samedi 12 mars 2011

D'api d'api rouge

Vieille photo de Mister Monster mais d'une : je l'aime beaucoup, de deux : elle est vraiment d'actualité...
Je passe donc mes journées en compagnie de petits bouts de cet âge, que je remplis, change et couche.
Hum.
Pas très positif comme vision des choses, on recommence.

Section bébés (quand il ne manque pas quelqu'un chez les moyens ou les grands - mais là, je crise : ça fera l'objet d'un billet à part entière !)
Une douzaine d'enfants différents à ce jour : vacances scolaires obligent, quelques habitués ont pris le large chez les grands-parents.
Les plus jeunes : deux mois et demi, en adaptation (entre 1h et 3h de présence à la crèche)
Les plus vieux : 17 mois, pas de place chez les moyens, on traîne d'ennui sa soif de découverte et ses compétences toutes neuves entre le parc et les transats...
Re-hum.

Horaires-type : ouverture le matin à 7h30, ou fermeture le soir à partir de 11h30. Sept heures par jour, y compris la pause de 30 mn que je ne prends pas : pas envie, pas faim, pas d'intérêt (café, cigarette, ragots - je ne pratique pas)
Les collègues : quelques pratiques me hérissent toujours le poil (bah non, hurler sur un enfant qui pleure ou le flanquer au dortoir pour ne plus l'entendre, désolée, j'y arrive pas) mais dans l'ensemble ça va.
A vrai dire, je ne les fréquente pas.
Passée la première semaine où j'ai dû apprendre à toute vitesse les fonctionnements et autres règles mystérieuses ("On a oublié de te dire : quand tu arrives, tu dois faire le tour de toutes les sections, pour dire bonjour à tout le monde" ... Sésame ouvre-toi !) passée la première semaine, donc, il m'a fallu encore deux jours pour convaincre la directrice que c'est bon, je peux rester seule (diplômée) avec un agent (pas diplômée) dans la section...

Et voici les parents.
J'ai du mal.
Le couple d'instits, en vacances donc, qui confient leur unique gamin de 14 mois, de 11h à 17h... Même si :"Il avait 38 ce matin : je lui ai mis un Doliprane, je viens le chercher ce soir hein."
La mère commerçante dans la rue piétonne de la ville (ouverte uniquement le we, on est toujours hors-saison), qui annonce que dorénavant sa fille de 7 mois restera jusqu'à 18h30, tous les jours.
La petite qui n'arrive pas à se réchauffer depuis son retour des Comores, il y a un mois, et traîne son nez qui coule et ses frissons sous sa robe de coton fleuri. "Vous avez vu je lui ai mis un collant aujourd'hui !"
Les mots quotidiens dans le cahier de la mère (instit aussi, tiens tiens) : "Faites dormir mon fils dans sa turbulette avec son doudou et sa sucette" - le lendemain "Fermez bien la turbulette de mon fils quand il dort, et donnez-lui sa sucette et son doudou". Elle attache les pages avec un trombone pour qu'on repère le dernier mot écrit. Je pense qu'elle va bientôt nous recommander de nettoyer les fesses de son bébé en lui changeant la couche... ou de bien mettre la cuillère dans la bouche...

Je suis fatiguée.
Reprendre le boulot a été éprouvant physiquement, et je rentre encore au bord des larmes, prête à pleurer d'épuisement, comme les petits que je garde. Malgré des nuits de 8 à 12h, j'ai du mal à récupérer.
Je savais que je ne pouvais plus travailler avec des enfants. Intuition confirmée. J'ai signé un contrat du 1er au 31 mars, et peut-être deux semaines supplémentaires ensuite, mais pas plus. Heureusement : je n'aurais pas le temps d'atteindre l'extrémité du bout de mes limites !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais c'est bien pour "revenir" un peu dans le monde du travail. Cela dit, ne voulant plus travailler avec des enfants et se faire embaucher dans une crèche....... j'appelle cela du masochisme (un de tes côtés obscurs, pitêtre ?)... Je plaisante ! Et l'intérim dans le médical côté maternité... y'a rien ? Cela te permettrait de faire un truc que tu aimes et quand toi, tu le décides, non ? Bisous, petite grenouille chérie. Tu tiens le bon bout... même si tu es au bord des larmes.

Madame Nicole a dit…

mais comment tu vas faire avec la micro crèche ?

lorys03 a dit…

Masochiste, moi ? Naaan....
la maternité, ce sera pour plus tard, quand je serai rentière, et que je pourai m'installer comme consultante en parentalité.
Dans la microcrèche, je serai gestionnaire (tout l'administratif, inscriptions, recrutement, commandes) et je ferai l'entretien et les repas : ça m'assure un petit fixe mensuel sur 24h hebdo, et me laisse toutes mes journées libres. Je viendrai aussi en remplacement, si un(e) encadrant(e) était absent(e) une nuit. En habitant au-dessus, c'est plus facile à gérer.