vendredi 30 avril 2010

J'ai deux nouvelles : une bonne, une mauvaise


La semaine a été particulièrement dure à tenir. Plus les jours passaient, plus je sentais mes forces m'abandonner. Cette nuit j'en ai même vomi de désespoir. Réveil dans les larmes, qui ont coulé presque toute la matinée. Sensation d'épuisement extrême. Serrer les dents, encore : le petit me regarde.

Je pars vers 10h, direction mon garagiste : "J'en ai marre des frais, à ton avis, à combien je peux la revendre, la clio ? - Avec les factures, 1.200..."
Sans appel. J'y ai déjà mis 2.000 euros, il en faut 1.000 de plus au minimum pour le train avant qui craque de plus en plus, le kit de frein arrière dont la bidouille ne tiendra plus longtemps, et peut-être la crémaillère de direction : au contrôle technique, ils n'ont pas été tendres.
Je repars vers l'hypermarché, il y a autant de gouttes sur le pare-brise que dans mes yeux. Mais pas d'essuie-glaces contre la détresse morale.
Chariot rempli puis déchargé dans le coffre, on reprend la route, le Kitchoun et moi, silencieux, pour une fois. Éteints. A 800 mètres de la maison, dans l'embouteillage depuis 5 minutes, un hoquet, Lily tressaute, se cabre, s'arrête. Plus rien.
J'essaie de la pousser hors de la circulation, mais les roues semblent bloquées. Pas un seul des conducteurs que je bloque, derrière, ne descend m'aider. Je claque rageusement la portière, passe la vitesse, démarre, recommence : centimètre par centimètre, la voiture se déplace, se range le long du trottoir, libère la file qui déferle violemment, exaspérée.
C'en est trop, je craque, pleure à chaudes larmes en gémissant, le petit sur mes épaules, le sac de courses au bout du bras, je remonte la côte en hurlant ma rage, qu'il ponctue de "Putain !" bien distincts.
Il est midi.

Deux heures plus tard, ma voisine tape à la porte, une enveloppe des impôts à la main. Non, je ne connais pas de Dimitri Olivares. Accessoirement, au fait, voilà votre courrier.
Une enveloppe blanche. Dans l'angle, au stylo, les 2 lettres que j'attends et que je redoute, avec autant de violence. I.A.
Je n'ose pas l'ouvrir. J'ai peur de la lire. Je déplie les trois feuillets, sans les regarder, mes mains tremblent, à nouveau cette puissante envie de vomir.
Dernière feuille : des lignes courtes, des chiffres, c'est ça, c'est le fameux calcul de mon indemnité. Nous y sommes.
J'inspire un grand coup, et me lance dans le premier feuillet. "Votre demande... mon courrier... Décret..." Suivent une trentaine de lignes qui reprennent le texte de loi, bla bla bla. Je me force à relire, autant pour être sûre de ne pas avoir raté la réponse, que pour retarder au maximum une déception que je sens venir.
Je tourne enfin la feuille, autour de la double agrafe du haut. Et je me prends la première ligne en pleine face. "Dans ces conditions, je maintiens les termes de mon courrier du 10.12.2009, à savoir que l'indemnité de départ volontaire est versée en deux fois dans le cas de création d'entreprise." Uppercut. Les lignes suivantes tremblent, autant que mon menton. "En ce qui concerne maintenant le niveau de l'indemnité de départ volontaire, la circulaire n° ...."
C'est mort. Elle se réfère encore à ce foutu texte de loi, putain je n'en sortirai donc jamais ??
10 lignes que je comprends pas, une histoire de 16 ans d'ancienneté alors que j'en ai 19, un va-et-vient entre les 50% et les 100% qui zigzague jusqu'aux 75%, et surtout : aucun montant.
"Vous voudrez bien, au vu de l'ensemble des éléments précités, me faire connaître votre décision."
Retour à la dernière feuille.
CALCUL ET MONTANT DE L'IDV CONCERNANT Mme MOI-MÊME.
Montant des traitements perçus en 2009 : 30.119
Calcul du plafond : 60.238
Fourchette appliquée : 75%
Arrêté à la somme de : Quarante cinq mille cent soixante dix-neuf euros

Voilà. Je n'ai pas encore réalisé. J'ai tenté quelques calculs, entre le versement en deux fois, la saisie qui s'emparera de 60% au moins, les impôts qu'il faudra verser dessus. Mais je n'y arrive pas : ces derniers jours ont été trop violents. J'attends que le bébé parte chez son père, demain, pour me poser, et réfléchir.
Et faire remorquer la voiture.

mardi 27 avril 2010

Acrobaties

Il y a des fins de mois plus difficiles que d'autres. Celles qui commencent le 15. Voire le 10.
Ce mois-ci, on est allé voir ma soeur, à 300 kilomètres d'ici. En pleine galère de nuage de cendres et autres joyeusetés ferroviaires, difficile d'organiser un aller-retour pépère, même en sollicitant gentiment le fiston qui passait par là.
Je me suis donc résolue à passer Lili au contrôle technique, pour combler l'absence évidente du petit autocollant adéquat sur le pare-brise. En ville, sur les trajets école-maison-courses, ça passe encore. Sur la route des vacanciers en goguette, je crains davantage l'oeil de la gendarmerie.
Bref. Glissons 65 euros dans la poche du mécano, remplissons gentiment le réservoir (2 x 30 euros), réjouissons-nous : le péage au total ne nécessite que deux billets de 20. Sur place, je propose timidement et pas très fort de prendre en charge quelques courses. Non.

De retour à la maison, Zazoune nous fait vivre quelques jours sur son billet d'anniversaire. Voici venir le 22... Allez, jeudi prochain la paye arrive, serrons les dents : il reste 12 euros.
Vendredi 23 : ah oui mais il faut absolument faire un lavomatique non, nous n'avons toujours pas racheté de lave-linge depuis 1 an... parce que personne n'a osé faire laver ses tenues chez ma soeur. 6.50 euros, une grosse moitié de la cagnotte y passe.
Samedi 24, dimanche 25 : les filles boudent le rôti de porc à 2.25, et les carottes qui l'accompagnent, elles préfèrent se gaver de pain.
Lundi 26 : à découvert de 2.987 euros, au guichet de la banque, je murmure mon retrait de 10 euros. J'achète un paquet de pâtes, un litre de lait, une bouteille aussi pour le petit, flûte, 1,76 son lait ! Tentation, après tout il peut bien boire du lait ordinaire, à 18 mois... Je résiste, lui prend sa chère bouteille.
Mardi 27 : en raclant les fonds de tiroir, et les pièces dites "de la honte" (traduction : les 1, 2 et 5 centimes) on se paie un paquet de frites et des saucisses. Je consulte toutes les demi-heures le solde de mon compte en ligne... Non, la paye ne tombera pas aujourd'hui, c'est râpé. On enfile pour la nuit la dernière couche du paquet au bébé, qui vient de passer 2 journées en couches lavables.
Allez, demain, je passe à la banque, et il y aura la paye, et on ira faire les courses, et on s'achètera plein de trucs, et on se fera péter le bide, et ... et ... et ...

J'en ai ras-le-bol.

lundi 26 avril 2010

Tout communicant a un environnement


Module 5 - Relation / Communication
Formation auxiliaire de puériculture - Promotion 2007

Réunion d'équipe à l'hôpital :
L'infirmière se plaint que le Dr N. lui a parlé de façon vulgaire et insultante...

Je regrette vraiment mes propos, mais il faut savoir que ce matin, mon réveil n'a pas sonné, quand j'ai vu l'heure j'ai sauté du lit et je me suis pris les pieds dans le tapis, je suis tombé la tête la première sur la table de nuit en renversant la lampe qui s'est cassée.
Pendant que je me rasais, ça a sonné, c'était un représentant qui vendait des encyclopédies et je n'ai pas pu m'en débarrasser avant le volume 12, du coup mon café était froid et mes tartines étaient brûlées, je n'ai pas pris de petit-déjeuner.
Je suis allé au garage mais j'ai glissé sur une plaque de verglas et en tombant j'ai déchiré mon pantalon, je me suis déboîté le genou. Ma voiture a refusé de démarrer, parce que la batterie était à plat, mais ça a pris 45 minutes au mécano et 250 euros à mon porte-monnaie pour que je puisse enfin partir.
De toute façon j'aurais mieux fait de prendre tout de suite un taxi parce qu'en arrivant sur le parking de l'hôpital, le chasse-neige a défoncé tout le côté droit de ma voiture...
Mais je suis finalement arrivé à mon bureau et quand je me suis assis [ici le Dr N. prend une grande inspiration...] l'infirmière est entrée et elle m'a dit :
"Docteur, on vient de livrer 133 thermomètres, où voulez-vous que je les mette ?"



Des fois, je prends le téléphone. Je fais le numéro. Et puis je raccroche. Vous ne savez pas tout le contexte. Vous ne comprendriez pas.
Je n'y arrive pas.

mercredi 14 avril 2010

"Quand les feuilles tremblent...


...ce n'est pas l'affaire des racines."*
Une semaine que je me débats avec une gingivite effroyable, sur toute la moitié gauche de ma bouche. Sans parler de la langue enflée, du palais irrité, et des dents hypersensibles...

J'ai avalé 3 boîtes de cachets 1000 de paracétamol, fini le 1/4 de rhum qui traînait, je me suis brossé les dents jusqu'à 15 fois par jour. J'ai passé des heures à me masser la gencive, j'ai dormi la bouche ouverte, pleuré, gémi... J'ai promis juré craché à genoux les mains levées que plus jamais, plus jamais je ne mangerai de gluten.

Parce que depuis Noël je fais n'importe quoi avec ce que je bouffe : quand ce ne sont pas d'immenses paquets de chips (avec cornichons de préférence) j'avale des platées énormes de pâtes all'arrabbiata, ou des sandwiches Subway, aux MeatBall contenant bien plus de blé que de viande.

J'ai voulu ignorer le mal de dos qui est revenu très vite, les pincements et piqûres dans les muscles, la bouche pleine de salive. L'ongle de mon orteil à nouveau entièrement jaune, mon coude qui est redevenu noir, et le sable dans les yeux, entre deux miniboutons sur les cils. Tout comme les règles déréglées, à rallonge, les bleus express, qui apparaissent et disparaissent en 48h, les doigts rouillés qui tirent au réveil et par-ci par-là, quelques aphtes discrets, rapides.
Tous ces petits tracas désagréables, symptômes mis bout à bout qui finissent par vous pourrir la journée, avaient disparu quand je surveillais ce que je mangeais : pas de farine, pas de trucs au dextrose, pas de glucose. Ou très peu. Puis de temps en temps. Puis de plus en plus souvent. Et maintenant....

Plus jamais je n'avalerai de gluten, promis. Ta race ta pute sa mère bordel nique sa chienne bite à queue l'enfoiré connard de gluten.

*Une citation de Wole Soyinka, que je lis actuellement. Il a aussi dit :
"Le tigre ne revendique pas sa tigritude, il saute sur sa proie et la dévore."

lundi 12 avril 2010

A contre-jour

Depuis une heure, j'hésite à te rappeler. Te rappeler ? Et pour te dire quoi ? On a retrouvé nos bonnes vieilles habitudes, à croire que ça nous manquait trop : s'engueuler et s'en vouloir chaque fois qu'on se parle.
Je suis fatiguée. Je suis démotivée. Je ne sais pas comment t'aider. Je ne te rappellerai pas. En espérant, tout au fond de moi, que je ne le regretterai pas plus tard.
Essaie de t'en sortir Ditou, arrête de rêver à ce que tu n'as pas : la vie est pourrie, les autres ne valent pas l'attention qu'on leur porte. Construis-toi une personnalité solide et saine, stable, et ne compte que sur toi-même. Ça t'oblige à te retrouver tout seul ? Et alors... Au moins c'est toi qui l'auras choisi, personne ne t'aura laissé tomber.
Depuis ta naissance, je me démène pour que tu sois un type bien. Ouvre les yeux. Regarde autour de toi. Et réfléchis. Tu as le temps, tu n'as personne d'autre à satisfaire, ni rien d'autre à accomplir pour cette nuit.
Je ne t'engueule pas : ça me fout en rogne que tu laisses passer ta chance, quand elle passe à ta portée, pour des histoires débiles de gamins en couches-culotte.
Mais comme manifestement je n'arrive pas à faire passer le message juste, tant pis, je bats en retraite, j'abandonne, je raccroche. Pas la force ce soir... oui, pas ce soir, comme hier, comme depuis un mois, un an, si longtemps. Et je ne suis pas près de la retrouver, cette force que tu m'envies. Tant pis. Dommage.

"Mais quelle patate cette maman !"

Semaine affreuse.

Passé 5 jours à m'en prendre plein la tronche.

Je déteste les gens.

Vais me barrer loin, loin.

Perdu 2.2 kilos et repris 700 grammes.

Mal partout.

Je dois absolument faire le ménage.

Arrive pas à me résigner, tout simplement.

Mais pourquoi j'ai fait des gosses ?



lundi 5 avril 2010

Tout est sous contrôle

Je lis pas mal ces temps-ci. De tout. Des romans, des thrillers, des guides juridiques. De vieux magazines.
Sur le catalogue de France-Loisirs cette fois-ci je me suis décidée pour le bouquin d'Hugh Laurie, dont je n'avais lu que des critiques plutôt sympas, insistant sur le suspense et l'humour.

Bof.
Quelques trouvailles, c'est vrai, quelques formules qui m'ont fait sourire franchement. Mais quel bordel ! Super difficile à comprendre... Des liens, des ellipses, des sous-entendus. Des ficelles grosses comme ça, et puis d'autres aussi fines qu'un fil de pêche.
Je l'ai fini, parce que je voulais savoir comment ça finissait. Mais c'est vraiment la seule raison !

Quelques extraits :
"Quand le chauffeur m'a demandé de payer, j'ai dû lui expliquer que je n'avais pas l'intention d'acheter son taxi, seulement de m'acquitter des quinze minutes que j'avais passées dedans."
"Mes côtes donnaient la sensation d'avoir été enlevées et remises dans le désordre."
"La direction avait décidé depuis longtemps qu'il lui revenait moins cher de baisser les lumières que de faire le ménage."

Et un passage que j'aime bien :
"Il était une fois un homme paralysé par la peur de l'avion, qui s'adressa à un psychiatre. Il était persuadé qu'il y aurait une bombe dans le prochain avion qu'il prendrait. Le psy tenta de l'aider à vaincre sa phobie, mais en vain, puis l'envoya chez un statisticien. Sortant sa calculette, le statisticien informa le monsieur qu'il y avait seulement une chance sur cinq cent mille qu'un avion ait une bombe dans sa soute. Pas rassuré pour autant, le type continuait de croire qu'il monterait précisément dans cet avion-là. Le statisticien ressortit donc sa calculette et demanda : "OK, est-ce que ça irait mieux s'il n'y avait qu'une chance sur dix millions ?" Oui, bien sûr, répondit l'homme. Alors le statisticien déclara : "Il y a exactement une chance sur dix millions qu'il y ait dans votre prochain avion deux bombes sans aucun lien l'une avec l'autre." Perplexe, le type remarqua : "D'accord, tout cela est fort bien, mais ça m'avance à quoi ?" " Très simple, expliqua le statisticien, mettez une bombe dans votre valise."

Pour le reste, rien à voir avec un policier : trop d'espions, de CIA, d'armes, de terroristes. Quelques pincées de sexe ici et là, un nuage d'amour fou. Et une intrigue qui n'en est pas vraiment une, juste un sac de noeuds, même pas, une pelote de laine qu'on regarde se dérouler.

Comment ça, je ne vous le recommande pas ?

dimanche 4 avril 2010

Dormez, je le veux !

Qui se souvient de Mandrake le Magicien..

Une semaine de folie.
Encore.
Des bonnes, des mauvaises, des bonnes, des mauvaises nouvelles. Et quelques bonnes.

Mardi. Coup de téléphone à l'I.A, voir message correspondant. Je raccroche effondrée. Et convaincue que je vais devoir l'attendre, mon indemnité, c'est sûr.

Mercredi. Visite du local avec le Médecin de PMI. "C'est un local idéal....... pour une boutique." Elle m'a inventé qu'il fallait une aération naturelle dans toutes les pièces maintenant. Et un CREP : contrôle des risques d'exposition au plomb. Allons bon.

Mercredi soir. Mon fils pète un câble phénoménal, cette fois c'est sûr il va se foutre en l'air pour de bon. Je suis à deux doigts de sauter dans la voiture pour le sortir de là, et passe la nuit à moitié enroulée autour du téléphone. Mais on passe le cap, tous les deux.

Jeudi. Je refais les plans pour le local, contacte quelques sociétés pour ouvrir les vitrages du local. J'y crois encore. L'après-midi, Forum du créateur, conférence sur le financement du projet. Pas d'aide en cas de fichage aux incidents de paiement. Aïe.

Vendredi. Tribunal, service des saisies sur salaire. Je ne dois plus que 15.000 euros. Et les 8.000 de salaires indûment perçus.

Vendredi après-midi. Rendez-vous avec la directrice du Service Petite Enfance de la Mairie. "Projet très intéressant............ mais ce n'est pas ce que nous envisageons." En quelques mots et 1h30, elle m'explique qu'ils veulent de la halte-garderie sociale, à très bas prix, et associative. Pas question de donner le moindre centime à une SARL capitaliste aux tarifs exorbitants. Exit mon dossier. Comme les 6 autres qui l'ont précédé.

Vendredi soir, chez le toubib. "Ça ne va pas." Ce n'est pas moi qui le dis. Une demi-heure avec la lèvre inférieure qui tremble au récit de mes malheureux malheurs. "Au revoir Docteur, à bientôt."

Vendredi soir toujours. Plus de couches. 21h15, dérapage presque contrôlé devant le Géant Casino qui va fermer. Non, je n'achèterai pas d'alcool. Pas de chipes non plus. Et pas d'essence pour partir loin, loin, et ne plus jamais revenir.

Samedi matin. Conspiration du silence à 6h45, la Zazoune prend le train dans une 1/2 heure, elle doit récupérer ses affaires sans réveiller les dormeurs. "En raison d'un mouvement de grève des personnels SNCF...". Premier prix national du voyage foireux en période de neige/grève/tempête/incident de personne/alerte à la bombe : elle le décroche sans concurrent !

Samedi le même, une heure plus tard. Cri d'horreur, jet de couches à 5 mètres, inspection minutieuse du popotin de Monsieur Bébé. Une araignée bien monstrueuse, noire et brillante, n'apprécie pas trop d'être expulsée de sa cachette élastique de si bon matin. Et encore moins d'être écrabouillée séance tenante.

Samedi 14h. "Comme c'est un produit Casino vous serez remboursée deux fois Madame." Yeux brillants de ma fille. Convoitise à peine dissimulée. Chuchotement de victoire, en quittant le comptoir : "Eh ben ils n'ont pas fini d'avoir des ennuis avec leurs produits Casino, moi je te le dis, hihihi..." et nous passons une heure à dépenser ces 12 euros de rayon en rayon, cadeaux de Mme la Défunte Araignée.

Samedi, presque fini. Au téléphone, successivement : ma soeur, qu'un petit poisson tout neuf nommé Vincent a surpris ce jeudi, en s'accrochant l'air de rien à son coeur de maman ; mon fils, entre deux eaux, qui navigue à vue et se fie à mon phare tremblotant pour rentrer à bon port ; une amie, loin, seule, enceinte, que je regarde passer au large de mon quai, le mouchoir au vent, attends, attends, je te promets qu'on se reverra.

Dimanche. Les cloches s'en donnent à coeur joie. Je n'ai pas envie de manger de chocolat.
Dommage. Paraît que c'est bon pour lutter contre les coups de déprime.

Bon. Des nouvelles ?