jeudi 18 juin 2009

Fatiguée

Hier, de 11h à 13h, j'ai subi la visite de l'assistante sociale de l'Inspection.
Elle a passé deux heures à éplucher ma situation, et surtout à tenter de me convaincre de ne pas démissionner. Chaque fois que je prononçais le mot, elle s'énervait, et me vantait les mérites de la dispo plutôt : "Comme ça vous aurez le temps de réfléchir, et surtout vous pourrez retrouver un poste...."
Pas moyen d'argumenter, impossible de libérer l'avenir, MON avenir ! Je suis remontée chez moi épuisée, la tête en vrac, juste sûre d'une chose : ce n'est pas à moi de choisir.

J'ai ensuite pris de plein fouet, le soir, le discours suffisant et péremptoire d'un toubib déjà parti en vacances, qui ne connaît ni mon dossier, ni les souffrances qui m'ont amenée dans son bureau. Je suis rentrée chez moi abasourdie, incapable de rassembler les milliers de morceaux de moi qu'il avait éparpillés en quelques phrases bien senties.

J'ai passé la nuit à attendre que le jour revienne.
Je me suis plongée dans les photos de mes enfants, de mon petit-fils, leurs sourires, leurs délires, pour rester là, avec eux, ne pas faire de conneries, ne pas me foutre en l'air.
Et parfois je m'enfuyais, je descendais en courant, l'air de la rue pour balayer mes souvenirs, les images de cette journée, des jours d'avant. Je courais et m'arrêtais, essoufflée, à bout de forces, vidée. Je rentrais à petits pas. Et tout recommençait.

Il est huit heures du matin. J'ai rendez-vous cet après-midi à Montpellier, avec le Médecin-Conseil de l'Inspection. Et je dois passer voir ensuite l'assistante sociale, pour préparer mon passage en commission, cet été.
Ma fille m'attend, je dois l'emmener voir son conseiller ANPE, pour le financement de son école, l'année prochaine. Demain elle a sa journée d'inscription, ici, donc elle dort chez moi ce soir, avec son bébé.

Il est huit heures du matin. Je suis face à une longue journée, une de plus. Avant celle de demain. Et puis le WE. La dernière semaine de juin. L'été.
Je ne sais plus à quoi ça sert, tout ça.
Je suis fatiguée.

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