mercredi 30 septembre 2009

Solstice d'automne

Une espèce d'accalmie.

Les nouveaux cachets sont peut-être mieux adaptés...

J'ai d'abord passé une semaine à pleurer, doucement, tranquillement. Comme une souffrance qui s'évacuait. Après les grosses colères des jours précédents, ça m'a soulagée.
J'ai ensuite passé une autre semaine à m'interroger. La psy m'a offert une panoplie de questions (presque) existentielles, du genre "Pourquoi considérer l'EN comme toxique ?" ou encore "Et qu'est-ce qui se passerait si vous le disiez ?"

Où en sommes-nous ?

J'ai changé de numéro de téléphone. Personne, à part les enfants et une amie, n'a le nouveau numéro. Je n'ai pas parlé à mes parents, mes soeurs, mes amis et relations depuis plus d'un mois. Pas le temps ? Pas le courage ? Pas envie... Sans doute un peu des trois ensemble.

Le déménagement se passe plutôt mal. Je n'arrive pas à rassembler énergie, temps libre et motivation. Alors les choses traînent, le bazar s'accumule, je m'énerve. Dans la nouvelle cuisine, j'ai monté deux placards. Le four attend toujours là-haut, et la plaque de cuisson aussi.

Mister Monster continue à sortir des dents en rafale, il dort plutôt mieux mais c'est difficile de tenir des horaires réguliers, sommeil repas sorties, et sa mère n'aide pas trop au truc... Le soir, elle est surexcitée, épuisée, amorphe, bavarde, affamée. Elle alterne ou superpose, son fils la copie, et moi je suis au bord de l'explosion régulièrement. Mais dans l'ensemble, on gère les crises, chacune fait des concessions.

La Zazoune s'est lancée à fond dans ses cours, c'est rigolo de la voir s'acharner, elle tient (presque...) le rythme d'un devoir tous les deux jours. Là elle attaque la partie artistique, croquis, techniques d'expression, ombres fusain sanguine et tout et tout, allez, c'est dit, je vais faire avec elle ! J'ai ressorti mes liens Internet trouvés pour me remettre au dessin. On verra ce que ça donne...

Mon fils est complètement fou ! Il s'est lancé dans un drôle de truc, avec femme enceinte et petite amie à ne pas faire souffrir, saupoudrez d'un peu de MSN et de disputes/brouilles/réconciliations, faites chauffer à forte jalousie, et dégustez plutôt tard le soir, quand mamoune est épuisée et voudrait juste se coucher tôt.

Je continue donc à avancer doucement sur le chemin : de plus en plus la retraite revient sur le devant de la scène. C'est la solution la plus raisonnable pour me libérer en douceur, en continuant de percevoir un revenu minimum (environ 700 euros mensuels).
Ah, au fait, sur le plan des sous, toujours rien côté tribunal, rien côté avocate, rien côté huissier antillais : du coup, j'ai appelé la Guadeloupe mercredi dernier, et je me suis bien défoulée sur celle que j'ai eue (enfin !), quand elle a eu la malheureuse idée de me dire "Votre dossier est trop vieux, c'est pour ça qu'on ne le traite pas..."

Je vois ma psy demain, mon toubib jeudi, mon avocate en début de semaine prochaine, puis ce sera la commission pour l'attribution du congé longue durée. Octobre sera déjà bien entamé.

C'est l'automne, les feuilles craquent sous les pieds.

Photo prise par ma grande - Fierté !

mercredi 23 septembre 2009

Atchoum !

Voilà, c'est la loi des séries, il nous manquait les crobes, ayai, c'est fait...

Dans la nuit de dimanche à lundi, fièvre et insomnie pour la Zazoune et moi. La veille du jour où Mister Monster ne fait pas de sieste, bien sûr. La grande rentre en larmes de ses cours, mauvaise journée, les nez coulent à flots lundi soir.

Hier, on se lance quand même dans l'expédition "on te rejoint pour manger à midi" : on en profitera pour faire les courses à Géant, en échangeant les points fidélité parce que c'est carrément la dèche ici.
Donc, à 11h et demie, 30 mn à pied pour rejoindre l'école, et encore 15 autres pour le centre commercial, sous un soleil de plomb pas du tout de saison.
Le mal de crâne monte en puissance. Du coup, on se contente de manger, on fera les courses au Petit Casino en la raccompagnant.

Puis retour, toujours à pied, toujours dans l'optique d'économiser les sous du bus. 3 euros c'est un repas chez nous. On lâche la demoiselle à la porte de son école, on remplit le panier de la poussette qui du coup pèse une tonne. Il est un peu plus de 14h, la sieste sautée commence à peser au petit loustic, seulement quand il manque de sommeil celui-là impossible de le tenir en place, il faut qu'il galope partout en poussant des hurlements de joie.
Le retour est archi-pénible, on n'a plus de forces ma pauvre Zazoune et moi, et nous habitons en haut d'une côte...

15h, enfin arrivées, il faut ranger les courses, changer le monstre, le calmer suffisamment pour qu'il accepte de s'endormir, répondre au fiston que non, là vraiment ce n'est pas le moment désolée, on s'écroule enfin, frissonnantes sur nos lits respectifs, la fièvre est de retour, on éternue à tour de rôle, voilà, c'est ça, c'est juste ce qu'il nous fallait : tomber malade !

Ce matin, Vicks, Doliprane, mouchoirs, pull et chaussettes... On va attendre que ça se passe, comme d'hab, en croisant les doigts que ça ne se transforme pas en grippe.

Heureusement, par chance, Mister Monster a laissé sa place à Dr Petit Coeur : une semaine qu'on ne l'avait pas revu celui-là... Mais il s'est mis à éternuer...

samedi 19 septembre 2009

Tic Tac Boom

"Vous êtes une véritable bombe à retardement... Il faut absolument qu'on évite l'explosion... Je vous mets sous neuroleptiques... Si vous êtes d'accord..."

Trop tard.

Actuellement, je pète un plomb en moyenne tous les deux jours. C'est un bon rythme. Journée de merde samedi dernier, lundi, mercredi, et hier.
J'attends demain avec impatience.

Hier c'est le téléphone qui a morflé. Explosé par terre. Mais pas de rire. Ma fille non plus, réfugiée sur le lit avec le petit.

Pour l'instant, j'arrive à éviter les êtres vivants.
Pour l'instant.
Selon ma psy, je serais parfaitement capable de massacrer mon ex-mari à mains nues.

Et c'est parfaitement exact.

mardi 15 septembre 2009

"Où tu vas ??"

C'est la question qui revient le plus souvent ces temps-ci à la maison...

"Au parc"
Parce que Mister Monster a de l'énergie à revendre, lui. Tôt le matin, toute l'après-midi, et même la nuit

"A Montpellier"
Faire le ménage et coller les deux derniers lés de papier peint qui manquent encore dans la chambre là-haut

"Chez le toubib"
Pour traverser sans dégâts cette période intense et stressante, et finaliser le dossier du congé longue durée, commission le 4 octobre

"A Monoprix"
Parce que sans voiture, les courses c'est presque tous les jours maintenant, à pied, et c'est galère

"A la CAF"
Marteler et harceler sans relâche, les dossiers sont tous bloqués, aussi bien pour moi que pour les deux aînés

"En ville"
Pour récupérer la nouvelle Box, enfin arrivée au relais

"A côté"
Les cartons ne vont pas se vider tout seuls, et Mickey ne veut pas me prêter son balai magique, celui de Fantasia, qui lave partout sur une musique de folie

"Chez l'avocate"
Dossier ? Pièces justificatives ? Avis ? Photocopies ? Entre ma fille et moi on n'en sort plus

"A la Poste"
Transfert d'adresse, de comptes, courriers à poster en pagaille.... N'oubliez pas de prendre un ticket....

"Là-haut"
Parce qu'avec ces journées de dingue, je n'ai pas encore pu installer la nouvelle cuisine en bas, et donc je continue les allers-retours dans l'escalier

"A la bibliothèque"
Rares moments d'évasion, et balade pour le petit monstre qui galope sur les kilomètres de planchers lisses

"Au lit"
Ça, c'est la réponse que j'aimerais donner bien plus souvent
Snif


mardi 8 septembre 2009

Quelque part, un fleuve quand on dérive


Je laisse à l'abandon
Cet amour que j'ai porté
Voulu au plus profond
A-t-on vraiment le choix
Quand on nous coupe les bras

Tu laisses à l'abandon
Par amour et par raison
Des milliers d'espérances
Aux portes de l'absence
Comme un merveilleux don

Voir une main qui se tend, quelqu'un à suivre
Et quelque part, un fleuve quand on dérive
On compte une raison de vivre
Pour bien des raisons, bien des défis
Même s'il faut vivre avec ce poids
Même s'il faut vivre que pour ça
Tu vivras
Tu vivras

Je laisse à l'abandon
Avec toi tous les espoirs
Qu'il me restait à croire
Et te voir t'en aller
Est la pire des prisons

Tu laisses à l'abandon
Au prix de mille souffrances
Ton rêve sans défense
Pour l'effrayant silence
Des instants qui s'en vont

Voir une main qui se tend, quelqu'un à suivre
Et quelque part, un fleuve quand on dérive
On compte une raison de vivre
Pour bien des raisons, bien des défis
Même s'il faut vivre avec ce poids
Même s'il faut vivre que pour ça
Il vivra
Il vivra
Il vivra...

J'y crois encore

Mes journées sont bien remplies. Mais je n'avance pas.

Pas de nouvelles du côté des Antilles, l'huissier ne semble pas traumatisé par la requête déposée contre lui. Mon ex-mari a encore de beaux jours devant lui.

Pas davantage de sous en vue du côté de mon ex beau-frère : l'avocate avait oublié ma demande, la requête n'est partie qu'il y a deux semaines, et non pas début juillet comme je le croyais. Recalons le compte à rebours : résultats attendus pour début novembre au mieux.

La prime pour l'emploi, partagée en trois, a fondu comme neige au soleil, entre les différents déménagements, doubles loyers, camions, et autres frais de scolarité. Malgré mon salaire, mon compte a retrouvé sa position habituelle : moins 2745 euros, avant les prélèvements du 5.

L'agence immobilière du fiston a déposé tous les chèques d'un coup, même les 550 euros censés attendre la fin du mois. Il m'a appelé ce soir, à moitié désespéré : mais non, désolée, à part appeler la banque demain, je ne peux rien faire, pas un centime devant moi mon grand. Va falloir une fois de plus se serrer la ceinture, et relancer la CAF et la CPAM qui lui doivent encore un bon paquet.

La valse des médecins a repris de plus belle, entre la psy, le généraliste, le médecin agréé pour le congé longue durée, l'interniste que je dois coincer pour obtenir (enfin...) mes résultats. La Commission se réunira le 7 octobre ou le 4 novembre. Je revois la psy jeudi.

J'ai assisté à la réunion d'information du Conseil Général, pour l'agrément d'assmat. Peu de chances que je l'obtienne, avec un dossier médical comme le mien il n'est pas question qu'on me confie le moindre bébé. Il faut que je repositionne la microcrèche, si je ne peux pas y travailler, autant que j'ouvre une structure privée.

Habiter au rez-de-chaussée m'a ouvert des perspectives de joie infinie : outre les conversations de voisins sur le trottoir que je peux désormais suivre au plus près, j'ai découvert l'effet hallucinant de caisse de résonance de ma toute petite rue. Les motos et les fous du volant sont nombreux, finalement, et circulent de jour comme de nuit. Les disputes dont j'entendais un lointain écho, euh, comment dire, m'obligent à monter le son de la télé à près des deux tiers du volume, et il faut encore tendre l'oreille si on refuse le doublage post-(mal)-synchronisé du film en insulto-cris-coups-pour-de-vrai. Tous les soirs.

La propriétaire est revenue, après 6 jours d'absence, avant que j'aie eu le temps de percer pour accrocher les meubles de cuisine au mur. Et comme elle s'est explosé les deux orteils, elle va passer les trois prochaines semaines enfermée chez elle, à guetter le moindre de nos déplacements entre les étages, et surtout le plus petit ronronnement de perceuse : elle a formellement interdit qu'on troue son plâtre, snif, dire que j'aurais pu m'en donner à coeur joie quand elle n'y était pas...

Et puisque décidémént Murphy est mon meilleur ami, la voiture a perdu aujourd'hui sa souplesse féline et son allure puissante, hum, bon dorénavant nous n'avons plus de voiture : le cardan a lâché, j'ai cru que je n'arriverais pas à la ramener devant la maison.

Dans huit jours c'est mon anniversaire.
Youp la Boum.
Et tagada tsoin tsoin.

Ça déménage...

D'abord, les meubles du fiston d'ici vers Poitiers.
Il a passé cinq jours de vacances "avec sa famille"...... hum hum... disons environ deux heures avec sa mère, et à peine le double avec ses soeurs.
Le vendredi à 5h du mat, on chargeait les meubles dans le camion, 8h de route, un chassé-croisé fabuleux pour l'état des lieux, puis le déchargement dans la nuit, au lit à minuit pour reprendre la route à 5h.... 10h dans les embouteillages des retours de vacances, avec une panne d'essence à la clé.
Aux dernières nouvelles, son nouvel appart lui plaît vraiment.

Ensuite les cartons des filles de Montpellier à ici.
Un dimanche soir tristounet, l'ex qui traîne sa peine à la porte de la chambre du bébé qu'on retapisse, pour rendre la maison au plus vite. La fatigue qui monte, la tension du couple qui angoisse le bébé.
Le lendemain, c'est la rentrée pour la grande, son bébé est en de bonnes mains mais la première semaine est difficile, il faut installer tout un tas de nouveaux rituels, Mister Monster a du mal à se faire à tous ces changements, et aux allers-retours entre ses parents.

Enfin, les meubles d'en haut, qui doivent descendre un par un : dans le nouvel appart, ou à la déchetterie, c'est l'occasion ou jamais. On n'arrivera pas à faire tenir 108 m2 dans 60 m2, à trois adultes, et un petit bout d'homme qui occupe largement son territoire.

Un déménagement, même d'un seul étage, c'est aussi les administrations, les fournisseurs Internet, EDF, la sonnette à étiqueter, la baignoire qui reste en haut, le gaz aussi... C'est un matelas qui dévale l'escalier sans son sommier, trop grand, c'est le meuble qui se démonte tout seul quand on le soulève, c'est le téléphone qui se décharge sans arrêt, oui mais la base est en haut, branchée sur la ligne...

Ce sont les pièces qui se vident peu à peu, les marques qui se prennent dans les nouveaux murs, les cartons et valises éventrés un peu partout, les recherches effrénées, "je l'ai vu pourtant ce truc, mais où ?" Ici ? en haut ? à Montpellier ? en bas ? Là !

Un déménagement, c'est un peu de passé qui s'en va, un nouveau départ, les yeux au loin pour ne pas y penser, le coeur un peu serré, qui tremble de ne pas y arriver.
C'est une atmosphère empressée, un air bourdonnant, une tension joyeuse, et au détour d'un sac ou d'une montée d'escalier, le découragement soudain, une certaine lassitude, l'impression de rejouer éternellement la même pièce.
C'est la rentrée, et c'est la première fois depuis 1991 que je ne prends pas le chemin de l'école.