samedi 28 janvier 2012

Bureaucratie


Entre ce que je pense, 
ce que je veux dire, 
ce que je crois dire, 
ce que je dis, 
ce que vous avez envie d’entendre, 
ce que vous croyez entendre, 
ce que vous entendez, 
ce que vous avez envie de comprendre, 
ce que vous croyez comprendre, 
ce que vous comprenez, 
il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.

Mais essayons quand même.



Le document envoyé par fax à Pôle Emploi, par le Rectorat, à la date du 5 janvier 2012, a été enregistré (en tant que demande, faut pas pousser quand même, faudrait pas nous donner l'habitude de voir les docs traités immédiatement...) a été enregistré, donc, le 19 janvier 2012 - je rappelle qu'il s'agit d'un FAX ! - a été enregistré, donc, et à la date du 28 janvier 2012, s'apprêtait à entamer son voyage-retour vers le CTAC de Bordeaux.
Kézaco me direz-vous ? Il semblerait que ce soit l'armée... Bordeaux ?? Really ? Why ??? *haussement d'épaules + moue désabusée*
Quand elle a ENFIN mis son coup de tampon sur mon document, et qu'elle a dit deux points ouvrez les guillemets : "On peut vous le faxer si vous voulez !", j'ai juste hurlé


NOOOOOOOOOOOOON !!!!



merci


vendredi 27 janvier 2012

Attendre

Saga indemnisation chômage, saison 2, épisode 4 (déjà ?) : "J'ai demandé à Pôle Emploi le relevé de vos actualisations depuis septembre, j'attends le document pour mettre en paiement, fin février, votre rappel."

Vous voulez dire, celui que vous m'avez annoncé pour la fin janvier ? Le paiement que j'attends pour régler mes loyers en retard ? Et aussi pour rembourser ceux qui m'ont donné des sous pour survivre en attendant ? Attendez... Laissez-moi le temps de bien comprendre. 

Dans le fond, je me trouve bien futile : tous mes prélèvements rejetés depuis le mois d'octobre (avec au passage 900 euros de frais bancaires, normal), les coupures diverses et variées commencent. On gère. 
Loyers qui s'accumulent  : novembre, décembre, janvier... On a dû manger celui de Nanette aussi ce mois-ci...
La MAAF est très claire : plus de prélèvements, plus de garanties, et payez-moi immédiatement toute l'année 2012 puisque vous ne pouvez plus payer petit à petit. Roule sans assurance ?
EDF gronde et menace, on en est au maintien d'urgence, tant pis si le chauffage est électrique, mets ta doudoune et dors sous 5 couvertures. 
Plus d'eau depuis lundi : on descend chez Nanette pour les WC, la vaisselle, se laver à l'évier (la douche n'est toujours pas installée), remplir la bouteille.
Le découvert augmente tranquillement, à coups de 6.30 euros pour chaque rejet, opérations comptabilisées 3 fois chaque fois, pour bien faire. Et les agios comme les intérêts adorent ce régime agrossissant.
Le réservoir de la voiture, lui, nous fait une bonne crise de boulimie. C'est juste le bon moment, quand le prix du litre de gazole fait la fête avec les nuages, et que 15 kilomètres me séparent de mon boulot :  certes, le bus passe toutes les heures, il y a juste 1h30 de décalage entre mon départ de la maison et le début de mes journées à la crèche. Plus le retour.
Pas évident de faire les courses. On en a un peu marre des pâtes-saucisses et des patates. Du coup on mange moins : c'est tout bénèf.

Mais tout ceci n'est rien. Bof, on a connu pire, ce n'est qu'une question d'habitude.
Non, le plus dur, c'est SFR qui nous l'a fait vivre. Ils ont coupé Internet. Et la télé. Et le téléphone. Mais surtout Internet.
Non, ça, ce n'est pas supportable.
48h et j'ai craqué : j'ai creusé le découvert de la Nanette de 41 euros. Ils ont maintenu la sentence. J'ai rajouté 50 euros sur la table. Ils ont brandi la facture de janvier, sortie la veille. J'ai tenu bon. Ils ont cédé. Cette nuit ils ont remis Internet.
Je vais pouvoir récupérer le mail du Rectorat, le faire remplir par Pôle Emploi, le renvoyer. Et attendre d'être payée.
Attendre ? Encore ? 
Ben... 

dimanche 22 janvier 2012

Heures


C'est une journée au goût particulier.
Dehors, le soleil est éclatant.
Le temps s'est ralenti, les sons m'arrivent comme étouffés.
Il faut que ...
J'ai des tas de trucs à faire, à partir de demain je n'aurai plus le temps.
Je ne fais rien.
Douceur du jour qui coule, entre deux chapitres d'un livre nul, trois blogs intéressants, une assiette, la sieste. Le petit claironne de temps en temps un majestueux "Mesdames et messieurs !" sorti d'on ne sait où.
C'est dimanche.
Il fait du bonheur.

jeudi 19 janvier 2012

Fengshui


Les choses étant ce qu'elles sont, et le temps qui passe n'arrangeant rien à l'état de mon compte en banque, il devenait urgent de trouver un boulot.
Un coup de téléphone surprise hier soir, un remplacement en vue en février : toujours la même crèche, on ne change pas une équipe qui gagne, ah si au fait : l'équipe a changé !
Le rapport avec le fengshui ? Mardi j'ai déposé religieusement nos derniers billets sur un morceau d'étoffe rouge, à l'est de notre maison... Trois mois que je ne le faisais plus... Trois mois de galères.
Le rapport avec le dessin là-haut ? Je commence lundi.

dimanche 15 janvier 2012

Chaque jour


J'ai deux billets de retard. Ils sont à l'état de brouillon sur mon disque dur, mais pas encore publiables.
En les attendant, en exclu mondiale interplanétaire, un petit bout de L4.... Livre 4 pour les intimes... Je vois bien Catherine Frot dans le rôle de Mme Truc, et Mélanie Doutey dans celui de la jeune. Ou Marina Foïs. Parce que je les aime bien.

Extrait.

"- Ben oui mais je ne crois pas en Dieu.
Vous avez tort.
Un silence. Comme chaque fois que Mme T assénait cette phrase, XXX attendit. Ce n'était jamais long avant qu'elle apprenne pourquoi, cette fois encore, elle avait tort.
Mais aujourd'hui, le silence s'éternisait. Absorbée par son ordinateur, Mme T semblait avoir oublié qu'elle avait pris violemment à partie sa jeune collègue, quelques minutes auparavant. Les joues encore cuisantes de l'échange, elle se leva, décrocha sa veste du porte-manteau, et s'enfuit dans le couloir, tremblante, au bord des larmes.
Mais quand cesserait-elle de s'écraser ainsi devant tout le monde ? Le souffle court, elle marchait d'un pas rapide vers l'escalier, les murs tristes glissaient tout autour d'elle, l'oppressant davantage. C'est décidé, quand je reviens je vais tout lui dire à cette vieille taupe ! Mais pour qui elle se prend, c'est pas ma mère hein, de quel droit elle me balance tout ça , hein ?! Ses larmes coulaient maintenant. Ce n'est pas ma mère, non, c'est celle de Julien...
Dans le bureau, Mme T tapait nerveusement sur son clavier. Une fois de plus, la petite s'était enfuie. Ça l'agaçait prodigieusement, et sa colère l'enveloppait d'un brouillard rouge et dense, elle aurait volontiers hurlé pour en sortir. Elle frappait chaque touche avec rage, sans réfléchir, rythmant ses pensées des petits claquements secs sous ses doigts, furieuse, hors de contrôle.
Petit à petit, le calme revint cependant. A midi, elle regarda sa montre, se leva, décrocha son gilet. Elle l'enfila, les yeux sur le fauteuil vide de XXX, et sortit.


Quand elles se retrouvèrent au début de l'après-midi, XXX dit posément :
Je ne crois pas en Dieu, parce que s'il existe, c'est dégueulasse, ce qu'il laisse faire sur la Terre. Regarde les gamins violés, les femmes battues, regarde tous ces pauvres gens qui galèrent pour leurs fins de mois, et les riches qui se goinfrent, tranquilles, pendant ce temps, et toutes ces racailles qu'on n'arrête même pas, ou qui ne font pas de prison... Et les maladies, et les guerres, et les famines aussi, et franchement, s'il y a Quelqu'un là-haut, qui regarde tout ça, et qui bouge pas le petit doigt, et que tu viens me dire « Il faut croire et accepter, t'en fais pas, tu seras récompensée... », ben chuis désolée, mais moi ça me va pas ! Et je préfère me dire que y a personne, plutôt que de prier un Dieu aussi cruel et injuste !
Elle s'arrêta net, un peu essoufflée, inquiète, étonnée d'avoir pu sortir sa tirade entière d'une traite. Mme T fixait son écran, qu'elle n'avait pas encore rallumé. XXX attendit un peu, puis plongea sous le bureau, appuya nerveusement sur le bouton de mise en marche, se rassit. Elle se mit au travail, très vite concentrée. Pour elle, l'incident était clos.
- Vous savez...
Elle sursauta, regarda l'heure au bas de son écran. 15H30. Mme T semblait n'avoir pas bougé depuis près de deux heures !
- Ce n'est pas vraiment que je crois en Dieu...
XXX attendait.
- Je crois ... qu'il y a une forme de justice. Je ne la comprends pas forcément. Je n'ai pas toutes les règles. Mais je crois, de toutes mes forces, en une sorte de … destin. Une responsabilité du sens que l'on donne à sa vie.
Elle leva les yeux. En face d'elle, XXX la fixait en silence.
- Vous êtes responsable. Si vous vous conduisez mal, vous serez punie. Et si vous vous conduisez bien, vous serez récompensée. C'est aussi simple que ça.
- Mais qu'est-ce qu'il a fait de mal, le gamin de deux ans que son beau-père a massacré à coups de poing hier soir ? Hein ? Tu peux me le dire ?
- Non je ne peux pas vous le dire, parce que je ne le sais pas. Je ne sais pas s'il a fait quelque chose de mal. Je ne sais pas pourquoi il en est mort. Je veux juste croire, fort, très fort, que son beau-père sera puni. Je ne sais pas par qui. Mais si je dois renoncer à y croire...
Mme T s'arrêta un instant, baissa les yeux. Les mots s'étranglaient dans sa gorge.
- Si je ne peux plus y croire... je ne peux plus continuer à vivre.
Elle regardait ses mains, croisées sur sa jupe grise. Le silence descendait doucement entre les deux femmes, de chaque côté du bureau. Puis quelqu'un frappa violemment à la porte, les faisant sursauter."

mercredi 11 janvier 2012

Marcher dedans


Quelquefois on ne sait pas si on doit rire ou pleurer.

Quelquefois l'émotion est si forte qu'elle paralyse avant de dynamiser.

Quelquefois on attend si longtemps que quand l'issue se présente, on n'arrive pas à réaliser et on continue à attendre.

Depuis hier matin, j'enchaîne les (mini)catastrophes. Rien de grave, quand on sait de quoi je suis capable ! Mais ça agace. La capuche montée impeccablement mais à l'envers, le paquet de céréales qui se renverse sur la table mais pas dans le bol, les 5 boutons cousus péniblement (je déteste ça...) en décalé par rapport aux boutonnières... et les embouteillages qui me font arriver en retard alors que je suis partie avec 10 minutes d'avance... et la sangle de ma capuche qui se prend dans la portière, manquant de m'étrangler quand je m'élance pour ne pas rater la levée du courrier de 16h, et le guichetier qui prend mon colis à 16h04...

Le soir, détente : projection d'un film à la médiathèque, une copine, une Zazoune, il est 21h, il fait froid sur ce trottoir, "maman ne me dis pas que tu as laissé tes phares allumés..." Course folle, comme si 30 secondes de moins pouvaient éviter la panne. Hhhhhh..... Hhhhhhh..... toussette lamentable et déchirante de la batterie à plat. Copine est partie. La tête et les jambes : la côte, ça muscle. Je t'ai dit qu'il faisait froid ?

Hier matin, permanence téléphonique de la Cellule Chômage du Rectorat. "On étudie votre dossier, pouvez-vous rappeler demain ?" Hum. Mercredi dernier, tu m'as dit que tu m'appelais en fin de semaine. J'ai déjà dû attendre jusqu'à mardi, mais soit. Attendons. Rappelons.
"Mme Hôtels-et-Cie-Famous-Game est absente, je peux vous renseigner ?"
Gloups. 
Ça commence mal.
"Ah oui, j'ai calculé votre dossier hier, nous arrivons à un total de 674  // *note à moi-même : la prochaine fois, m'asseoir avant d'appeler*//   jours d'indemnisation    // *note à moi-même : arrête de te faire peur toute seule bordel !*  //     d'un montant journalier de 30 euros" et des cacahouètes conséquentes mais pas assez pour faire 31 quand même.

Blanc.
Mon cerveau n'imprime pas.
Je suis restée bloquée sur les 674 jours qui font environ deux ans de sérénité. 

"Bruts."
Très bien merci Madame, oui oui j'attends la notification partie à la signature, au revoir bonne journée au revoir. Bonne journée. 
La Nanette est d'abord très contente pour moi, elle calcule à la louche un petit millier d'euros mensuels. Calculatrice. Ah ben finalement ça fait 900 chaque mois, oui. Mais bruts.

C'est déjà ça.

Bon je vous laisse, je dois aller récupérer ma voiture devant la Médiathèque. J'espère que je n'aurai pas de contravention...


dimanche 1 janvier 2012

Et l'emporter



Une belle année toute en couleurs
Une grande année, douce et vive
Que vos douleurs s'apaisent
Et renaisse la joie
Le bonheur est un passager clandestin