dimanche 2 août 2009

Et marche à l'ombre...

Mon petit-fils a neuf mois et une semaine.
C'est une véritable fripouille, qui mène son petit monde à la baguette. Ou du moins qui essaie.
Depuis un mois il tente la marche seul : on en est au soutien du bout du dixième de l'ongle de l'index, et régulièrement il lâche, un sourire conquérant aux lèvres... avant de se jeter dans nos bras.
Il chante Hélène Ségara et Plic Ploc J'écoute la Pluie, tient de longues conversations aux poissons de son tour de lit, s'asseoit dès qu'il aperçoit quelque chose de passionnant à ramasser par terre, comme une grille d'égoût ou un chewing-gum à peine écrasé. Il explose de rire quand il lâche un pet ou un rot, suit attentivement le Six minutes et Nagui à midi, t'empoigne par les cheveux pour vérifier que tu as bien la même oreille de l'autre côté du crâne.
Il scrute l'écran de la télé quand il appuie sur les boutons de la télécommande, rampe plus vite qu'un commando pour s'emparer de l'ordi portable si tu as l'idée saugrenue de t'installer pour pianoter un peu, sait mettre le téléphone en mode "muet" quand son père lui répète en boucle : "Allô tu m'entends ?"
Dès qu'il le peut, au moment du change, il s'enfuit à quatre pattes les fesses à l'air, en appui sur les coudes et les pieds. Immanquablement le fou-rire nous paralyse, et il a largement le temps de choper les chaussures qu'il convoitait là-bas à l'entrée, avant qu'on puisse crier : "Noooon ! c'est sale les chaussures, lâche ça !" Il prend alors un air si innocent, si surpris qu'on puisse le soupçonner, lui...
Il aspire sa compote à la gourde, louche sur le Mig Bac de sa mère jusqu'à ce qu'elle lui en cède une bouchée, il déteste le fromage et enchaîne les bruits de bisous quand le menu du jour lui plaît. Ne compte pas manger en sa présence sans partager avec lui : et le coup du croûton de pain à la place, ça marche cinq minutes, pas six.
Il se réveille à 6 heures et demie chaque matin, précisément, pour son cauchemar du petit jour : hurlement, parfois pleurs, recherche désespérée de la sucette dans l'obscurité (au choix : sous lui ou sous le lit), chut chuut apaisants, petite caresse, attente de quelques minutes, et tu peux regagner ton propre lit, le coeur qui bat la chamade, complètement réveillé, l'oreille aux aguets. En général, le loustic s'est rendormi immédiatement et profondément, il attend une bonne demi-heure, que tu aies enfin replongé dans le sommeil, pour recommencer.
Dans le bus ou le train, dans la queue à la caisse, et en général partout où tu es coincé pour un bon moment, il scrute attentivement l'autre-en-face, sérieux comme un pape il décortique chaque mouvement, chaque geste, des pieds à la tête, et te regarde de temps en temps, l'air de dire "Non mais t'as vu ce qu'il fabrique ? N'importe quoi !". Quand il saura parler, il est hors de question que je me retrouve piégée par ce futur diplomate.

Il est à la maison depuis le début de la semaine, il repart demain : je pourrai à nouveau utiliser mon ordi. Si je l'allume quand il est là, il monopolise le clavier : il installe des mises à jour, jette à la corbeille des dossiers entiers, invente des raccourcis clavier en combinant 4 ou 5 touches à la fois, et je ne sais pas toujours comment annuler ses manips. Sans parler des litres de salive qu'il déverse sur ma trackball.

Depuis peu, il cherche à ouvrir l'emplacement des piles de la télécommande, pour y remettre celle qu'on a enlevée avant de le laisser jouer avec...

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