dimanche 7 juin 2009

Le travail c'est la santé


Fin janvier j'ai vu mon Inspectrice (oui on est comme ça dans l'Éducation Nationale, très possessif avec tout et n'importe quoi, MON Inspectrice, MES parents d'élèves, MON Conseil de cycle..) et je lui ai dit que je voulais démissionner.
Alors déjà, elle ne connaissait absolument pas la procédure à suivre - "vous comprenez, c'est la première fois en 20 ans que j'ai une telle demande !" Ah bon ? Je pensais que les pétages de plomb étaient plus courants pourtant.
Donc, on a découvert ensemble que la letttre - brillante et un peu désespérée - qui exposait mon projet devait effectivement passer par elle avant d'atterrir à l'Inspection Académique : ça a pris 5 semaines.
Ensuite, l'Inspection m'a répondu (encore 4 semaines de plus) "d'user de préférence de tous mes droits à congé maladie"... J'ai trouvé ça stupéfiant : je croyais que la Sécu avait un trou énooormissime, et qu'il fallait se battre contre les arrêts abusifs, et tous ces fainéants qui profitent du système ?
J'appelle l'Inspectrice, pour lui rappeler que je veux avant tout me libérer, pour passer à autre chose. Elle enregistre ma décision, essaie encore un peu de me convaincre de réfléchir, d'attendre (mais attendre quoi ?)
Huit jours plus tard - nous en sommes début avril - nouveau courrier : cette fois on me propose de prendre ma retraite. J'ai 4 enfants, et plus de 15 ans de Fonction Publique, donc j'ai accès à la "jouissance immédiate".
Non non, calmez-vous, rien de cochon dans cette drôle d'expression ! Ça veut simplement dire que si j'accepte la mise à la retraite, je toucherai ma pension dès le premier mois, sans attendre l'âge respectable de 60 ans ( ou plus, vu comme c'est parti...) Montant faramineux : 1000 euros bruts mensuels...
A l'époque je suis en plein dans mes démarches pour faire autre chose. C'est aussi le mois où je porte mon fils à bout de bras pour ne pas qu'il coule. J'ignore donc ce courrier.
Fin avril, rendez-vous avec l'interniste, je suis à cran. C'est l'entrée en scène de l'assistante sociale : plus crampon tu meurs ! Coups de téléphone, messages interminables sur le répondeur, visites... Elle appelle mes collègues, mon docteur, elle s'incruste chez ma propriétaire et interroge mes voisins.
Je déteste les assistantes sociales. Celle-là ne me réconcilie pas avec la profession.
Quinze jours de harcèlement plus tard, visite de contrôle à mon domicile par un médecin-conseil : évidemment, il faut que ce soit le jour de mon hospitalisation ! Évidemment, il ne me trouve pas, et en réfère à l'Inspection...
Très logiquement, lettre recommandée, injonction de me présenter à son cabinet le 29 mai à 10h, "suite à ma visite infructueuse du 12 mai à 15h30 à votre domicile".
Tout aussi logiquement, qui se présente au cabinet du bon docteur à 15h30 le vendredi 29 mai ?
La grosse pouffiasse blonde à l'accueil me gratifie d'un merveilleux "Et vous êtes instit ? vous leur apprenez à lire comment à vos élèves ?". Sans aucun égard pour les larmes qui me montent aux yeux, elle me fixe un nouveau rendez-vous pour le mardi suivant.
Sauf que..
Le mardi suivant, j'ai fui, et j'ai complètement oublié ce rendez-vous. Je suis chez ma fille. Nouvelle lettre recommandée. Nouvelle injonction de me présenter.
J'y suis allée hier matin. L'haleine un peu chargée...
Je suis officiellement placée en congé prolongé pour Affection de Longue Durée.
Quelqu'un peut s'occuper de récupérer mes résultats ?

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