lundi 5 septembre 2011

On y est

Il a commencé l'école ce matin. Ne veut pas y retourner demain. Sauf si "Kéfani, la mékès", elle le laisse jouer encore avec le camion de pompiers. Et l'ambulance. Et les outils de Manny. Mais comment ça se fait qu'à la maison, il joue tout autant avec les bébés, la dînette, la poussette, son sac rose et les longs colliers qu'il enfile perle après perle, et dehors, pfiuuut, c'est juste un gars un vrai, un macho qui parle voiture et bricolage ?

Il parle de mieux en mieux. De plus en plus. Ce qui donne, dans une salle d'attente branchée sur ses bavardages "trop meugnons qu'il est meugnon ce petit !" :
- C'est à nous Maman ? Non ? C'est à la mamie alors ? Hein maman, c'est à la mamie là ? Là, regarde Maman, c'est à la mamie ? Non Maman, ne regarde pas tes pieds en rougissant, ne réponds pas "c'est à personne, chut", ne suis pas son petit doigt pointé sur la dame en face qui affiche à peine 45 ans au compteur avec sa petite de 10 ans, et son air crevé sous ses cheveux en vrac, presque gris c'est vrai mais bon...
Ou bien (même salle, même public, même joueur joue encore...) :
- Dessine-moi un clown... Dessine-moi un bébé... un camion de pompier... un caca... Oups ! Non mon coeur, les cacas ça ne se dessine pas, c'est dans les toilettes... Bon ben dessine-moi des toilettes... et là (plouf montre l'eau dans la cuvette) fais un caca !

Il utilise sans arrêt le Je, le Toi, le mien, le tien, le C'est à moi ça !, le C'est mon tour !... Surtout le C'est à moi ça ! et le D'abord c'est mon tour !, quand j'y réfléchis. Même quand ce n'est pas son tour. Surtout quand ce n'est pas à lui.

Il dessine des nom'édames, des kiounes, des bayeines, il commence à tracer des maisons aux chapeaux ronds, et il se dessine des bobos sur les jambes en pleurnichant Aïe... un bissou, iite !

Il invente des chansons qu'il accompagne avec sa petite guitare en plastique rouge, les yeux fermés, la tête qui balance. Il raconte aussi de terribles histoires de popomes qui l'attrapent, de payates qui habitent en face, dans le château, de monks qui grognent et de méssants qui lui courent après. Et d'entendre sa petite voix se transformer pour les inviter, tous ces fantômes, pirates, et monstres, ben franchement, des fois, ça file quand même un peu les chocottes....

Il enfile son slip avec la ceinture sur le côté, et dandine des fesses en hurlant "T'as vu mon zizi ?" Oui, effectivement, je l'ai bien vu ton zizi, disons qu'il dépasse un peu beaucoup par le mauvais trou...

Il me lance "Je suis content de te voir, toi !" quand il revient des quinze jours de vacances passées chez son père.

Et je fonds.

Bientôt 3 ans.

Ça promet !

2 commentaires:

Madame Nicole a dit…

dis donc
même si tout ne marche pas comme tu veux
le ton de ton blog a bien changé
ça me plaît de plus en plus
toute cette vie qui grouille
au-dessus des emmerdes

Anonyme a dit…

petit d'homme qui grandit trop classe ! J'adoore ! MTSA