samedi 24 septembre 2011

Comptine



- Toc toc toc, Monsieur Pouce, es-tu là ?
- Chut, je dors !

Un curieux mélange d'abattement, sombre et lourd, et de tornade infernale, infinie, inépuisable... jusqu'à l'épuisement.
Mes journées sont rythmées par cette alternance incompréhensible, je cours jusqu'à la pharmacie du coin de l'avenue, déjà fermée, je rebondis jusqu'à l'école, 800 mètres plus loin, et la croix verte me fait un clin d'oeil chaleureux, je rentre maintenant d'un pas tranquille, les quelques gouttes de cette averse qui traîne scintillent dans le crépuscule, c'est l'automne déjà, je souris à toutes ces familles qui ne me regardent pas, pressées, entraînées, toutes au repas qui s'annonce, moi je pense encore aux crêpes du goûter, les grains de sucre éparpillés sur la table, Mike Brant, les volets baissés : on venait juste de se lever... L'arbre du bout de ma rue, la forêt dit Maxence, les portières des visiteurs qui claquent sur les au-revoirs, à bientôt, merci d'être venus, rentrez bien, c'était bien, et voilà mon portail, une fenêtre s'ouvre là-haut, "c'était fermé ? - oui, j'ai dû aller à celle de l'école...", et tout à coup je suis incapable d'affronter l'escalier. Le temps de retrouver mon souffle, de calmer les battements irréguliers de mon coeur furieux, le temps d'éloigner le vertige qui monte, d'éteindre le sifflement à mes oreilles, juste le temps de m'asseoir, de m'allonger, écrasée en quelques secondes par une tornade hurlante qui s'éteint déjà, j'ai chaud, je tremble de froid, attends, ne pleure pas, ça va passer.
Les pas du petit bonhomme à ma recherche résonnent dans le couloir.

- Toc toc toc monsieur Pouce, es-tu là ?
- Oui, je sors !

jeudi 22 septembre 2011

Sortie Ouest

Il vous faudra peut-être le GPS pour m'y retrouver...

Ma première séance de dédicace tout public, brrr, c'est samedi 24 septembre, de 10h à 12h, dans le cadre des Chapiteaux du Livre à Bayssan (34).

Vous me reconnaîtrez, je suis derrière le Répertoire !


vendredi 16 septembre 2011

Mode Zzzzz enclenché

Nuit blanche, cernes noirs, idées brouillard.

C'est mon anniversaire, et ça fait bien cinq jours que je pense à un billet spécial, mais là........

Demain...

dimanche 11 septembre 2011

YouTube, Popov et toi

Me voilà désormais contrainte et forcée de l'admettre : l'hérédité familiale est lourde, très lourde, et chaque jour qui passe m'apporte la preuve qu'en donnant la vie, j'ai aussi, malheur, transmis les gènes de la Foldinguerie...

Or donc, nous voici face à un cas d'école : l'immobilisation forcée sur un lit toute la journée peut-elle donner lieu à une dégénérescence accélérée des neurones liés à l'intelligence ?
Je me pose la question.

Mardi, le Dr Popov découpera le plâtre de la Zazounette. Trouvera-t-il dessous sa Raison, qui semble l'avoir quittée ces derniers jours ?

YouTube est ton ami.

J'ai peur.


samedi 10 septembre 2011

Le sens de la vie...

... c'est aussi simple que ça !
Bah oui, finalement, c'est quoi le bonheur ?

A 3 ans, c'est de ne pas faire dans sa culotte.

A 6 ans, c'est d'avoir de nouvelles dents.

A 12 ans, c'est d'avoir plein d'amis.

A 18 ans, c'est d'avoir son permis de conduire.

A 25 ans, c'est de bien faire l'amour.

A 40 ans, c'est d'avoir de l'argent.

A 50 ans, c'est d'avoir de l'argent.

A 65 ans, c'est de faire l'amour encore.

A 75 ans, c'est de continuer à conduire.

A 80 ans, c'est d'avoir toujours des amis.

A 85 ans, c'est d'avoir gardé une dent.

A 90 ans, c'est de ne pas faire dans sa culotte.


C'est bientôt mon anniversaire. J'suis pile entre 40 et 50.
;o)

lundi 5 septembre 2011

On y est

Il a commencé l'école ce matin. Ne veut pas y retourner demain. Sauf si "Kéfani, la mékès", elle le laisse jouer encore avec le camion de pompiers. Et l'ambulance. Et les outils de Manny. Mais comment ça se fait qu'à la maison, il joue tout autant avec les bébés, la dînette, la poussette, son sac rose et les longs colliers qu'il enfile perle après perle, et dehors, pfiuuut, c'est juste un gars un vrai, un macho qui parle voiture et bricolage ?

Il parle de mieux en mieux. De plus en plus. Ce qui donne, dans une salle d'attente branchée sur ses bavardages "trop meugnons qu'il est meugnon ce petit !" :
- C'est à nous Maman ? Non ? C'est à la mamie alors ? Hein maman, c'est à la mamie là ? Là, regarde Maman, c'est à la mamie ? Non Maman, ne regarde pas tes pieds en rougissant, ne réponds pas "c'est à personne, chut", ne suis pas son petit doigt pointé sur la dame en face qui affiche à peine 45 ans au compteur avec sa petite de 10 ans, et son air crevé sous ses cheveux en vrac, presque gris c'est vrai mais bon...
Ou bien (même salle, même public, même joueur joue encore...) :
- Dessine-moi un clown... Dessine-moi un bébé... un camion de pompier... un caca... Oups ! Non mon coeur, les cacas ça ne se dessine pas, c'est dans les toilettes... Bon ben dessine-moi des toilettes... et là (plouf montre l'eau dans la cuvette) fais un caca !

Il utilise sans arrêt le Je, le Toi, le mien, le tien, le C'est à moi ça !, le C'est mon tour !... Surtout le C'est à moi ça ! et le D'abord c'est mon tour !, quand j'y réfléchis. Même quand ce n'est pas son tour. Surtout quand ce n'est pas à lui.

Il dessine des nom'édames, des kiounes, des bayeines, il commence à tracer des maisons aux chapeaux ronds, et il se dessine des bobos sur les jambes en pleurnichant Aïe... un bissou, iite !

Il invente des chansons qu'il accompagne avec sa petite guitare en plastique rouge, les yeux fermés, la tête qui balance. Il raconte aussi de terribles histoires de popomes qui l'attrapent, de payates qui habitent en face, dans le château, de monks qui grognent et de méssants qui lui courent après. Et d'entendre sa petite voix se transformer pour les inviter, tous ces fantômes, pirates, et monstres, ben franchement, des fois, ça file quand même un peu les chocottes....

Il enfile son slip avec la ceinture sur le côté, et dandine des fesses en hurlant "T'as vu mon zizi ?" Oui, effectivement, je l'ai bien vu ton zizi, disons qu'il dépasse un peu beaucoup par le mauvais trou...

Il me lance "Je suis content de te voir, toi !" quand il revient des quinze jours de vacances passées chez son père.

Et je fonds.

Bientôt 3 ans.

Ça promet !