dimanche 30 décembre 2012

Théorie de la relativité


On m'a cramé ma voiture ? Oui mais Nathalie a perdu sa maman.

Toujours pas de rappel du chômage ? Oui mais le beau-père de Thierry a un cancer.

Alors hein, le petit ruisseau dans les wc, la salle de bains inondée, les murs qui gondolent, l'eau qui coule du plafond, franchement, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?

Je te l'demande.

samedi 29 décembre 2012

Artificiel

L'arc-en-ciel, c'est du soleil à travers la pluie.
L'amour, c'est du rire qui traverse les larmes.

Eau de feu.

Comment partager ?

mardi 25 décembre 2012

Ensemble


Une amie, infirmière en psychiatrie, m'a dit à propos de la fin du monde qu'ils étaient en alerte rouge : ils redoutaient les suicides, le jour même, et les carnages, le lendemain. Les déçus que le monde tourne encore.

Le réveillon est passé.
Bien.

Je ne suis pas en mesure de remercier ceux grâce à qui ça a été possible. C'est trop tôt. Mais je sais les efforts immenses que ça leur a demandé.

Une nouvelle journée s'annonce.
Accrochez-vous.
Ou plutôt, non. Lâchez prise.





dimanche 23 décembre 2012

Chantage




samedi 22 décembre 2012

Passer les Fêtes


Je ne sais pas le dire. Je n'ai pas les mots.
Encore une fois, je passe par l'écriture.

Je vais mal, vraiment. Vous donner le change est au-dessus de mes force, comprenez-moi.
J'ai besoin de reconstituer mes réserves d'énergie, ces derniers jours les ont épuisées.
Vous parler, vous sourire, me lever et avancer, continuer, reconstruire, encore, encore. Je n'en peux plus.
Vos attentions, votre aide, vos appels, vos petits mots ne font qu'amplifier mon sentiment. 

Je n'ai pas de solution-miracle pour que ça passe, la seule que je connaisse, c'est m'isoler, fermer la porte et ne plus décrocher, affronter la bête seule, face-à-face. S'il vous plaît, ne me demandez pas de me justifier. Vous savez que mes arguments sonnent faux : ce n'est pas un problème d'argent, ou juste un moment à passer, je n'ai plus la force de m'accrocher à cette vie, je n'en vois pas le but.

Je sais le nombre de personnes qui m'aiment et qui comptent sur moi pour rester là. Je sais à quel point ces personnes souffrent de ne pas pouvoir m'aider à tenir bon. Je ne vous oublie pas, je me bats surtout pour vous. Sans vous, je ne serais plus là depuis un moment.

C'est égoïste de vous demander de faire la fête, de vous voir, de vous amuser comme si de rien n'était, je le sais, je suis désolée vraiment de vous infliger ça. Je vous le demande pourtant. Aidez-moi.

mardi 18 décembre 2012

"Vous avez des ennemis ?"


Je vais relire Le Procès, de Kafka.

J'ai passé ma journée d'hier à l'assurance, dans la rue, au commissariat, dans la rue, au commissariat, dans le bus, à la fourrière, dans le bus... dans la rue.

Des kilomètres. A pied, au clavier, derrière la vitre, à l'écran. Des mots. Des heures qui passent. Perdues. Des larmes. Pas beaucoup.

De l'argent.
143 euros.
Et on n'en parle plus.

Pour l'instant.

dimanche 16 décembre 2012

"Arrête de pleurer Mémène !"

Ce petit bonhomme connaît les vraies valeurs. Il a pleuré avec nous, lorsqu'on lui a appris que la maman de Coupine était décédée. Mais il m'a vertement secouée, quand je suis revenue en larmes hier. "Mais arrête de pleurer que pour la voiture !"

Il a raison. 

Ce matin donc, pour me changer les idées, expédition à Lidl. 
Une amie de ma fille commence les cours de couture, quand j'ai vu la pub pour la machine à coudre, en vente ce dimanche, je lui ai conseillé de sauter dessus. Littéralement. 
Elle s'est donc postée à 8 heures et quart devant le magasin I de la ville, tandis que j'attendais, à la même heure devant le magasin II.
Un dimanche.
Faut être dingue.

Et ne pas se décourager quand la vendeuse, à travers la vitre, fait signe qu'ils n'ouvriront qu'à 9 heures.
Devant la porte, un gentil monsieur à moustaches me demande si la machine est bien. C'est pour un cadeau, pour sa femme, il sourit. C'est chouette.
Une femme pressée arrive à son tour, tourbillonne un moment, hésite, regarde l'heure, la pub, l'heure... Elle repart en marmonnant. 
Nous nous sourions, le monsieur à moustaches et moi : une concurrente de moins ! J'explique que d'habitude, le magasin a très peu de boîtes des produits en promo. Quand j'ai acheté la mienne, il n'y en avait que cinq en rayon. Un autre monsieur se rapproche, écoute, inquiet : nous voilà 3 sur le coup, et il n'est que 8h35 !
Progressivement, les gens arrivent, certains attendent dans leurs voitures, d'autres font les cent pas. Ils ne font évidemment pas partie de la clientèle habituelle, leurs tenues, leurs manières dénotent dans ce quartier très populaire.
Plus qu'un 1/4h. Voilà l'ivrogne du coin, qui apostrophe un gros bonhomme chauve : "T'es russe, toi ? - Aah non, je suis français ! Français de France ! - D'où ? - Ah mais je suis pas d'ici moi, je viens de Belgique... - La Belgique ? - Oui... Bruxelles - C'est en France, ça, Bruxelles ?"
Le gros monsieur se tourne vers moi, comme si je pouvais l'aider. Je souris encore, décidément c'est une chouette journée.
8h57, la porte s'ouvre. J'essaie de ne bousculer personne, mais je tiens à passer dans les premiers : je suis là depuis presqu'une heure, après tout. Je fonce vers les caisses, elles sont là, deux boîtes, j'en empoigne une, le monsieur à moustaches attrape l'autre, c'est bon ! La caissière, cachée jusque là, lance un Bonjour ! qui me fait sursauter. "Bonjour. Vous n'en avez que deux, des machines à coudre ? - Oui, répond-elle, désolée. On en reçoit très très peu..."
Le troisième candidat arrive, essoufflé, sur la fin de sa phrase, il me lance un regard furieux. La vendeuse continue : "Il y a l'autre magasin, vous voulez qu'on leur téléphone ? - Non, vous êtes gentille, mon amie est là-bas, justement. Si elle arrive à en avoir une, je vous laisse celle-là." Le monsieur se radoucit. Mon téléphone sonne, message du répondeur, je suis sûre que les 2 minutes que j'ai prises pour écouter ont été atroces pour ce pauvre gars !
C'est bon, elle en a acheté une, je me pousse pour lui laisser la boîte : je crois qu'il m'aurait embrassée ! Derrière lui, arrive une demi-douzaine de personnes, que j'ai vues dehors. Je pars en souriant, légère, heureuse, quelle aventure, je me sens bien.

Tu as raison petit bonhomme, j'arrête de pleurer, ce n'est qu'une voiture. 

samedi 15 décembre 2012

Plus que 16 jours...


... et l'année 2012 sera derrière moi.
Bon, faudra quand même me méfier, elle pourrait encore m'entu...rlupiner, on ne sait jamais, hein.
Mais là, franchement, je ne sais plus trop, à part m'enlever un de mes gamins... ou m'enlever, moi, à mes gamins...

Ce joli magma noirâtre et filandreux, en haut, est tout ce qui reste de mon rétroviseur gauche. Évidemment, le reste de la voiture est à l'avenant.
Ça commence hier soir, 22h,  par "Tiens, la voiture n'est plus là ?!?"
Ça continue ce matin, au commissariat, "Oui, votre voiture est effectivement à la fourrière, elle a été incendiée"
Ça se poursuit avec l'assurance, justement suspendue, pendant le temps de la panne, "mais de toute façon Madame, votre franchise est de 730 euros !"
Et on en remet une couche avec le commissariat-bis, qui ne prend pas de plaintes parce que "des voitures qui brûlent, vous savez, y en a tous les 4 matins..."

Ma psy me conseillait de faire les choses dans ma tête, pour ne pas les faire en vrai. Les vilaines choses.
Je me suis donc appliquée, tout le long du retour chez moi, à sauter à pieds joints sur le crâne épilé de cet abruti du commissariat.
Et j'étais en train de choper un par un ces petits crétins qui se sont amusés à arroser ma voiture, MA voiture !! quand je suis arrivée, finalement en larmes, devant la neige carbonique, les débris, le goudron fondu.

C'est dégueulasse. C'est injuste. C'est trop.

C'est trop.


dimanche 2 décembre 2012

Sauvage



"Je suis très caractérielle, je dois le reconnaître, mais là il m’avait poussée à bout", explique tout naturellement la prévenue à la barre du tribunal correctionnel de Béziers.
“Il”, c’est un policier en VTT qui a eu le malheur, ce 12 mai 2011, de réprimander la jeune femme, enceinte de 8 mois, parce qu'elle s’était garée en double file. 
"Il m’a demandé de circuler mais j’ai refusé, rétorque-t-elle avec aplomb du haut de ses 25 ans. J’attendais mon amie qui était allée retirer de l’argent au distributeur, j’en avais pour deux minutes et je ne gênais pas la circulation." 
Face à son refus, le fonctionnaire de police est descendu de son VTT et lui a dressé un procès-verbal. À cet instant, la jeune femme a fait marche arrière puis marche avant, percutant le policier qui a chuté sur son capot. Reprenant ses esprits, le fonctionnaire s’est alors porté à sa hauteur, a ouvert la porte et, confronté derechef à son refus de sortir de l’habitacle, il l’a sortie de force.
"C’est là que je me suis emportée et que je l’ai griffé pour me défendre, reconnaît la prévenue. Pour moi, il a outrepassé ses droits, il m’a sortie violemment du véhicule et m’a même mise à plat ventre alors que j’étais enceinte de 8 mois. C’est là, oui, que je l’ai insulté mais il n’avait pas à me traiter ainsi."
Et Claire Ougier, la présidente du tribunal correctionnel de Béziers, de l’interrompre : "Mais vous croyez que tout est permis lorsqu'on est enceinte de 8 mois ? Vous ne pensez pas que si vous aviez déplacé votre véhicule, rien de tout cela n’aurait eu lieu ?", faisant baisser la tête à la jeune femme en signe d’approbation.
"Ses mots ont dépassé sa pensée, plaide maître Zerby, pour tenter de calmer le jeu. Elle était hors d’elle, c’est pour cela qu'elle s’est ensuite enfermée dans son mutisme, refusant les relevés signalétiques, photo et empreintes palmaires, et jetant la convocation et le timbre-amende qu'on lui avait dressé à la sortie de sa garde à vue."
Jugée coupable, elle a été condamnée à un mois de prison ferme et à 800 € d’amende et c’est sans surprise qu'elle a claqué la porte de la salle d’audience en criant qu'elle ferait appel.

Des fois, je me dis que l'évolution a entamé sa descente.
On est en marche arrière.
Aucun doute possible.