mercredi 26 septembre 2012

J'avais 16 ans


Ce week-end, il ne m'est rien arrivé.
Rien de négatif, je veux dire.
Une trève incroyable, au point que chaque heure je m'attendais à une big catastrophe.
La force de l'habitude, hein...

Mardi dernier, ma fille aînée a reçu un pré-agrément, pour garder des enfants dans son nouveau chez-elle (chez Mulan, dit son fils) à condition qu'elle sécurise toutes les ouvertures et qu'elle achète une poussette double. Samedi, elle en a trouvé une d'occase, à une demi-heure de train, mais 4h de trajet en tout : Maxence passant le we chez son père, et Zazoune chez son copain, me voilà donc seule, et tiens, justement, pile devant le cinéma !

Ça fait bien un an que je n'y suis pas allée, si ce n'est plus. Séance de 11h, 5 euros, c'est parti ! Ma première intention c'était "Du vent dans mes mollets", conseillé par Coline. Mais je me laisse finalement embarquer par "Camille redouble".

Chouette moment. J'étais toute seule dans la salle, avec mon paquet de M&M's - aux cacahouètes, c'est ceux qui se rapprochent le plus des Treets.
Et justement, les Treets, et le tee-shirt Fido Dido, la K7 du walkman, et la sangle du sac en bandoulière, tant de petits détails discrets, presqu'imperceptibles à la conscience, m'ont replongée pendant près de 2h dans cette année 85 que revit Camille.

Les critiques sont à fuir : plagiat ou pas du Peggy Sue de Coppola (m'en fous je ne l'ai pas vu), je crois qu'il faut regarder ce film en ayant vécu ces années-là, à cet âge-là. Avec cette idée en tête : Et si ça m'arrivait ? 
L'actrice réussit l'exploit de jouer une gamine de 16 ans sans trucage, sans maquillage, avec son corps et ses formes de femme de 40 ans, et ça fonctionne à merveille. Bon, ce n'est pas le cas de son chéri, que j'ai trouvé moins bien.

Et me voilà donc toute songeuse. Le film commence par une séparation douloureuse, du coup quand elle a l'occasion de tout recommencer, elle voudrait bien changer le scénario, dont elle connaît la fin. Je vous laisse découvrir par vous-même si elle y arrive.

Et moi ? Si je me trouvais catapultée l'année de mes 16 ans ? Est-ce que je changerais des trucs ? Est-ce que je me servirais de ce que j'ai appris, au prix fort, pendant 30 ans ?

Camille veut à tout prix avoir sa fille, telle qu'elle la connaît dans le futur. 
Moi je ne sais pas trop. Ce que sont mes enfants, ce qui fait leur essence, est-ce dû à leur père ? à ce que j'ai vécu avec lui ? Ils ne seraient sans doute pas physiquement pareils, ils ne seraient peut-être même pas là (bon ok, ça j'en doute !) mais je crois que quelque part, CES enfants-là sont les miens, et seraient miens même dans d'autres circonstances. 
Par contre, oui, sans hésitation, je leur donnerais un père digne de ce nom.

Pour le reste...
Je crois que je vivrais une vie totalement différente. A commencer par mes études, et mon métier. Pas d'étape banlieue parisienne, c'est sûr. Et si je devais recommencer chaque histoire d'amour ? Oh non, avec mon expérience bien en mémoire, la première serait la bonne. Pas la peine de me gaspiller à vivre les autres, haha !

Nul doute que ma vie serait fabuleuse !

En fait...
Peut-être qu'elle serait fabuleuse au regard de ce que je vis aujourd'hui.
Mais en vrai ?


7 commentaires:

Zazoune a dit…

Pour ma part, je ne suis en rien son enfant à lui, c'est de toi que j'ai tout appris. Et c'est toi que je ne changerais pas, si je pouvais tout refaire. Je te garderais telle quelle, parce que sans ça, sans toi, je ne serais pas moi.

Randyman a dit…

Sympa de voir que tu as déjà oublié la séance de ciné avec tes enfants justement il y a tout juste un mois.. :S

Madame Nicole a dit…

elle voulait dire toute seule
au cinéma

Madame Nicole a dit…

hum
c'est exactement le genre de questions que je me suis posée moultes fois
et qui ne sert absolument à rien

mauvais choix pour le père de mes enfants oui
mais nous avons fait ces enfants là
que rien ne pourrait remettre en question

de toute façon
il n'y a pas de deuxième chance
jamais
la seule chose
c'est qu'au moment de mourir
je ne veux pas :
1. me dire que j'ai eu 365 jours par an pour changer les choses
et que je ne l'ai pas fait
2. que mes enfants aient à vider mon sous-sol.
Ne remue pas le couteau dans tes plaies du passé
seul compte le présent
et tu vois
quand tu souris
t'as pas d'emmerde le we

je crois qu'il faut sourire à la vie
pour qu'elle nous sourit
:-)

Pimj a dit…

Moi plutôt que de rêver à un retour en arrière pour tout changer, quand je regrette quelque chose que j'ai dit, ou fait, ou que je n'apprécie pas ce que je suis sur tel ou tel plan, je regarde plutôt DEVANT, en me disant que j'ai encore tout le reste de ma vie pour changer, grandir, devenir ce que je voudrais être...
Je crois qu'il n'est jamais trop tard pour tout recommencer, ou au moins commencer autre chose, quel que soit notre âge.
Apprendre un instrument, devenir plus sûre de soi, changer de boulot, se former sur de nouveaux trucs...
Bon évidemment, parfois ça demande des moyens (temps / argent), et ça n'est pas évident, mais en tous cas, il faut croire très fort en un avenir meilleur - toujours (je suis sûre que c'est le meilleur moyen de saisir sa chance quand elle arrive).

J'espère que le dernier WE serein, s'est prolongé par une semaine tranquille et un autre WE zen...
et que ça continuera ! ☼




lorys03 a dit…

à Zazoune, hum, tu n'as pas toujours dit ça hein !
à Randyman, oups, c'est vrai que je l'i oubliée, cette séance Orange ! pas le même style de cinéma, ça doit être pour ça...
à Coline, ah flûte, pas encore au point pour le sous-sol, faudrait pas que je meure de suit en fait ;o) pi faut pas seulement lui sourire, à la vie, faut l'empoigner, et la bouger, et en profiter tant qu'on peut.
Mon passé ne me fait plus souffrir, je l'ai posé là comme on retire un caillou de sa chaussure, et je continue d'avancer, lentement, pour cicatriser.
à PimJ, un peu plus zen, oui, heureusement, plus tous les jours, ou plus aussi graves, ça semble s'arranger, enfin.
Je ne rêve pas d'un retour en arrière, ce que j'ai vécu m'a faite telle qu'aujourd'hui, chais pas trop si j'ai envie d'être différente ... arf, peut-être que je ne suis pas finie !

Pimj a dit…

L'avant dernière phrase de ton comm, c'est exactement ce que par quoi je voulais commencer mon comm précédent... sauf que je n'avais pas trouvé les mots :)

Et la dernière phrase...
C'est le résumé parfait de ce que je voulais dire : ben non, on n'est pas fini(e)s, et ça c'est une super nouvelle, parce que tellement de choses peuvent encore changer, s'améliorer !

Allez quelques zondes encore de zenitude en passant, ça n'est jamais perdu...
bizzz