jeudi 21 octobre 2010

Le dilettante Librairies - éditions

"Madame,
Nous avons lu votre manuscrit, qui n'a malheureusement pas retenu notre attention.
Même si vos histoires sont assez drôles et agréables à lire, elles ne brillent pas par leur originalité, ni par un style particulièrement intéressant.
L'ensemble est décevant et somme toute peu convaincant. Publiable quand même bien sûr..."
Suit un paragraphe pour récupérer mon manuscrit, qu'ils ne garderont pas plus d'un mois.

Bon.

J'ai perdu un mois.

mardi 19 octobre 2010

Artaban

Et même plus encore !

Une amie m'a "commandé" une tenue pour les sorties de l'École Taurine de son fils. Elle m'a confié une veste qu'on lui a prêté, et un pantalon noir, en modèle.
On est allé acheter le tissu ensemble : de l'alcantara gris pâle, et un coupon de tissu noir à fines rayures blanches.

Plus 15 euros de boutons (5 sur chaque manche, 5 à la veste, 4 au gilet, 6 au pantalon !!) du molleton, de la doublure, du fil... 50 euros en tout.

Sauf que...
La veste, dans le commerce, vaut 230 euros ! Et le pantalon, une bonne centaine... comme le gilet. Mes oreilles faisaient la caisse enregistreuse.

Voilà le deal : premier ensemble, gratos, elle paie les fournitures, je couds, son fils fait le mannequin (et la pub...). Deuxième ensemble et les suivants : 100 euros la veste, 50 le pantalon, 25 le gilet. Le double si c'est pour un copain.
Et une commission de 10% pour chaque client "complet"(veste, gilet, pantalon) ramené.

J'ai complètement raté la veste.
Col tout mou et déformé, poches asymétriques, manches trop longues et trop larges, molleton trop épais (aspect doudoune)... Une catastrophe. Et le pantalon ne montait pas assez haut.
Quentin est donc sorti ce week-end-là avec sa veste prêtée. Et moi j'ai tout repris : j'ai acheté un patron, recoupé un pantalon, caché les poches, repassé le molleton, refait le col avec du tissu noir satiné.

Résultat en photo au début du billet.
Et Votre Serviteur, fière comme une carotte de bar-tabac.
Allumée.

dimanche 17 octobre 2010

Et marcher


Vendredi après-midi, derniers beaux jours où le soleil chauffe vraiment, on part faire le parcours de santé à Bourbaki, vous savez, ces promenades organisées dans une forêt, avec des haltes régulières pour sauter des poutres ou marcher dessus, faire des abdos, se suspendre...

2.5 km à respirer à grandes bouffées, la dernière moitié avec le petit monstre sur les épaules, épuisé d'avoir couru tout le début du trajet.
Ça fait du bien.

Mon corps existe encore.

vendredi 15 octobre 2010

L'heure tourne

Hier, réunion à la Chambre des Métiers.
Obligatoire si je veux m'installer comme couturière, en auto-entrepreneur.
Histoire de voir si je peux "survivre" sans l'Éducation Nationale.

"L'immatriculation se fait sur rendez-vous exclusivement. Et nous ne sommes que deux... Alors là, euh... il faut compter... euh... voyons... euh... le vendredi 29 octobre ! Ça vous va ?"
Qu'est-ce que tu veux que je te réponde, vraiment ? Euh... Non non, je préfère demain plutôt... Tu viens de me dire que vous n'êtes que deux !

Bon.
Où en suis-je vraiment ?
La dépression est terminée. Je ne sais pas comment j'en suis sortie, tout comme je ne sais pas comment j'y étais entrée.
Je continue à prendre l'Abilify. Délai pour les effets : de 3 semaines à 3 mois. Autant dire que je ne sais pas si c'est ce médicament qui me stabilise.
Globalement je me sens mieux. Moins étrangère à ma vie.
J'envisage d'occuper mes journées, de me lever le matin, de faire des choses, agréables ou non, sans ce poids énorme qui m'étouffait dès le petit jour.

Je suis allée passer la semaine dernière chez ma soeur, et j'ai réussi à "faire du social" sans jamais péter les plombs, ni être mal, malgré les heures permanentes passées ensemble. Au contraire, je me suis sentie utile, sans mon habituelle impression de faute à expier, rends service, donne-toi à fond et tu seras pardonnée.
Je suppose que j'ai franchi une étape. L'autre nouveauté, c'est que je ne m'interroge pas là-dessus.

Il va tout de même falloir que j'arrive à reprendre rendez-vous avec la psy : pas vue depuis début septembre... Je ne sais pas pourquoi je n'y arrive pas.

Bon, finalement, il y a plein de choses que je ne sais pas.........
Tant pis.

Édit de 20h : j'ai reçu au courrier ce midi la confirmation de prolongation de mon congé ........ jusqu'au 4 janvier 2011. Et après, on nous parle du trou de la Sécu, pfff !

mercredi 13 octobre 2010

TLMVPSP

Sélections à Brive-la-Gaillarde, les 6,7 et 8 octobre.
Je suis chez ma soeur, à Tarbes, allez hop ! je m'inscris.
Jeudi 7, départ un peu après 10 heures, seule avec ma brave Lili. Le plein, l'autoroute par Toulouse, j'arrive à Brive un peu avant 14h, je m'arrête à Carrouf, fais développer ma "photo récente" : oups, le format identité mesure en fait 10x15, je souris en TRÈS gros plan ! Tant pis, pas le temps de traîner, je dois encore me changer et trouver la salle des Châtaigniers, allée des Châtaigniers (se sont pas foulés...) à Malemort.
J'y arrive à 14h40, après un petit détour par la Mairie et sa salle Polyvalente. Coup de bol, ils sont encore tous dehors, sous un soleil de plomb. On nous fait rentrer, on sépare ceux qui sont venus à plusieurs. Nous sommes une petite centaine je dirais, beaucoup plus de mecs, tiens...
Ça attaque fort, distribution d'un questionnaire de 50 questions, "vous avez 7 minutes !" Même pas le temps de copier sur les voisins, "il vous reste 2 minutes", flûte comment il s'appelle ce détective new-yorkais moustachu interprété par Stacy Keach ? "Il vous reste 30 secondes" et hop ! Jeanne Moreau qui joue Mahaut dans un téléfilm de 2005 s'envole avant que j'aie le temps d'écrire Les Rois Maudits... Maudits Rois plutôt...
Deuxième partie. Grégory, qui décidément a bouffé un clown dans son sandwich, nous explique que nous allons passer par groupes de 4, pour une petite présentation, à la suite de quoi, vers 17h, une première vague d'éliminations aura lieu.
Je suis appelée presque tout de suite, il me semble que j'assure pas mal, en tout cas j'arrache un sourire à Christian quand j'explique que s'ils refusent ma démission, j'ai intérêt à aller en classe, parce que sinon, ouh la la, je n'aurai plus le droit ... d'aller en classe ! Il me pose encore plein de questions sur la démarche, "on n'en parle jamais, tiens, des gens qui voudraient démissionner !" et puis il passe à ma voisine, retraitée de la Police, avant le grand tout mou, directeur financier qui a démissionné (encore ??) pour ne pas se battre avec son patron, et enfin un retraité (ENCORE ???) suisse qui n'habite pas en Suisse et continue à travailler...
Il est 15h12, les dés sont jetés, reste à attendre, près de 2h. Je discute avec quelques candidats, en profite pour noter les questions, et leurs réponses : j'estime avoir 17 points, c'est pas trop mal, vu les conditions.
17h. Monsieur-Je-Rigole-Tout-Seul revient, annonce que le meilleur a fait 36, et le pire seulement 1. Remous dans la salle. Je suis contente de moi, j'ai une honnête moyenne...
Il explique aussi que ces résultats ne sont pas déterminants : on cherche un ou une future championne, capable d'assurer devant les caméras et Nagui, 5 enregistrements à la file avec une minute douze de pause entre chaque, et pourtant "faut garder la banane, chaque émission est un nouveau spectacle pour le spectateur qui allume sa télé le midi..." Il nous faut comprendre que "des fois on se sépare de gens qui ont fait un très bon score au test, mais qui ne nous ont pas montré ensuite qu'ils pouvaient monter toujours plus haut, et déconner, et surprendre..."
Bon, assez discuté, tu nous la sors ta liste ou quoi ?
Il blablate encore plusieurs longues minutes, s'excusant presque de ne pas pouvoir garder tout le monde. Puis égrène 8 ou 9 noms. Dans le vacarme silencieux de chacun des battements de mon coeur, je ne réalise même pas qu'il n'appelle que des filles.
Il s'arrête, dit : "Bon, merci aux autres d'être venus... non j'déconne... les garçons maintenant" et recommence sa liste de noms. Je mets un moment à comprendre que c'est fini, qu'il ne m'appellera pas. J'ai l'impression d'avoir pris un coup sur le haut du crâne, je reste là, perplexe, je le fixe, en train de poser ses feuilles une par une, ses feuilles où la mienne n'apparaîtra pas.
Tout le monde se lève, ramasse ses affaires, discute, râle, rigole. Je me lève aussi, je m'en vais, ma voisine me parle, je n'entends rien, salue machinalement, branchée en pilotage automatique, je suis maintenant assise au volant de ma voiture, abasourdie.
Le téléphone.
J'appelle ma Nanette, c'est le répondeur. J'appelle ma Zazoune, elle attendait, je n'arrive pas à lui dire que c'est fini, c'est fichu. Je pleure enfin un gros coup, un nuage, une averse d'été. M'en fous.
Double appel, c'est Nanette, nouvelle averse, vite balayée par mon retour : alors, je m'arrête à Toulouse à Pizza Hut tu veux ?
J'appelle le répondeur du fiston, au boulot, arrive à lui dire sans pleurer que je ne suis pas sélectionnée. Les affaires reprennent. Je démarre, m'enferme dans les embouteillages. Et fais demi-tour 20 minutes après. Ce n'est pas possible, je ne peux pas partir comme ça, sans savoir.
Dans la salle, les 40 heureux élus se marrent.
Et je me prends la claque : situation administrative pas claire, on ne prend pas les congés maladie, déjà qu'on évite les chômeurs, vous comprenez...
Non.
Je repars.
M'en fous.
Pi d'abord, je réessaierai, t'ar'ta'gueule.
Avec mon nom de jeune fille, pi une autre adresse e-mail et un autre numéro de téléphone. Et cette fois je s'rai instit. Point.

lundi 11 octobre 2010

"Les muets parlent aux sourds"

Conférence-débat à Montpellier : Boris Cyrulnik, pour son dernier livre "Mourir de dire : la honte"
J'aime bien ce que fait ce type. C'est de l'espoir en barre. La lumière au bout du tunnel.

Extraits (pas mot pour mot, quand même, faut pas exagérer hein) :
"Les honteux disent tous : j'aurais voulu rentrer sous terre. C'est un vocabulaire de gibier, et vous, les Autres, êtes les prédateurs."
"La culpabilité participe de stratégies sociales, je rachète ma faute. La honte au contraire est cruellement individuelle, je suis minable, je ne mérite pas d'être parmi vous. Pourtant, elle n'existe que par et pour la société : si je ne tenais pas absolument à entrer en relation avec vous, je me moquerais de votre regard, de votre jugement."
"La honte est un sentiment superficiel, dont on peut s'affranchir. La culpabilité relève davantage d'une libération, souvent en échange d'un paiement."

J'ai dû partir avant la fin, quel dommage ! Mais la conférence a été enregistrée, et sera diffusée par Radio Clapas bientôt : j'espère pouvoir profiter de la suite.

samedi 2 octobre 2010

Des jours trop courts

2m25 tout de même la bestiole... Même en deux morceaux, faut se le taper : dans l'appart d'en bas, la porte d'entrée est coincée par l'évier d'un côté et l'escalier de l'autre, du coup faut passer les meubles imposants par ........ la fenêtre !

Petit flashback : ma Nanette, 24 ans bientôt, a terminé sa formation d'auxiliaire de puériculture en juillet, et s'est "accordé" 3 mois de vacances, elle cherche désormais du travail. Elle a repéré une ferme pédagogique à vendre dans le coin, mais pour décrocher un prêt suffisant, a besoin d'un apport perso ..... dont elle n'a pas le premier centime.
Quel rapport avec un canapé, me direz-vous ?
Eh bien, depuis un peu plus d'un an qu'elle est revenue habiter en bas de chez moi, elle campe avec de vieux meubles, lit, frigo et autres placards, récupérés à droite et à gauche. Quand on n'a pas de sous...
Là, elle a (peut-être) trouvé un poste sur Lyon, et devrait (peut-être) s'installer là-bas, le temps de finaliser le projet ferme pédagogique. Du coup, la "pauvreté" de son cadre de vie lui a sauté aux yeux quand on a commencé à envisager un déménagement. Elle s'est donc mis en tête d'acheter un canapé d'occasion, parce qu'il y en a des tas dans la région.
Elle a trouvé et réservé le modèle que j'ai mis en photo plus haut, c'est le TEAM d'Alinéa, initialement à 475 euros, qu'elle a décroché pour 200. Plus le camion. Plus l'essence du camion. Plus le péage. On arrive à 300.
Ça reste une bonne affaire : il est quasi-neuf.

Mais ça donne un mercredi un peu chargé pour Mamoune, la seule à avoir le permis depuis plus de 5 ans pour le camion....
A 9h30, je dépose la Nanette à son rendez-vous avec l'assistante sociale.
A 10h, je loue le camion.
A 10h20, j'avale les 70 km pour aller chercher le canapé.
A 11h15, impossible de me garer devant, je tourne et je me perds avec un camion de 9 m3 dans les petites rues médiévales et fleuries de ce bled à la c**
A 12h, je suis de retour devant la porte du vendeur.
A1215, je me re-tape les 70 km dans l'autre sens.
A 13h10, je gare le camion dans l'avenue et j'attends : le loueur ré-ouvre à 14h.
A 13h30, j'avance le camion dans ma toute petite rue aux p*** de virages à angle droit et je l'arrête juste devant la fenêtre.
A 13h45, je dépose le dernier morceau de canapé dans l'appart et je reprends le camion dans les mêmes petites rues.
A 13h55, je manoeuvre en marche arrière devant les pompes, à Leclerc, parce que (évidemment !) la trappe à essence se trouve de l'autre côté !
A 14h05, je me bats toujours avec le bouchon du réservoir dit "de sécurité".
A 14h10, je décide de repartir, fermé ou pas fermé JE M'EN F** M** fait CH**!!!
A 14h20, je gare le camion dans la cour du loueur.
A 14h30, on est toujours en train d'essayer de comprendre comment ça se fait que j'aie fait 263 km en tout, au lieu des 150 réservés.
A 14h45, je récupère ma voiture au parking de la gare et je continue à rouler comme avec mon très gros machin de 9 m3.
A 15h, je fais cuire le repas que ces demoiselles n'ont pas pris : elles m'attendaient...
A 15h30, je débranche le téléphone, ferme les volets et baisse la télé, pour une sieste bien méritée.

Non.
T'as oublié ? Tu devais passer à la banque et ensuite à la Poste, pour envoyer un mandat au fiston.

Faites des gosses.