samedi 25 juin 2011

"Au revoir les Z'amis !"...

... dit-il en ouvrant la porte.
Il a mis ses chaussures (bon, ok, celles de Tatys...), enfilé une petite laine, quand même, il se fait tard, pris son fidèle compagnon sous le bras... il a fait un petit tour dans la cuisine, histoire de vérifier qu'il ne restait plus rien à manger vraiment, et puis il nous a saluées, grand seigneur, d'un vibrant au revoir qui résonne encore à nos oreilles.
La porte s'est refermée.

Dernières heures de liberté ce week-end : lundi, je reprends le chemin de la crèche, pour deux mois encore. Cette fois-ci, remplaçant les départs en vacances successifs, je naviguerai entre les trois sections (snif...), et je commence par les Moyens (re-snif...).
Haut les coeurs ! J'ai reçu il y a peu une sorte de Table des Dix Commandements pour rendre sa vie plus jolie. Elle commence par la P.P : pensée positive. Cherche chaque fois le bon côté des choses : il y en a toujours (toujours ??) un.
Bon côté des choses : je vais bosser avec Caroline chez les moyens, puis avec Thérèse chez les grands, deux collègues que j'apprécie.

Deux conclusions pour le prix d'une (ah ben on fait les soldes qu'on peut, m'dame...) :
- ma Table dit aussi Souris, même si tu n'en as pas envie, et la vie te sourira
- Petit Bonhomme est resté pétrifié en haut de l'escalier : la Grande Aventure, on verra ça plus tard, quand ses pieds auront suffisamment grandi pour ne pas perdre ses chaussures... (bon ok, ce sont celles de Tatys, mais c'est pareil !)

mardi 21 juin 2011

(Petit) regain de créativité

J'étais en panne depuis mon retour, lundi dernier.
Pas envie, pas le temps, pas l'énergie.
Que des excuses bidon.
Comme d'hab.

Un petit ensemble naissance, blouse et pantalon, en coton frais et bien de saison.
Mais c'est pas parce que c'est tout petit que c'est plus facile, au contraire !
Me manque plus que les ourlets à faire.
Un p'tit point de chausson ?

samedi 18 juin 2011

Ça y est ?

Le début ici
De retour à la maison le mardi, je plonge dans mes cours et autres pages web pour revoir le point de chausson, pour ourler ma jupe demain : drôle d'examen où on laisse rentrer les candidats chez eux, avec l'énoncé des prochaines épreuves...
Nouvelle nuit agitée, je regarde l'heure toutes les heures pour me dire que ce n'est pas l'heure, encore. Et puis ça y est, c'est l'heure ! Je retrouve ma table, mes bouts de tissu, mes épingles, mes compagnes de souffrance. Elles n'ont pas dormi beaucoup plus que moi on dirait.
Je m'y remets. Voyons, coudre la deuxième moitié de la fermeture invisible. Se triturer le neurone pour la placer du bon côté du tissu, déjà. Penser à la remonter, pour vérifier qu'elle ferme. Non. Elle ne ferme pas. Retirer le fil qui s'est pris dedans. Zen. Elle ferme. Mais pas jusqu'en haut. Zen. La décaler vers le bas. Elle ferme. Respire. Épingle. Ouvre. Pique. Referme. Étouffe : elle ne ferme plus ! Zen. Zen. ZEN ! Respire. Retourne le tissu du bon côté. Ferme. Lis la suite, et surtout cette ligne en caractère gras : Pas de décalage au niveau de l'empiècement. Il y a presque 3 cm de décalage. Pleure. Recommence tout.

Il est maintenant 11h. J'ai cousu les plis, les poches, l'empiècement, la fermeture éclair. Il faut rabattre à la main l'empiècement intérieur sur le haut de la jupe. Attends je ne l'ai pas souligné, je suis sûre que tu n'as pas bien lu : A LA MAIN... tout l'empiècement... devant et derrière... et les côtés de la fermeture aussi... soit environ 2.40m de long... Ah je savais bien que tu n'avais pas capté !
Bon ben j'enfile ma première aiguille hein...
Pause repas.
On y retourne.

13h30. Il ne reste plus qu'à fixer les coulisses sur les côtés, à y passer les élastiques, l'ourlet, repassage, et c'est fini.
Allons-y pour les élastiques. Les élastiques. Bon sang, où ils sont passés encore ??!? Sans blague, j'ai dû les perdre une bonne dizaine de fois depuis hier matin ! Allez, on rigole plus, c'est la dernière ligne droite, hop ! Je couds la première coulisse, je glisse l'épingle à nourrice, récupère le bout de l'élastoc, hop ! une couture, et c'est OK, je passe à l'autre : coulisse, épingle, couture, 7 minutes top chrono, Ah tiens c'est quoi ce... pourquoi ça ne... mais... je...
Bordel.
J'ai cousu l'élastique, ouaip, mais j'ai cousu aussi le bas de la jupe, et un bout du haut avec.
Zen.
Pute.

Un redémontage-remontage plus tard, me voilà à l'ourlet. Point de chausson, no soucy, merci les révisions d'hier soir. Je tourne et tourne, elle n'en finit pas cette jupe, les aiguilles de ma montre tournent aussi, il fait chaud, tourne la tête vers C. qui a fini, et l'aiguille pique et pique encore, tourne et pique, c'est le dernier point enfin.
Étape 28/28 : repasser la jupe, la présenter sur un cintre.
Je ne sais pas repasser. Bon, d'accord, j'adore passer le fer sur le tissu froissé et le voir s'aplatir, se lisser, se plisser, meeeerde ça part pas, un coup de vapeur peut-être, hum, écoute on va dire que c'est bon comme ça.
Je ne sais vraiment pas repasser. Surtout une jupe avec des plis pas piqués jusqu'au bout, des coulisses élastiquées et des fronces à l'empiècement. En lin. En plus.

14h30.
C'est en l'accrochant sur son cintre que je m'en suis aperçue. L'élastique. Celui de droite. Il a lâché.
Put&*$%n d'élastique.

mercredi 15 juin 2011

Devinette

Quel est le point commun entre un lycée plein de D'jeunes, un mariage plein de papillons, et une grande fille pleine de larmes ?
C'est un marteau, acheté en quatrième vitesse au Carrouf d'en face, pour ouvrir la voiture où j'avais enfermé les clés...
Trop de fatigue ? D'émotions ?
Et dire que dans douze jours je retourne à la crèche...

PS : pas fini de raconter l'exam, je sais, pas commencé à raconter le mariage, ça arrive, me reste plus qu'à terminer de vider l'ancien appart et alimenter le blog de Grignotte en photos, et je m'y mets.

mercredi 8 juin 2011

Put&*$%n d'élastique !


28 étapes.

14 heures.
7 pages d'instructions.

Une piqueuse, une surjeteuse, une centrale vapeur.
Et 4 candidates : une maman dans son fauteuil roulant, une jeune femme sourde, un bébé immature, et moi.

Une jupe. Taille 38.
Bon, déjà, je ne la porterai pas.

Du lin blanc. Qui brunit au repassage : je soupçonne le fer d'être une version miniature des volcans islandais à la mode ces temps-ci. Je me suis cramé les doigts une bonne dizaine de fois mais j'ai réussi à rester polie.

Des machines industrielles. Traduction : 6.000 points à la minute, coupe-fil automatique (qui désenfile systématiquement la bête...), des pédales grandes comme des livres de Claude Ponti - ceux que tu te couches par terre pour plonger dedans - des commandes extraterrestres : non, je ne sais pas relever le pied-de-biche avec mon talon, ni coudre avec mes deux pieds en même temps, ni faire marche arrière avec mon front ! Et si ma surjeteuse me fait ce point-là à la maison, je l'emporte illico chez le réparateur...

8h30 mardi matin. On y va. Ouvrez vos livrets, lisez jusqu'au bout, vérifiez votre matériel, pleurez un bon coup. Pas sur le lin ! Tssss...
On commence par le patron en papier, coupe, coupe, épingle, trace. Premier obstacle : "Nous vous demandons de réaliser un patronnage !" Gné ? Tracer autour du patron (papier ou tissu, comme ty veux ty choiz) l'espace qu'on va garder pour les coutures. Chez moi je coupe direct, à l'oeil. Ici on va mesurer mes 10 et 15 et 40 mm. "Tolérance 1mm." C'est une blague ou bien ... ? Ah non non : tolérance zéro sur une épreuve coeff 10, hum, comment dire, euh, je peux m'en aller de suite ?
Traçons. Coupons. Recomptons les morceaux. Où est mon élastique ? Par terre.

10h40. On attaque la préparation. C'est-à-dire les fuckin'bastar'ass'hol'shiit of motheur'fuckeur (en français : put*in) de plis. Plats. Piqués. Mais pas en entier. Ce serait trop facile. Nan, les plis, ils sont couchés vers le milieu (re-gné ? milieu c'est quoi, le côté ? C'est devant ? Derrière ?? DTC !), couchés donc, et piqués sur 13 mm. Tolérance zéro. Et pour bien faire : un point d'arrêt au départ (cherche pas la couture c'est un monde loufoque...) et des noeuds à la fin.
J'ai donc gentiment piqué 2 plis sur 4 à l'envers, puis je les ai tous repiqués en sandwich, et parce que jamais deux sans trois, j'ai fini par en piquer un avec le bas de la jupe qui traînait sous le pied-de-biche. Chaque montage-démontage nécessitant évidemment des allers-retours entre ma table, la machine et la table à repasser.

Nous arrivons pourtant tranquillement, sereinement, zènement, sans-gros-mots-ement à 11h55, j'achève enfin l'étape 1/28. Tiens donc, il faut aller manger ?! "Les candidates doivent aller se restaurer." Si, si, je vous assure qu'elle a prononcé très sérieusement ces mots, si, si. En appuyant bien sur le "doivent".
Restaurons-nous donc. C. a une quiche maison qui ne passe pas, O. disparaît sous son pain américain, S. grimace devant son mini-américain, aussi gros que mon avant-bras, V. et moi n'allons pas plus loin qu'un jambon de pays-beurre plutôt raisonnable. Échange autour de ces fameux plis. Ouf, je ne suis pas la seule à m'être pris la tête dessus.

13h. Die Hard part Two. Étape 2 : Prépiquer les plis à 3 mm du bord. Gné Gné Gné ? Heureusement que nous avons deux examinatrices du tonnerre, le conseil en bandoulière, la traduction aux lèvres, les doigts malins qui replacent l'air de rien la pièce 7 sur la pièce 2 près de la 4, en dessous de la 9. "Voilà, c'est très beau ce que vous faites. Très beau, vraiment."

Je passe sur les Assembler-Surpiquer-Repasser-Ouvrir-Rabattre et autres Surjeter, pas la peine de sauter des lignes pour lire la suite, va. Il est 15h30, j'en suis à l'étape 13 : Poser la fermeture à glissière invisible à 15mm du bord.Vi, vi, toujours tolérance blabla.
Petit aparté : la fermeture-éclair invisible, comme son nom l'indique, est ......... invisible, ouiii !! Elle se pose donc avec un pied spécial, qui ressemble au Tunnel sous la Manche (non, aucun jeu de mot stupide...) dans lequel elle est censée se glisser docilement et sans effort. En tout cas à la maison, ça le fait.
Mais pas là.
C. est partie rouler son fauteuil au frais, O s'arrache encore les cheveux sur ses plis, S. a déjà piqué et défait 4 fois sa fermeture : son tissu s'effiloche, ses yeux se mouillent, ses mains s'affolent... V. son interprète est parti depuis deux heures. Je m'acharne sur la bête. A 16h45, quand elles nous mettent dehors de force - "Vous êtes épuisées Mesdames, il faut partir !" - j'ai un éclair de génie, je déroule la fermeture pour la faire maigrir et miracle, elle passe, s'engouffre dans le tunnel, déroule sa belle ligne, oh que c'est beau, chantons notre joie frères et soeurs tous avec moi !!

Allez, on finira demain, je range mon matériel, mais où est passé cet enf*iré d'élastique encore ? sous ma convoc. Je rentre à moitié satisfaite, à moitié angoissée, je n'aurais jamais le temps de finir, à moitié soulagée, finalement, ce n'est pas si dur que ça.

Oui, moi j'ai trois moitiés si je veux.

La suite, là.