jeudi 31 mai 2012

C'est quand qu'on dort ?


Ils ne dorment toujours pas ! Bon sang de bois je viens de piquer une crise pas très loin des gros mots, m... je veux dormir MOI !
Du coup, j'ai écrit mon oral... Cadeau !

Convoquée à 13h30 pour le tirage au sort, on a finalement attendu un très gros 1/4h avant de monter, une vingtaine de personnes, 4 jurys, j'ai eu le 4 en ordre de passage (sur 5), grosse attente en perspective !
Je suis finalement passée en prépa à 15h10, 10 minutes sur le sujet (commun à tous) :
Qu'est-ce que soigner veut dire pour vous ?

Mon plan très rapide :
I - SOIGNER
- donner un soin / c'est un geste technique, appris, varié --> pansement, médicamentation, manipulation, prise de sang, de tension, etc
- prendre soin de qqu'un, c'est un suivi global, cette personne a un passé, un futur, elle n'est pas qu'une plaie ou un besoin ---> "être aux petits soins", écouter, respecter, accompagner, éduquer, le rôle du soignant n'est pas simplement technique, nous travaillons avec l'humain, importance de la bientraitance
- avoir soin de (sa pratique) ---> rigueur professionnelle, dans les gestes, l'hygiène, les dosages / travail en équipe (importance de la collaboration, des transmissions, en amont, en aval) / prise de décisions qui ont des conséquences 
- puis, pour "ouvrir" vers la deuxième partie, soigner, ce n'est pas SE soigner : éviter la réparation, l'abus de pouvoir, la domination sur la personne dépendante

II - POUR MOI
Soigner, c'est avant tout accompagner, être sur le même chemin, avec mes forces et mes connaissances, mais aussi mes lacunes et ma soif d'apprendre toujours de l'autre
C'est une relation AVEC l'autre, qui transforme forcément son devenir, vers le mieux lorsque c'est possible (guérison, autonomie retrouvée, besoin satisfait) mais ça ne l'est pas toujours (rechute, aggravation, décès) 
C'est appliquer constamment la bienveillance, un a priori positif, encourageant, qui soutient

Jury : un cadre de l'hôpital, qui gigotait, regardait par la fenêtre, me lançait des questions courtes sur un ton peu chaleureux (qu'est-ce que vous savez de la formation ? Organisation, vous allez faire comment ? Le financement ? C'est lui qui a attaqué l'entretien, en disant : "vous nous dites soigner c'est parfois se soigner, dites-nous-en plus."
La psy a enchaîné, je crois qu'ils voulaient que je dise qque chose mais je n'ai pas su quoi, mes réponses ne leur convenaient visiblement pas ; du coup, la psy a dit : "peut-être que vous dites ça à cause d'une expérience personnelle..." et là j'ai pu expliquer mon ressenti, en tant que patient, d'avoir été utilisée par certains soignants pour leur satisfaction personnelle, effectivement. Ça a coupé presque net ce pan du sujet, on est passé très vite à autre chose.
La formatrice de l'école ne parlait presque pas, mais souriait beaucoup, et écrivait des kilomètres de notes !! Quelques questions et sujets abordés (mais je ne me souviens pas de tout forcément !)
- vous vous voyez infirmière ?
- 3 ans de formation c'est long, ça ne vous fait pas peur ?
- le travail en équipe ?
- qu'est-ce que vous faites en dehors du travail ? j'ai répondu que j'aimais beaucoup tout ce qui était manuel, bricolage, bidouillage, couture, tricot, cuisine et la formatrice s'est exclamée : Ah, vous allez vous éclater alors en chirurgie, on bidouille à fond ! Éclat de rire général ! 
- pourquoi infirmière, l'auxiliaire de puer soigne elle aussi, ah non, pour moi elle prend en charge plutôt, pour pallier l'absence du parent (crèche, hôpital, pouponnières) j'aime la minutie et la rigueur de l'infirmière
- la rigueur, c'est une de vos qualités donc, vous avez des défauts ? oh oui, je suis bordélique ! éclat de rire, surtout quand j'ai rajouté "quand je range je ne retrouve plus rien !" et directive aussi, je dois tourner ma langue dans ma bouche et laisser faire les autres à leur façon, pas forcément à ma façon.
- en équipe ça doit vous poser problème ? surtout à l'hôpital, ça va coincer en stage ? non, j'ai fini par comprendre avec l'âge que je ne suis pas là pour révolutionner le monde, j'ai une façon d'aborder l'autre qui n'est pas forcément compatible avec le rythme ou les pratiques habituelles à l'hôpital, à moi de défendre mes valeurs, sans piétiner celles des autres.
- vous vous êtes préparée seule, pourquoi ne pas avoir suivi une prépa ? (ça coûte cher, et je travaille) comment avez-vous fait ? (livres, internet, beaucoup de pratique : les test P ont vraiment été galère pour moi...) Là elle soulève sa feuille, en regarde une autre (cachée) et s'exclame : Mais ça en valait la peine, tout ce travail ! ---> du coup je me demande si elle avait mes notes d'écrit ?? normalement ils ne les ont pas...

La psy (qui menait clairement l'entretien, difficile de lui répondre en regardant aussi les deux autres) a dit "moi je n'ai plus de questions, et vous ?" les deux autres ont dit non non, moi ça me va aussi. Grands sourires satisfaits (il me semble), je me suis levée, ai dit "Bon bien au revoir et bonne après-midi", et je suis partie à 15h50, soit 20 minutes après être rentrée.

Voilà, je suis plutôt contente dans l'ensemble. Résultats le 12 juin, c'est reparti pour l'attente !

Quand ça veut pas...


Il y a dix jours, ma fille a perdu la CB : la seule qu'on peut utiliser même quand il n'y a plus rien et moins encore que rien dessus. Hier, aux courses encore, elle a perdu la clé de la voiture. Une demi-heure à la chercher partout, de la caisse au parking, jusqu'à la retrouver coincée dans la grille du 3e caddie (qui a 3 pièces pour les dégager ?) Je rentre épuisée, le matin on s'était levé à 5h du mat (elle pour coudre, moi pour ranger), bossé toute la matinée, puis au tél l'après-midi la mauvaise nouvelle qui tombe vraiment bien : "ah non on ne pourra pas vous payer ce mois-ci, ni vous faire une avance, parce que le chômage, ce n'est pas un salaire..." Mange ta déception, toute façon t'as rien d'autre en attendant fin juin.
Bref, je prends 30 minutes pour me calmer les nerfs devant le Petit Journal, et je monte terminer ce *%$tain de ménage, état des lieux reporté au jeudi.
Sauf qu'en passant devant la voiture, je la trouve bizarrement penchée. Sauf que pour changer ce pneu crevé, je n'ai pas de roue de secours. Sauf que ce n'est vraiment, VRAIMENT pas le moment de mettre 150 euros dans des pneus !!!
Réfléchis à toute allure. Demain, je fais l'ouverture à 7h30 avec M, pas moyen de la lâcher, elle n'a pas le droit d'être seule avec les petits. Impossible de prévenir, je n'ai aucun numéro de téléphone. Les bus, ça n'a pas changé, départ à 6h obligatoire sinon j'ai 25 minutes de retard avec le suivant... Et pour rentrer, même galère : en partant à 11h, je n'arrive pas à la maison avant midi et quelques, et je suis convoquée à 13h30. Bonjour la détente !
Je passe donc environ la moitié de la nuit à pleurer, et l'autre à regarder avancer l'heure, toutes les 15 minutes. Sympa comme nuit. SuperCopine passe me chercher, je serre les dents et assure les premières arrivées des bébés. Mais je sais déjà que je ne tiendrai pas.
Je vous ai déjà parlé de l'équipe assez géniale dans laquelle j'ai la chance de travailler ? Elles me laissent partir à 9h, galère de bus (ben tiens, tu croyais pas que j'avais déménagé chez les Bisounours ??) j'arrive à bout de forces à la maison à 10 heures et demie... pour tomber sur la proprio et son jardinier (tronçonneuse, le jardinier, tronço à fond...). Adieu la sieste, bonjour l'état des lieux.
Il est 11h30, avant de m'allonger je vérifie ma convocation, mon passeport et ma tenue, ah tiens, où est ma convoc ? Voilà, petite mine désolée au secrétariat à 13h, "j'ai perdu ma convocation, je peux passer l'oral quand même ?"
Avec l'angoisse qu'elle me réponde non.

Quand y en a plus y en a encore hein ? Ce soir, je suis chez les B, au lieu du creux confortable et familier de MON lit. "Tu peux me garder les garçons exceptionnellement ce soir ?" 
Bah...


Heureusement que l'oral s'est super bien passé ! Un grand merci à tous les Z'ondeurs Z'associés, ça a marché ! Enfin, je crois...
J'vous raconte demain. Quand je serai rentrée chez moi.
Edit avant de sombrer dans les bras de Morphée, le sujet : "Qu'est-ce que soigner pour vous ?" Cool. J'ai assuré.

lundi 28 mai 2012

Mets ça y a du vent... *

Fin d'un week-end étrange.

J'avais demandé à être en congé jeudi et vendredi, et j'ai donc quitté la crèche depuis mercredi midi : en sautant par-dessus lundi férié, jusqu'à mardi 14h, on arrive à 6 jours pleins à la maison. Comme quand je ne travaillais pas.
Depuis que je me suis levée, mercredi matin, à 6h, j'ai dormi... voyons... 5 + 3 + 3 et demi, et 6, et ... à la louche : 24 heures. Sur  135 en tout, ça fait pas lourd. Sûrement pour ça que j'ai failli pleurer, samedi après-midi, devant le 10ème voyage à la déchetterie que SuperCopine tenait absolument à faire.
J'ai jeté. Plein de trucs. 20, 25 ans de souvenirs, de machins, de "oh ! regarde !", de "et ça, ça te dit quelque chose ?". 20 m3 de sacs et cartons, de morceaux de meubles, de morceaux de moi. Ce n'est plus moi.

Déchetterie donc. Puis aussi : ménage. Le lave-linge neuf est tombé en panne, il n'a pas supporté les trois lessives quotidiennes que je lui inflige depuis une semaine. Il faut que j'appelle But. Je balaie, je fais les poussières, je lave, je frotte, je range. Je déplace. Je fais ma place.

Valse de mes enfants. La Zazoune est partie à Paris à 4h du matin vendredi, son frère est arrivé ici presque à la même heure le lendemain - vous faites le lien avec mon manque de sommeil ? M'endormir près du téléphone, le coeur en point d'interrogation... Essayer de suivre les emplois du temps, les déplacements prévus, les imprévus, les heures qui filent et personne n'appelle, si, moi, qui tombe sur les répondeurs, ou ne récolte que des revers agacés, "je sais pas", "on verra". A tout à l'heure, tiens-moi au courant. Ils sont grands.
Maxence est avec son père. Enfin, je crois. Il rentre lundi, on ne sait pas bien quand, ni avec qui. Nanette, fidèle au poste, remplit les sacs, coud à la vitesse de l'éclair, se gave de sucreries et passe des heures sur l'ordi, râle parce que je suis devant la télé à minuit. Elle passera sa première nuit dans son nouvel appart lundi, quand son fils rentrera. Ce soir, donc. Ah bah non : lui ne veut pas, il tient à dormir "à côté de Mémène". Demain ?

Je n'ai pas eu le temps d'appeler mon père. Ni ma petite soeur parisienne, ni mon beau-frère qui gère la maison cette semaine sans sa femme, partie en Italie. Ni ma copine.
Je n'ai pas pu finir le petit ensemble pour Alex, arrivé la semaine dernière, 4 kilos 100 de joues rondes et de sourires aux anges.
Je n'ai pas fait les courses, pas rangé sous l'escalier, pas descendu l'étagère à tissus, pas mis la table dans la cuisine, pas fait mon shampoing. Pourtant j'en aurais bien besoin... Il paraît que j'ai de plus en plus de cheveux blancs.

Le week-end très prolongé est fini, 
mais je n'ai pas tout fini.



* L'autre jour, Nanette essaie d'enfiler un K-Way à Maxence, qui regarde sa mère
 d'un oeil outré en se débattant : "Mais c'est un sac-poubeeeeelle !"

samedi 19 mai 2012

Agenda

Oral le 31 mai.
Juste après l'état des lieux de l'appart en haut.
Juste avant l'emménagement de la Zazoune dans son premier appart.
En espérant qu'on aura fini celui de la Nanette et de sa fripouille.
Et que les retrouvailles avec la psy ne m'auront pas trop cassée.
Je ne peux pas aller à Paris.
Ça, ça me casse.