vendredi 3 mai 2013

Sors de là

C'est reparti.
Je sais que, bientôt, très vite, le rythme va s'accélérer, s'emballer, échapper à tout contrôle.
Avant le crash.

Un élastique.
Tendu entre deux clous, épais, rassurants. Fichés profonds.
Mes enfants.
"Avance. Tu n'as pas le choix."

Depuis septembre, le vent faisait vibrer mes pas...
Mais la tension était forte, l'amplitude légère : je tenais droit.
Fin décembre j'ai trébuché.
Accrochée, recroquevillée, incapable de me redresser,
j'ai attendu que ma colère cesse de gronder,
que le fil ploie 
sous le poids 
j'ai touché terre
et je suis même descendue
encore plus bas.

C'est le printemps.
Le soleil m'aveugle et je tends à nouveau les bras,
je dois remonter, m'envoler, 
c'est plus fort que moi.

Ma trajectoire est verticale. 
Le funambule est projectile.

Comme un drogué tremble en retrouvant sa came
je frissonne, j'espère
j'attends

Sous mon pied l'élastique se tend.

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