vendredi 12 février 2010

Moi, agressive ? Tu veux ma main dans la figure ?

Je suis définitivement parano.
Je vois des complots partout.
Je décrypte mes courriers à la loupe de la suspicion.
Je n'ai plus confiance en personne.

Exemple.
Jeudi dernier, ayant l'occasion d'aller à Montpellier, je passe en fin d'après-midi à l'Inspection Académique. Histoire de me rappeler à leur bon souvenir, d'une part, et de donner les doubles des documents (pour mon congé), parce qu'ils auraient paraît-il de sérieux problèmes avec la Poste. Bah oui, faut que ça tombe particulièrement sur l'enveloppe que j'ai envoyée le 4 janvier : jamais arrivée !
Donc, première escale au secrétariat : elle photocopie mes doubles, m'assure que cette fois-ci tout est OK, que je serai convoquée par le psy expert avant de passer en Commission.
Deuxième escale : chef des personnels. Pour commencer elle ne répond pas à mon TocToc poli, alors que je la vois à travers la vitre de la porte. Et qu'elle me voit aussi, par voie de conséquence...
Son téléphone sonne, elle répond : ouf, c'est donc qu'elle n'est pas décédée là toute raide momifiée à son bureau que personne ne s'en est encore rendu compte !
Quand elle raccroche, re-TocToc... toujours poli... toujours sans réponse...
Ben je me montre un peu moins polie, forcément : je frappe une 3e fois, et ouvre en même temps. Sursaut. "Oui ?"
Je dérange. M'en fous. J'entre, salue, explique...
"Ah oui. Eh bien il vous faut me faire votre demande par écrit."
Je l'ai déjà fait.
"Il faut recommencer. Et passer par la voie hiérarchique."
...
"Je vous répondrai."
...
Bon. Ne pas m'énerver. Ne pas lui prendre sa sale caboche de vieille grognasse toute pourrie en l'arrachant d'un coup sec de son cou moisi pour la projeter par la fenêtre fermée.
Merci mais j'ai déjà votre réponse, et justement je ne la comprends pas, pourquoi se référer au décret généraliste et pas à la circulaire de l'Éducation Nationale, qui précise notamm...
"Écrivez-moi et je vous répondrai !"
Je n'ai pas eu le temps de lui montrer la fameuse circulaire, que j'avais imprimée pour l'occasion. Elle est visiblement agacée de mon insistance. M'en fous. Je ne bouge pas d'un centimètre, et continue. Qui précise notamment qu'en cas de création d'entreprise, le montant s'élève jusq....
"Il n'y a pas de modalités à suivre."
Ah bon ?? Interloquée, je tends mon paquet de feuilles..
"Nous n'avons pas de consignes précises à suivre. Faites votre demande par écrit et par la voie hiérarchique, et je vous calculerai votre indemnité......."
Ça y est, elle fume.
"..... puisque vous ne voulez rien entendre !!"

J'ai compris. Je m'en vais.
La guerre est déclarée.

Troisième escale, bureau de la responsable des traitements, une pauvre idiote qui ne comprend rien à rien, qui tourne en boucle sur son "ah oui c'est étrange mais voyons.. ". Le coeur n'y est plus, le pétard est mouillé, j'acquiesce et repars avec un nom, un numéro de téléphone, un responsable de cet immense foutoir à la Trésorerie Générale.
Je rumine le "vous ne voulez rien entendre". Je n'entends rien d'autre.

Je passe la semaine avec cet écho.
Je n'arrive pas à réagir.

Et puis ce matin, courrier de l'Inspection.
[...] êtes venue à l'Inspection [...] rencontrer Mme... Mme et Mme [...] vous était indiqué que [...] deviez faire parvenir [...] voie hiérarchique [...] avis motivé [...]

Et le coup de massue final. Bien placé. Pan !
Tout dernièrement, vous avez fait savoir oralement à Mme... votre intention de poursuivre dans cette voie.
J'attends donc votre demande.

Mode parano on.
Ce sont des menaces ? Je dois préparer une lettre béton, pour défendre mes droits élémentaires ? Elle va se venger en calculant légalement le montant le plus bas possible ? Je n'ai aucune chance de décrocher le moindre centime ? Elle va me faire payer mon entêtement à ne pas suivre ses conseils bien paternalistes ?

J'aurais dû lui arracher la tête.

1 commentaire:

Miyax a dit…

Le moulin à vent de la bureaucratie n'est rien à côté de celui de la mauvaise volonté... et de la mesquinerie gratuite...
Courage.