mercredi 14 août 2013

Time out


Mardi 20, dernier marché nocturne.

J'ai hâte. Je suis fatiguée, ça ne marche pas très bien.
Pas du tout en vérité.
Ce n'est pas le produit-cible, sans doute : énormément de passage, de "Oh c'est trop beau/mignon/chouette !", mais pas d'achat. Je donne ma carte, je dis que j'expédie dans toute la France...
J'encaisse chaque départ comme un coup de poing au ventre, ça me laisse le souffle coupé quelques minutes... jusqu'au potentiel client suivant, qui s'approche, tâte, montre "t'as vu comme c'est chou ?!", et s'éloigne à son tour.

Le mercredi, après une courte nuit (je rentre vers minuit trente, m'endors difficilement, me réveille à 6h...) je suis cassée : hébétée, sonnée par l'effort fourni pour sourire, expliquer, argumenter... Je décharge la voiture, je la gare à l'ombre, j'erre, incapable de faire quoi que ce soit.
Le jeudi, le vendredi, je couds toute la journée, à toute vitesse, je crayonne des idées, je mets le bazar dans mes tissus, j'essaie, je rate, je m'énerve, je triomphe.
Samedi, dimanche, le rythme se ralentit, les pauses sont plus longues. Courses, plage, télé, ordi. Je pense à mon déménagement. A la rentrée. Je téléphone.
Lundi... En général, j'ai un tas de trucs administratifs à boucler. Ou du quotidien pas marrant, ménage, lessive, vaisselle, qui s'accumulent... Pas trop le temps de m'approcher des machines, et le soir, trop fatiguée pour être productive.
Et mardi arrive. Je me lève en espérant qu'il pleuve. Oh s'il vous plaît s'il vous plaît faites qu'il pleuve !! A qui peut bien s'adresser ce genre de prières ? Il ne pleut pas.
Si, il pleuvra 5 ou 10 minutes, le soir, en plein milieu du marché, sur le stand installé qu'il faudra protéger en urgence. Et sur les visiteurs qui courront se mettre à l'abri, et qu'on ne reverra pas de la soirée.
Comme je me force à y croire quand même, je mets la dernière main à tout ce que je peux. Urgence. Panique. Je dois partir à 16h15. Tic, tac, tic, tac...
Je charge mon coffre, je respire un grand coup. Et c'est reparti.

Mardi c'est le dernier.
Enfin.