mercredi 31 août 2011

Et le pout-pout est toujours bleu

La semaine dernière, nous sortons faire les courses en vitesse, entre deux averses. En levant la tête, merveilleuse surprise : un double arc-en-ciel enjambe le château des pirates (nos voisins d'en face, pour Maxence)
Pour faire un arc-en-ciel, il faut de la pluie et du soleil, en même temps. Pour traverser la vie il faut affronter les chagrins et les soucis, le sourire en bandoulière, et même si c'est vraiment débile, ne vous privez pas d'un bon fou-rire : c'est gratuit, ça fait du bien, il paraît que c'est bon pour la santé.

Festival Open de mes dernières trouvailles (mettez le mode vidéo-ON et le son à fond, regardez-moi m'étouffer de rire avant même la fin de la blague, c'est-ça-qui-est-bon !)

- C'est une feuille qui tombe dans la piscine, et elle crie : Au secours, j'ai pas pied !!

- Qu'est-ce qui est vert et qui fait Meuuuh ? Une vache Kiwi

- C'est un hérisson et une grenouille qui traversent devant une voiture, le hérisson crie Attention ! et la grenouille dit Quoi ?

- Le Petit Poucet, et rien ne sortait....

- Qu'est-ce qu'un cochon content ? Un porc tout gai !

Alors, évidemment, il faut un certain temps pour comprendre la blague, et ensuite vous pouvez secouer la tête de droite à gauche (ou inversement) tout en disant Pfff, n'importe quoi ! Mais surtout, surtout, ne cachez pas ce petit bout de sourire qui grimpe là au coin des lèvres, tout doucement, timidement.
On a des petits soucis, ces temps-ci, plein de corvées, et les aiguilles qui tournent vite. Haut-les-coeurs, on y arrivera ! Rien de bien méchant, après tout le soleil se lève chaque jour.

Mon fou-rire perso du moment : c'est un type, il rentre dans un bar en disant Bonjour ! C'est moi ! Et c'était pas lui !!!!

Cherchez pas, ça ne fait rire que moi.... et ceux qui me regardent, effarés.

mardi 23 août 2011

Encore ??!?

Vi.
Et en plus, cette fois-ci elle l'a fait exprès.
Programmé.

Bon, plus sérieusement : ça y est, c'est fait, elle n'a plus cette excroissance osseuse au pied qui la gênait de plus en plus pour se chausser. Une olive d'1cm sur 1.5cm, premier diagnostic "os naviculaire surnuméraire", puis finalement à l'ouverture, une ossification importante où se rattachait le tendon, direction le labo pour en avoir le coeur net.

Je passe sur les derniers jours à l'ambiance électrique, où l'angoisse de la demoiselle faisait vibrer nos cordes un peu trop sensibles, un peu trop pudiques pour dire simplement : "J'ai peur moi aussi pour toi, je ne veux pas te voir souffrir..."

Hôpital au petit jour, avec la copine d'amour fidèle au poste, et puis l'attente, lente, agaçante, les minutes, et les heures, et le bruit énervant de ces mots inutiles, désoeuvrés, qui ne recouvrent pas tout à fait le vide et l'angoisse.
Elle revient, elle sourit, elle est dans les vaps : un énorme plâtre au bout du lit pour une si petite ouverture ? Elle peine à rapporter ce qu'a dit le toubib, tendons, précaution, accroché ... Je la vois toute chiffonnée, pâle sous son sourire de battante. "Tu as mal ? - Oui..." C'est dit.
La perfusion est toute pliée, pleine de sang, où est la couverture, replace l'oreiller, les boutons pour redresser le lit... A nouveau des mots pour remplir l'espace, en rangs bien serrés, utiles, efficaces, barrière dérisoire, rempart pitoyable. Le petit flacon de paracétamol ne décrispe pas sa mâchoire, serrée sur sa souffrance solitaire. Je ne peux rien faire.

Voici le chirurgien. Son crâne chauve d'espion russe s'est adouci de quelques millimètres de cheveux bruns, ras, doux, qui m'hypnotisent autant que ses explications patientes, rassurantes. C'était plus compliqué que prévu, car le tendon était fermement rattaché à cet os à extraire. Il espère ne pas l'avoir trop malmené, a placé "la botte" par sécurité, pour éviter tout mouvement trop précoce. L'os est parti au labo pour analyse, mais pas d'inquiétude, "je suis confiant." Il la tutoie, mime l'opération sur le crochet du mur, la taquine sur ses prochains matches de basket. Et s'en va.

Une accalmie dans les yeux sombres, elle se détend un peu, va bientôt manger, dormir... J'en profite pour m'enfuir. Des coups de téléphone, la CAF et la sous-préfecture, une poignée de chips, les yeux qui piquent. Il faut y retourner.
Il est 13h, la douleur remonte comme la marée, recouvrant peu à peu la conversation, noyant les regards. Deux cachets et le silence, pesant, en attendant que reflue la vague immense.
Il est 15h et le couloir s'anime, la chambre résonne de rires fatigués, "je veux rentrer..." et mon coeur se serre devant sa résolution d'oisillon déplumé.

Les couloirs sont franchis allègrement, je file chercher la voiture, elles m'attendent à l'entrée, juste avant le four de la verrière. Évidemment, elle fait un sérieux malaise, est incapable d'avancer. La chaleur est terrible, la voiture semble inaccessible, nos mains entrecroisées sous ses fesses pour la porter glissent peu à peu, le dernier mètre est un effort surhumain.
Enfin la maison, et son dernier obstacle : l'escalier. Franchi lui aussi, il aura raison de mes dernières forces. Je sens les larmes qui me montent aux yeux. Tu ne vas pas craquer maintenant, dis ?

C'était une sacrée journée.

mercredi 3 août 2011

Babacar

Titre débile, air insipide qui me trotte dans la tête : "Où es-tu, où eees-tu ?"

Alors, pour de vrai, où es-tu ? Où en es-tu, plutôt ? Pourquoi tu réponds pas au téléphone ? Kestufous ?

Mois de juillet chargé.
Mais bouclé.

D'abord, la crèche. Tous les jours, plus de 7h de présence, effectifs lourds (la mairie accepte les gamins des vacanciers...) et un temps de trajet qui est passé de 20 mn à près d'une heure, toujours à cause des vacanciers. Deux fois par jour. Je termine le 27.

Ensuite, les apparts à rendre. Celui du bas, il y a 18 jours. Celui du haut, il y a 18 heures. 3 containers de 500L de poubelles, 2 voitures (5 m3) à la déchetterie, 3 locations de petit camion, et environ dix trillions de centaines de billiards d'heures de travail pour remplir, descendre, charger, décharger, repartir. Depuis une semaine j'ai arrêté de ranger au fur et à mesure. Erreur fatale.

Pour finir, le corps qui lâche. Relâche. Toujours discrètes, les anomalies ? Ouaip. Pas assez pour que je les ignore, trop pour mériter que j'en parle au toubib. Que je recommence à fréquenter, flûte. Disons que le gyrophare lance des éclairs furtifs, mais évidents, dans mes nuits de plus en plus courtes. On verra ça à la rentrée...

Donc, résumons : je suis là, je n'ai le temps de rien et c'est déjà demain. Même pour ce billet j'ai dû m'y prendre à deux fois, tsss.
Attendez un peu, j'arrive.

Note de bas de page : Mais pourquoi donc une photo de Pôle Emploi ? Parce que le projet microcrèche est au point mort, et qu'il faut quand même payer le loyer et les courses... So...