein ?

Heureusement, vers 17h (oui, cinq longues heures après) elle me tutoie enfin et me considère comme la stagiaire que j'essaie désespérément de redevenir à ses yeux depuis qu'on s'est télescopé au lavabo.

Je crois que j'aurais préféré une autre bise de l'anesthésiste.....[...]

Voilà, c'est mon deuxième projet, et j'en ai un troisième qui dort dans mon vieil ordi, au disque dur débranché depuis 4 ans. Un roman, un vrai pavé, un truc pour lequel j'ai été obligée de construire un arbre de choix, parce que même moi je ne m'y reconnaissais pas.
Mais j'attends d'avoir fini PN2, pour m'y remettre.
Peut-être que mes revenus d'écrivain me permettront de démissionner enfin, sans prise de tête sur l'air de "Mais de quoi vas-tu vivre, enfin ?"

mercredi 15 septembre 2010

Date-butoir

Je m'étais promis de le poster avant mon anniversaire : c'est chose faite.

Il ne me reste plus qu'à attendre la réponse.

Sur leur site, ils disent de 1 à 2 mois.
Réponse postale.

J'ai quand même rajouté mon numéro de téléphone.

Qui sait...

mardi 14 septembre 2010

Et s'en aller

Une très jolie réalisation d'écoliers

Me voilà une nouvelle fois face à un choix.
Dans une demi-heure, je serai en face du médecin du Comité Départemental, et une fois de plus je ne sais pas quoi faire.

Raisonnablement, je devrais prolonger mon congé longue durée. Salaire à la fin de chaque mois. Sécurité d'un emploi qui m'attend. Pas de contraintes sur ce congé comme des restrictions de sortie ou de déplacements. Le Paradis.

Sauf que.

Je ne me sens pas bien. J'ai une impression de fil à la patte, comme un papillon en laisse. La même urgence que l'éphémère : ma vie s'en ira avec la fin de ce jour, vite, vite...

Déraisonnablement, je pourrais démissionner. Toucher l'IDV, rembourser mes dettes et faire ce qui me plaît. Danse au-dessus de la prairie en fleurs. Un jour. Un seul.

J'ai des tas de projets, certains sont prêts, d'autres sont encore dans l'oeuf. Mais rien qui colle avec l'Éducation Nationale. Et mon congé.
Depuis des mois je suis engluée dans ce statut, payée à ne pas bouger, surtout, ne rien faire, et ça, je ne le supporte plus.

Une petite rechute ?

samedi 11 septembre 2010

Nounouilles

Ceci est un billet spécialement dédicacé à Quentin.
Comme je ne sais pas du tout quand est-ce que je pourrai te (re)montrer comment faire des nouilles sautées, voilà ma recette.

Achats pour environ 4 belles assiettes : 2 ou 3 biftecks, les plus plats possibles / 1 sachet de nouilles plates (je ne prends que des Panzani) / 1 sachet de 1 kg de légumes surgelés du type Légumes du soleil, ou Grillés à la provençale / un flacon de Sauce soja, un autre de NuocMâm /s'il n'y en a pas dans les légumes : une moitié d'oignon épluchée et taillée en petits morceaux /sel, poivre, beurre, huile, eau

Découpe les biftecks en lanières étroites comme un crayon, longues comme un doigt.
Fais fondre à feu doux un peu de beurre dans un peu d'huile, (rajoute les oignons si nécessaire, attends qu'ils deviennent transparents).
Augmente le feu, quand le beurre veut t'attaquer en te sautant dessus jette les morceaux de viande et essaie de remuer sans te faire brûler.

Deux minutes après, verse le contenu du sachet de légumes. Arrose avec 3 ou 4 cuillères de Sauce soja, et 2 cuillères de NuocMâm (attention, pas le contraire, ça serait infâme à bouffer !)
Remue bien pour mélanger le tout, le temps que les légumes dégèlent un peu (à peine 2 ou 3 minutes) : ils deviennent presque mous.

Ajoute ensuite une poignée de nouilles par personne. Recouvre de 2 verres d'eau, remue.
Si tu as le courage, goûte pour savoir si c'est assez assaisonné : si oui, continue, sinon, rajoute du sel et du poivre.
Baisse le feu, attends que l'eau ait disparu (environ 3 minutes) en remuant régulièrement.

Quand tu ne vois plus d'eau, éteins le feu, laisse reposer encore 2 minutes, et sers.

Donc, je reprends le sablier : ça ne devrait pas te prendre plus de 10 minutes au grand maximum ! Le plus long, c'est de découper la viande. Si tu as une paire de ciseaux, tu nous fais ça en quelques secondes...

Je me demande encore comment tu fais pour y passer UNE HEURE....................

Beeeeuurh........

Deux cachets minuscules, bleu délavé, gravés d'un je ne sais quoi illisible.
"Commencez par 10, si ça vous convient continuez, si vous ressentez le besoin d'augmenter passez à 15. Si c'est trop fort, prenez-en un seul... Et appelez-moi."

10/9/10. Je trouvais que c'était une jolie date pour commencer. Pas capté que c'est le week-end. Juste : ça fait près de deux mois que je repousse, encore et encore, le moment de commencer. Stop ! Plus de trajets voiture à assurer, pas de ménage ou de repas à gérer, l'avocate : c'est fait, les papiers : c'est réglé, allez hop ! avale-moi ça et discute pas !

Repas de midi donc, deux tout petits cachets au creux de ma main.

Je m'attendais à quoi ? Un éclair lumineux qui aurait immortalisé ce moment éternel ? Un haut-le-coeur salvateur qui aurait renforcé ma conviction intime que je fais une connerie ? Un goût immonde, ou au contraire une friandise délicieuse, enrobant ma langue de son sucre délicat ?

J'ai dégluti, avalé, et puis j'ai mangé mon assiette de riz, et il ne s'est rien passé. J'ai lu un peu, puis j'ai fermé les yeux sur une mini-sieste. Le petit est tombé du canapé, se réveillant de très mauvaise humeur. Pas de bol, il partait une demi-heure plus tard avec sa grand-mère paternelle...
Quand Nanette est rentrée en larmes, parce qu'il hurlait dans la voiture en partant, j'ai voulu la consoler en la serrant fort dans mes bras. Gros vertige. Sueur froide. Le trou noir qui se pointe, sans aucun doute possible. J'ai dû la lâcher pour m'allonger.

Malaise pendant près de quatre heures. Même allongée, ça ne passait pas, j'avais l'impression de traverser l'Océan par gros temps, debout sur un radeau. Vers 20h, j'ai décidé que ça allait bien comme ça ces couneries, ça suffit hein ! J'ai fait rissoler les patates et griller le poulet en me retenant de vomir. Servi mes 'tits n'enfants affamés sans pouvoir partager leur repas. Et puis zut ! si je dois vomir, au moins que j'aie quelque chose à lâcher... J'ai croqué un, puis deux bouts de poulet. Nouveau looping de mon estomac.

Ce matin ? Disons qu'on aperçoit la rive... et que la mer s'est un peu calmée...

Résolutions : j'attends ce soir pour en reprendre. Et je n'en prends qu'un seul.

dimanche 5 septembre 2010

La ville aux cent clochers

J'y suis arrivée à 4 heures et demie du matin, vendredi. La nuit a été courte, pour être au Tribunal à 9h. La journée a été longue ensuite, pour régler tout l'administratif tant que les administrations étaient ouvertes.
Du coup, impossible de bouger samedi : nos corps étaient frappés de paralysie. Autant le fiston que moi-même, on a passé la journée en travers de nos lits respectifs. A peine si on a réussi, le soir, à sortir pour faire les courses, et visiter un peu la ville où il a décidé de s'installer pour un bon bout de temps.
Et dimanche, malgré nos bonnes résolutions, ça a recommencé. On s'est arraché à l'appartement à presque 18h, histoire de prendre l'air et de se fatiguer. J'ai l'impression que ça n'a pas vraiment fonctionné : on s'est juste jeté comme des loups, au retour, sur les tomates-moz et les pâtes à la carbo.
Demain, une nouvelle journée marathon nous attend, cette fois-ci pour trouver du boulot.

Il y a plein de gens qui m'attendent un peu partout en France, à qui j'ai promis de venir. Mais ce ne sera pas pour cette fois-ci, parce que du côté du sud, ça ne va pas fort non plus : un affreux marteau s'en est pris à la sieste de la Nanette, pendant que le p'tit coeur de Zazoune roulait dans les graviers. Je vais sûrement rentrer vite fait, remettre un peu d'ordre dans tout ce désarroi.

Et moi dans tout ça ? Ça va. J'envisage de plus en plus calmement les semaines à venir.
C'était pas gagné.

jeudi 2 septembre 2010

Culpabilité

J'ai fait pipi au lit.
Et maintenant, que faire de tous ces draps ?
Je les rassemble, tant que je peux, j'en ai plein les bras, je trébuche et en laisse échapper une grande partie.
Il me semble que je rétrécis.
Je n'arriverai jamais à tout emporter, je tire, je tire, et il en vient encore davantage.
Quelqu'un va finir par arriver, me demander ce que je fabrique avec tous ces draps. La honte m'envahit, je pleure et trempe davantage encore mon fardeau blanc, aveuglant, je voudrais disparaître.
Mais ce n'est qu'un énorme tas de draps, lourds, encombrants.
Aucune lessive n'en viendra à bout.
Regardez, regardez donc ! Eh bien c'est du joli ...