lundi 26 mars 2012

Tant qu'à faire

Ça ne suffisait pas de traîner une fièvre tenace chaque soir depuis mardi.

Et la toux sèche mais bien irritante, celle qui t'arrache sans rien entraîner qu'une bonne grosse envie de vomir... Elle s'est invitée dans mes nuits depuis mercredi.

Sans parler de ce mal de crâne persistant, qui tape juste là derrière les oreilles, au-dessus des yeux douloureux, sous les cheveux qui piquent.

Et laissons de côté le corps entièrement concassé, à en crier à chaque mouvement, y compris cligner des yeux, ou changer de côté dans le lit.

Oublions aussi le nez bouché, rougi, gonflé, hypersensible à tout, à rien, qui se déclenche régulièrement tout seul comme un grand des éternuements parfaitement inutiles et totalement insupportables.

Je suis rentrée vendredi soir avec ce qu'il convient d'appeler un état grippal. Merci fiston, merci Zazoune.

Samedi, c'est ma voix qui s'est fait la malle. Pas un son. A peine un filet d'air pour chuchoter, mais alors : tout près tout près de l'oreille concernée.

Et aujourd'hui, après une journée plutôt chargée en objectifs et choses à faire (évidemment je n'ai rien pu faire...) où j'ai sombré vaguement plusieurs fois dans une sorte de coma de quelques minutes, "siestes" interrompues chaque fois par des quintes de toux à en cracher mes poumons, me voilà au lit. Tôt. 

Mais tant qu'à faire, disais-je...
Pourquoi ne pas rajouter une bonne nuit blanche ?
Celle où je me tourne et retourne depuis (maintenant) cinq heures et demie.

J'ai froid. J'ai trop chaud. J'ai mal à la tête. Et à peu près partout. Je tousse. Je m'étouffe. J'étouffe, parce que mon nez est bouché. Je suis crevée.

Je n'arrive pas à dormir. 

jeudi 22 mars 2012

Ça l'fait !

Après une nuit à peine entrecoupée de quintes de toux, et un réveil tardif par rapport aux précédentes (5h15, c'est mieux que 3 ou 4 non ?) mes idées sont plus claires, enfin.

Donc, hier : concours IDE, épreuves d'admissibilité. Les enjeux : au moins 8/20 aux deux épreuves, tests psychotechniques et culture générale ; et une moyenne de 20/40 pour être sélectionné.
Pas inaccessible.
600 et quelques candidats, 95 places en 1ère année, dont 10 reports, et 19 réservées aux aides-soignants/auxiliaires de puer. Il en reste 66 à décrocher.
1 chance sur 10.

Les tests pour commencer.
2h, 119 questions, une grille-réponse à noircir soigneusement car corrigée par l'ordi. Pas de points en négatif en cas de mauvaises réponses, mais elles sont comptabilisées quand même. Du coup, je n'ai pas osé répondre au hasard, comme mes voisines qui ont tout noirci.

Je parcours tout le livret avant de commencer, m'attaque à l'épreuve d'attention (11 questions).
5 dessins représentant des doigts, pouce, index, cinq doigts, pouce et index, index et majeur. Ils sont représentés en colonne, et 3 phrases accompagnent chaque colonne : pouce est au-dessus de cinq doigts, index et majeur est entre index et pouce, cinq doigts est au-dessus de index. Il faut indiquer combien de propositions sont vraies.
La difficulté est surtout de se détacher des mots (pouce, pouce et index, index se mettent vite à danser la ronde) donc je surligne chaque dessin et son nom en couleur, et l'exercice est bouclé en 20 minutes. 

Logique (17 questions) : un alphabet de 8 signes, comme du braille, présente des suites à compléter. Une fois chaque signe remplacé par une lettre de l'alphabet, pas de problèmes majeurs, ACEG? une dizaine de minutes encore. L'heure tourne quand même vachement vite.

Vocabulaire maintenant (19 questions). En exemple, une suite de mots censée représenter une progression : maigre - gros - gras - obèse. Puis des listes de mots numérotés. Pour chaque liste, 4 combinaisons de 4 chiffres, parmi lesquelles il faut retrouver la seule qui présente une progression. L'exemple le plus pertinent dont je me souvienne : compliqué - obscur - impénétrable - abscons. Sachant que les combinaisons associées étaient du style clair - table - noir - sabot. Quelquefois la logique était claire, d'autres fois les mots assemblés pouvaient faire l'affaire : le doute obligeait du coup à vérifier chacune des autres combinaisons. Un quart d'heure de plus. Il est 14h15, il me reste 5 séries !

J'attaque en vitesse l'organisation spatiale (16 questions) : des points à relier pour former des carrés, des triangles ou des trapèzes. Ces figures peuvent être déplacées ou renversées. Il faut retrouver la seule disposition de points qui ne permet pas de reconstituer les figures données en exemple.
Compliqué à décrire, mais relativement simple. Je mets à peine dix minutes, j'ai le temps de me pencher sur les questions numériques. 
9 questions qui tournent autour des fractions et des pourcentages. Un commerçant vend 2/5 d'un rouleau, puis 6/11 de ce qui reste. Il a maintenant 16 mètres. Combien avait-il de mètres au départ ? QCM de 4 réponses possibles, dont 3 chiffres et un maudit Autre réponse ! Je ne fais que celui où le type fait un bénéfice sur une somme placée au départ, je ne me souviens plus des chiffres mais ça tombait juste pour 1/5.
Puis 9 questions sur les perfusions, à diluer, à faire passer... Combien d'actif on retrouve dans 500cm3 dilué à 12%, et si ça passe en 2h quel est le débit ? Ciao hein, même pas essayé, ce genre de calcul doit se faire en mode automatique, et je n'ai pas ce bouton ! Sans compter que ça rapporte très peu de points, puisque tous les candidats (sauf moi !) sont hyper-entraînés là-dessus...

15h30. Plus qu'une heure. Les questions 17 à 31 sont des suites logiques à base de figures et dessins plus ou moins compliqués, j'y reviendrai si j'ai le temps. Il ne reste plus que le test d'organisation. En moyenne, il est donné pour 45mn. Quand je m'entraînais, il me fallait une heure pour tout finir. Je suis dans les temps.

Voyons ce monstre. Accrochez-vous.
7 casiers. 7 couleurs. Dans chaque casier, un nombre de 1 à 7 jetons, tous de couleur différente.
Jusque-là, il me semble que j'ai bien compris.
3 indications du type : dans le casier I se trouve 4 jetons. Le casier II a 1 jeton bleu mais pas de jeton brun.
Je trace un tableau de logigramme classique, y inscris mes déductions. C'est maigre. Et tout de suite, 2 questions !! 3 affirmations, indiquer combien sont vraies, 3 nouvelles affirmations, indiquer combien sont fausses. Le casier I est celui qui ne contient qu'un seul jeton... Bah, euh, tu viens de me dire qu'il en avait 4 ?? Le casier II n'est pas celui qui contient 7 jetons... Mais comment tu veux que je le sache, abruti ?
Je commence à m'agacer légèrement...
Nouvelles indications, tout aussi succinctes : le casier IV contient plus de jetons que le casier V, mais moins que le casier VI... Et nouvelles questions, les mêmes : des vraies ? des fausses ?
Je continue tant bien que mal, voici les 3 derniers indices pour remplir ces p%*§ains de casiers. Mon tableau a triste mine, il manque 2/3 d'infos au moins. Et d'un coup je réalise que je me plante depuis le début ! Il n'y a qu'1 jeton de couleur 1, mais 2 jetons de couleur 2, et 3 de couleur 3 etc. Du coup, si le casier II n'a pas de jeton brun, il ne peut pas avoir 7 jetons !
Je revois toutes mes réponses précédentes, m'embrouille encore plus dans les négations et doubles négations affirmatives, corrige sur la grille, me plante encore... Euh, tu peux me passer ton Tipp-exx s'il te plaît ?
Je tourne la page. Maintenant plus aucun doute ne subsiste .... Mais ?! Ils se fichent de moi en plus ?? Vous pouvez répondre à toutes ces questions ! Suivent 11 questions du genre : combien font les jetons orange plus les jetons bleus ? quelle est la couleur présente sur un seul jeton ? Quel casier a 3 jetons ?
Mais mais mais.... je n'ai aucune réponse !!! Je me rue sur mon pauvre tableau, le triture et le torture dans tous les sens, miracle, le violet il est tout seul, et une réponse à noircir, ouais ! pi du coup, le casier III a 3 ou 4 jetons, ce qui fait plus que les 2 ou 3 du casier IV, mais ça doit être 3 puisque le casier V ne peut en avoir que 3 ou 4 aussi... Je noircis en vitesse 4 réponses de plus, il reste 10 minutes, mais.... comment ça se fait, c'est le casier VI qui a le jeton violet, alors comment le II peut-il avoir 7 jetons ?
Je m'énerve franchement, essaie de trouver où je me suis plantée, l'heure tourne, la tension est palpable dans toute la salle. Tant pis. 
Je passe les 5 dernières minutes à tenter des calculs "en gros", mais sur son brouillon ma voisine à côté a trouvé 68 là où étaient proposés 88, 67 et 76 : trop risqué, je ne me hasarde pas à mettre "autre réponse" partout, ma feuille restera incomplète.
"L'épreuve est terminée. L'ÉPREUVE EST TERMINÉE ! MAD'MOISSELLE !!!" Euh, on est 450 dans la salle, et des mad'moisselles qui continuent à gribouiller il doit y en avoir un paquet, pas sûre que hurler dans le micro soit bien efficace, hein...
Je table sur 5 réponses fausses. J'en ai noirci 69 sur 119. Ça devrait le faire...

Il est 15h30, les tests psychotechniques sont passés. Je mets 20 mn à atteindre l'air frais. On doit être assis à 16h10 pour l'épreuve suivante.

mercredi 21 mars 2012

Done

Chuis rentrée.
Chuis claquée.
Chuis balade.

J'ai déjà eu 3 coups de téléphone.
Et raconté à mes deux filles.

Donc là je vais manger, 
pi aller me coucher.
Et demain, 
je vous raconterai.

Mais déjà,
culture générale sur ce texte.
Je ne suis pas du tout d'accord avec leur analyse.
Ça commence bien.

Changer de peau

Cesser de se traîner, le ventre à terre, enroulé autour du moindre obstacle.
S'envoler, survoler, adopter un nouveau point de vue, accepter les vents contraires.
Découvrir ses ailes nouvelles.

Cette robe est magnifique, vous ne trouvez pas ?  

La directrice a réussi à me donner mon mercredi matin. 
Faut que je me rendorme.

dimanche 18 mars 2012

Echéances

Le stress est là et bien là, la fatigue, l'humeur... La grippe a fauché successivement le fiston et la zazoune, s'agirait pas de la choper la semaine prochaine... Mais le grand lâchage des courses enfin "normales", après des mois de diète, commence ses ravages, je retrouve mes amis fidèles, mal au dos, à la bouche, brûlures et articulations douloureuses, mais qu'est-ce qui t'as pris enfin ? Dépose immédiatement ce bol de céréales ! 

Le carnaval des meuniers a été bien long jeudi, pas de nouvelles de celui des insectes de vendredi, et hier matin notre petit Woodywood Pecker a fait sensation à l'école... J'aime quand la machine à coudre fait naître de tels trésors ! Un rapport intime, une joie amoureuse, trop souvent gâchée par l'urgence ces derniers mois.

Les tests psychotechniques me bouffent le cerveau, impression détestable que je ne sais rien, que je n'y arrive pas, je ne retiens rien et c'est la colère qui l'emporte. Pression. Il me faudra un jour réfléchir vraiment à ces enjeux que je m'impose seule.

Agressive ? Je commence à l'être, ça m'échappe. Je vais bientôt devoir surveiller ces mots qui claquent tout d'un coup, qui s'échappent et flottent, écharpes légères et brumeuses, qui s'enroulent autour de mes gestes désespérés pour les récupérer. Non je ne suis pas de mauvaise humeur. Oui je suis fatiguée. Non tu n'y es pour rien. Excuse-moi.

Mon fils repart aujourd'hui. C'était bien, c'était bon de le voir, de le savoir dans le coin. Souvenirs mis en conserves, séchés au soleil et sagement alignés au coin de ma mémoire, j'espère le revoir très vite, j'enfouis mon nez tout contre ces dernières heures ensemble, et j'oublie le reste.

C'est un dimanche plein de brouillard. Les heures s'enfuient, je vais me lever, ranger mes feuilles et mon ordi, tant de choses encore à faire, hop, cette fois il faut y aller. Bouge.


mercredi 14 mars 2012

Jambe de chien


Carnaval demain après-midi. "Mets-toi un caleçon blanc, un haut blanc, des chaussures blanches, j'ai récupéré des tenues de meuniers, on lancera de la farine." Un défilé et 4h d'heures sup à prévoir.

Carnaval de mon ancienne crèche vendredi après-midi. "L'école impose le thème des insectes, on a pensé faire des abeilles et des coccinelles, on a acheté 15 mètres de tissu." Et moi j'ouvre ma grande g.. bouche pour me proposer de coudre les costumes, et ceux du spectacle de fin d'année tant qu'à faire. 42 chasubles, ailes et queues... 

Départ de mon fiston ce samedi. Je le trouve pleurant en silence, quand je rentre tout à l'heure. Je ne sais pas quoi faire, alors je pleure aussi. En silence.

Huit coussins de salon d'été et deux grands rideaux assortis, 17 mètres de bachette à couper, surfiler, coudre, livrer ce lundi. Il faut juste que je trouve l'énergie de m'y mettre. 60 euros à la clé.

Convocation au concours ce mercredi, à 13h30. La directrice m'autorise à partir à midi. Comment lui dire que je ne veux pas venir du tout ? Ma grande bouche reste fermée.

Visite de la PMI pour l'agrément d'assistante maternelle de Nanette jeudi 22. Il faut nettoyer, aménager, se projeter dans un futur qui ne survivra pas à l'année scolaire : c'est moi qui garde l'appart d'en bas, je dois rendre les clés ici à la fin du mois.

Je n'ai pas assez de 24 heures par jour pour tout ce que je dois faire.
Alors je ne fais rien.
Ou presque.

Meunier, tu dors, ton moulin, ton moulin va trop vite...

dimanche 4 mars 2012

Devenir ce qu'on est


Demain,
c'est le premier jour à la nouvelle crèche.
Plus près, moins longtemps,
moins bien payé
mais jusqu'en novembre.

La semaine prochaine, 
c'est le premier jour des vacances de mon fils.
Il vient passer un peu de temps avec nous
et ça me chauffe le coeur
parce qu'il me manque
souvent.

Le 21 mars,
c'est le jour du concours d'entrée
à l'école d'infirmières.
Oui, j'ai franchi le cap et je me suis inscrite
en souvenir de la petite fille qui bégayait :
"Je veux être pppu... ppppuéri...cultrice !"

Qu'il est loin ce temps
où je savais ce que je voulais faire de ma vie :
être maman, avoir de l'argent, m'occuper d'enfants

Qu'il est loin encore,
devant
tout ce temps 
avant que j'y arrive.