mardi 29 juin 2010

En finir une fois pour toutes

DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual - Revision 4) : outil de classification US pour définir les troubles mentaux
(1) efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés
(2) mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation
(3) perturbation de l'identité: instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi
(4) impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (p. ex : dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie)
(5) répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations
(6) instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (p. ex : dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours)
(7) sentiment chronique de vide
(8) colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (p. ex : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées)
(9) survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères

On parle de syndrome de personnalité limite quand au moins 5 des 9 symptômes décrits sont réunis.
J'en présente 9. Depuis plusieurs années.

On le relie le plus souvent à un environnement familial ou social invalidant ou dysfonctionnel, avec une fréquence élevée d'événements traumatiques subis au cours de l'enfance (négligence et/ou abus sexuels).
Quelques recherches tendent à mettre en avant un déficit biologique de certains neurotransmetteurs.
La prise répétée d'antidépresseurs, inadaptés à ce trouble, a tendance à accentuer les crises, conduisant à des sommets de surexcitation suivis d'épisodes de décompensation dépressive, de plus en plus profonds au fil des années.

Les médicaments peuvent aider à stabiliser l'humeur, mais le traitement reste essentiellement la psychothérapie : apprendre à mieux se connaître pour gérer ses émotions, modifier ses réactions impulsives, et développer des relations harmonieuses.

Bon.
Au moins, le diagnostic est posé. Il semble juste.
Ainsi, je devenais vraiment folle, ce n'était pas juste dans ma tête. Cette Bête qui me grignote la raison existe vraiment, d'autres que moi l'ont connue. Et vaincue.

Alors je peux le faire aussi.
Oui.

dimanche 27 juin 2010

Le salaire de la peur

Deux points noirs ce WE :

- Zazoune reçoit une copine, arrivée vendredi elle repart lundi soir. Repas, vaisselle, ménage, sorties... Quatre jours de "social", à domicile, sans possibilité de fuir.

- Nanette a été recrutée comme baby-sitter pour un mariage samedi soir, "6 enfants de 20h à 4h du mat" et je suis restée avec elle pour lui donner un coup de main, nous avons donc gardé 9 enfants, jusqu'à 6h ce matin.

L'horreur totale. Je tiens.

jeudi 24 juin 2010

Qu'est-ce qui vous fait pleurer ?

Pas encore vraiment digéré, même si ça remonte déjà à mardi matin.

Trouble bipolaire, et sans doute trouble de la personnalité limite.

Les quelques pages que j'ai lues depuis sur le sujet m'angoissent profondément.

Et elle part en vacances mercredi prochain...

Stratégie habituelle ? On fourre ça dans un coin de la tête et on n'y pense pas ?

Je suis perdue.

samedi 19 juin 2010

Un bilan ?

Le 12 janvier 2012 se rapproche à toute vitesse, plus qu'un an et demi, voyons, qu'est-ce que je peux barrer de ma liste ?
Acheter au moins 3 paires de chaussures : j'en suis à 2, la paire de Clarks noire cet hiver, et des espadrilles chocolat à talons, le mois dernier

Me remettre à la pâte Fimo : j'ai fabriqué un collier en mokumé gané pour l'anniversaire de Nathalie. Deux problèmes : c'était.... l'an dernier, et.... il attend encore que je le vernisse.

Réparer ma voiture-vache : bon, elle a été ramassée par la fourrière, et à l'heure qu'il est les Espagnols l'ont sans doute réduite en microbilles d'acier. Mais Lili a pris la place (de parking) et la relève : il reste à refaire les freins arrière, et c'est OK.

Publier mon (mes ?) roman(s) : plus que 5 chapitres pour le Répertoire, ça avance doucement

Acheter de nouveaux vêtements : ça aussi, ça avance doucement, j'ai acheté une chemise rayée turquoise et chocolat, un pantalon chocolat, et un autre haut en voile turquoise. Et deux débardeurs kaki et chocolat.

Fabriquer un meuble en carton : on a commencé une table en forme de fleur, avec la Nanette, allez, faut que je la finisse...

Apprendre à lire à mon petit-fils : opération Des Chiffres et des Lettres enclenchée, dès que j'y pense on zappe dessus tous les deux, et il adore ça. Bonus : il lit la plaque d'immatriculation de Lili et s'arrête devant, alors qu'il y a 3 Clio blanches garées à la file...

Archiver tous mes documents école : tous rassemblés dans la même bibliothèque, c'est un bon début je trouve. Pour l'instant, ça me fait mal d'y replonger.

Rempoter le cerisier de mon petit-fils : c'est OK, son maxi-pot trône sur la fenêtre de la cuisine en bas, va falloir songer à l'arroser cet été.

Dégivrer mon congélateur : il est mort, faut que je change de mission maintenant --> le descendre pour qu'il soit embarqué à la décharge.

Essayer le métal repoussé : j'ai fait un motif éléphant pour une carte, très chouette, difficile mais sympa. J'ai passé de l'encre cuivre dessus, et j'aime bien le résultat.

Aller au resto indien : mmmm, merci encore Marc, ça m'a donné envie d'y retourner.

Ouvrir une ou deux micro-crèches : bon, malgré mes efforts, ça n'a pas marché, projet reporté... à l'année prochaine ?

Ça fait, voyons, 13 de plus par rapport au dernier bilan. Et encore, il y a deux doublons, les vêtements, et le cerisier.
Hum hum.
Ça va swinguer l'année prochaine !

vendredi 18 juin 2010

C'est la faim

Il est minuit et demi. Il faudrait que j'aille au lit. Je clique une dernière fois - une dernière ! - sur les miniatures de mes écrans favoris, un par un, religieusement. Rien de nouveau, je le sais bien, à cette heure plus personne ne publie.
Il est une heure du mat, ma journée s'achève. Il faudrait que j'aille au lit. J'éteins l'ordi, secoue mes draps, replace mon oreiller. Où sont les télécommandes ? La télé prend le relais, zapping inutile sur des programmes débiles que j'ai vus cent fois.
Et ça me reprend. J'ai envie de manger des chips. Dans ma bouche, le goût du sel, le craquement familier. Je salive. J'ai besoin de manger des chips. Je ne pense plus qu'à ça. Il faut que je mange des chips.

Si j'ai de la chance, il m'en reste. Je me lève, attrape le paquet qui hurle sous mes doigts, chut ! tu veux que tout le monde sache que je suis cinglée ? Je massacre méthodiquement et un par un les pétales gras, salés, qui me coupent les lèvres et l'intérieur de la bouche. Entre deux mouvements de mâchoire, je bois le vinaigre du bocal de cornichons, noyant les corps de mes victimes dorés pour mieux les faire disparaître. Je mange des chips. Et tout à coup le monde tourne rond.

Certains soirs, c'est un bol de chocolat qui vient me harceler sans répit, jusqu'à ce que je craque, et que je me relève pour l'engloutir à longs traits, sans respirer, me brûlant l'intérieur du gosier jusqu'au ventre où il me semble le sentir couler.

Et d'autres fois, c'est en plein jour que j'affronte ces délires. J'en perds le contrôle, j'ai des crampes sous les côtes, et la nausée aux lèvres, des éblouissements, des vertiges : jusqu'à ce que je mette la main sur un paquet de chips ou une brique de lait.
Je peux boire jusqu'à 2 litres par jour, ou avaler 400g en moins d'un quart d'heure. J'ai l'impression de me faire un shoot. Je me déteste, j'en pleurerais.
Mais je ne peux pas m'en empêcher.

mardi 15 juin 2010

Porte-bonheur

Lancée dans la création.
J'occupe mes dix doigts parce que je n'arrive pas à bouger le reste.
Et que je recommence à trop réfléchir.

Donc :

Hier soir, copie d'un petit éléphant porte-bonheur qui vient tout droit du Laos. J'ai mis 2h pour en faire un, chuis sûre que le petit enfant qui a cousu l'original met 1h pour en faire 2.

Ce soir, cadeau pour mon neveu tout neuf. Les petits canards en fond de photo.

Demain soir, petite robe et sa culotte assortie, à frous-frous et à poulettes, pour ma petite-nièce, toute neuve aussi. Mais le tissu restera secret jusqu'à l'arrivée du colis chez les parents.

dimanche 13 juin 2010

It's jungle out there

C'est une jeune femme que je croise dans ma rue depuis des années. Le corps déformé par quelques 150 kilos qu'elle peine à faire avancer, elle marche à petits pas, ses yeux ronds d'enfant perdus dans le vague.
De l'indifférence des passants à peine aperçus au petit sourire discret, puis au hochement de tête significatif, je vous ai reconnue !, nous voilà maintenant aux "Bonjour !" sonores et chaleureux. Elle interrompt son lent trajet pour sourire au bébé, m'offre un joyeux "Bonne journée Madame !", et son visage qui sourit tout entier illumine la rue grise.

Aujourd'hui, elle me prend la main, le bras, et cherche mon regard. "Vous connaissez Monk, Madame ?" Mais oui, c'est une série que j'aime beaucoup, je regrette qu'elle ne soit plus diffusée, Adrian me manque...
Tout son corps soudain se tend vers moi, elle sourit encore davantage, et je me perds dans son bonheur immense : "Je le regarde avec mon auxiliaire de vie, ah je ris beaucoup !" et elle rit, librement, et c'est comme une envolée d'oiseaux colorés et bruyants, là juste sous mon nez.
Elle me lâche, nous repartons, chacune de notre côté, plus riches de quelques miettes de temps partagé.

Oui, je connais et j'aime beaucoup Monk, sans doute à cause des points de résonance qu'il fait vibrer en moi. Mais elle, qu'y trouve-t-elle ?
Elle est obèse, et visiblement handicapée mentale. Mais sa vie me semble soudain tellement plus légère à porter ! Et je l'envie.

samedi 12 juin 2010

Question de point de vue


Une sirène, c'est une créature mi-femme, mi-poisson. Mais qui a décidé de l'organisation des moitiés ? Cette vision de Magritte me plaît bien.


Après le cycle "ménage de printemps", après le cycle "lecture", voici le cycle "bricolage" qui s'annonce.

Au programme :

- finir d'installer la cuisine en bas (plan de travail à fixer avec la plaque de cuisson, placards à visser au mur, rideau à la fenêtre)

- aménager un espace-couture digne de ce nom : pour l'instant, on s'étale un peu partout (et surtout sur le tapis) dès que le bébé part chez son père, mais ça devient insupportable

- installer ma chambre dans la pièce rouge en haut (ainsi nommée à cause du papier rouge sombre que la Zazoune avait imposé à l'époque) : objectif, y dormir fin juin au plus tard. Il faut juste la vider, et finir un mur de tapisserie

- terminer la chambre London de la miss : petit lambris noir en bas des murs, papier peint gris au-dessus, fixer un bureau, rhabiller le meuble-étagères, mettre un store à la fenêtre

Coût : zéro centime, on a tout acheté, depuis longtemps pour certains trucs, yapuka...

mercredi 9 juin 2010

Le ciel est bleu*

Un billet avec juste de bonnes nouvelles.
C'est un choix délibéré !
Donc :

- Maxence a dormi d'une traite de 22h à 5h du matin, et j'ai fait (presque) pareil

- Zazoune a rendez-vous cet après-midi avec les Éclaireurs, pour financer son BAFA

- Anna Gavalda ponctue le nouveau catalogue France Loisirs de ses réflexions, et offre une nouvelle (exclusive) pour 35 euros d'achat

- Fiston doit prendre rendez-vous pour monter un dossier d'aide sociale, pour son loyer

- Virgil a un nouveau fournisseur de pièces détachées, le train avant de Lili ne m'a donc coûté que 197 euros au lieu des 300 annoncés

- Nanette va recevoir une aide sociale pour payer sa facture téléphonique

- Il ne manque plus que 10 chapitres sur les 26 de mon Répertoire, et je peux l'envoyer

Je ne parle même pas des autres nouvelles. Les mauvaises.
Demain il fera jour.

*La citation complète est :
"Le ciel est bleu, dommage que les nuages le cachent."

lundi 7 juin 2010

Dans quelle étagère ?

Nouveau traitement.
D'habitude, je suis plutôt sceptique sur l'efficacité chimique.
Là, je ne me pose plus de questions.
Je m'endors toujours à 1 ou 2h du mat, mais au moins, je ne me réveille plus.

Prolongation de mon congé longue durée.
Je devrais aller jusqu'au 4 octobre, à plein traitement.
Mon été sera plus serein.
De toute façon, je suis hors d'état de travailler, de quelque manière que ce soit.

Début de l'analyse, avec la psy.
Je suis enfin sortie de la détresse qui m'empêchait d'attaquer le fond des choses.
Un peu comme le dentiste qui attend la fin de l'abcès pour réparer la dent, ou l'urgentiste qui stabilise la victime avant de la transporter.
C'est sans doute le premier millimètre d'une longue route.

Fin des examens de ma fille aînée. Elle a tout validé, sera officiellement diplômée dans 4 semaines, après son dernier stage en maternité.
Une tension certaine, palpable, interminable, qui s'apaise enfin.

Pas d'examen pour sa soeur, qui a été "écartée"...
Encore une bataille administrative en perspective.
Le rectorat a empoché des droits d'inscription, a tamponné des documents d'inscription, a enregistré une inscription.
Puis la première année, le rectorat a reporté l'examen à l'année suivante.
Puis l'année suivante le rectorat a confirmé "être en train d'envoyer les convocations".
Puis le rectorat a déclaré que finalement, l'inscription était "écartée".
Quinze jours avant les épreuves.
???
Zazoune, heureusement, a mieux encaissé que sa mère.
Ça ne se terminera pas comme ça.

Une expulsion signifiée pour le fiston.
Les dettes de loyer, ça ne pardonne pas.
Bien sûr, une petite dizaine d'échanges avec son père, qui promet de régler ça au plus vite.
Je ne m'en suis pas mêlée jusque-là.
Je vais y être forcée pourtant, je me suis portée caution.

La grosse chaleur de l'été enfin arrivée.
34° dans le 34.
Plus de sorties entre 11h et 17h.
Et les volets tirés pour la sieste.
L'eau qu'il faut mettre au frigo.
Le tee-shirt et la couverture qu'on rejette pour dormir.
Petits bonheurs.

Petits bonheurs.
C'est l'objectif à ne plus perdre de vue pour les semaines à venir, si je veux m'en sortir.
Jeudi, je suis allée au restaurant indien, et la sauce lait de coco noix de cajou raisons secs était à lécher le plat. Et Marc m'a offert un minicamescope numérique.
Petits bonheurs.
Petit à petit.

vendredi 4 juin 2010

Feliz cumpleanos

Cette année, non seulement j'y ai pensé (comme chaque année), mais en plus, j'ai réussi à téléphoner !
Pourtant, il était déjà 21h...
D'habitude, j'adore me dire que 21h, c'est trop tard pour appeler...
Et la journée a été longue...
D'habitude, je me sens trop fatiguée pour téléphoner...
Mais...
Aujourd'hui...

Encore joyeux anniversaire, Madame ma Soeur Aînée !

jeudi 3 juin 2010

Délirium épais

Sur mon blog, je passe mon temps à pleurnicher sur mon triste sort, beeeuuuuh-que-je-suis-malheureuse, booouh-que-la-vie-est-injuste, snif et bla bla bla.
Sur son blog, Angel passe son temps à rigoler, sa CoinCoin Family est une équipe du tonnerre, elle écrit des billets à se tordre de rire même quand, à la base, franchement, spa drôle vraiment la pauvre.
Mes filles et moi, on est des fans absolues, des fois je me prive volontairement plusieurs jours de suite pour le plaisir intense d'en lire 2 ou 3 à la file (peux pas attendre plus... chuis addict...)
Dernièrement, elle nous a appris que sa fille aînée répondait aux démarchages téléphoniques en répétant "Calamar" sans se démonter. Je vous conseille vivement de lire le billet en cause, pas le meilleur mais c'est vous dire le niveau des autres !
Donc, étant nous-mêmes régulièrement démarchés ("Allô Maâme Trébuchon ??") nous avons décidé d'appliquer la méthode La Lutine.
Hier, 4e sonnerie, je décroche. Blanc. Zazoune me fixe. Dois-je dire Allô ? Non, je décide que c'est éliminatoire. Je lance donc mon premier "Calamar ?" Sans rire. C'est dur.
A l'autre bout, sans doute venue de Ouagadougou, une voix énonce : Ma'ame Trébuchon ?
Smash immédiat : "Calamar..."
Tûuût... Tûuût... Tûuût...
Je raccroche, explosion de rire : faut nous voir écroulées sur le canapé à hurler, la bave au coin des lèvres, parfaitement hystériques parce qu'un inconnu m'a raccroché au nez après deux calamars.
C'est le score à battre, d'ailleurs !