mercredi 19 mai 2010

Une collection

Petit à petit j'achète les livres d'Anna Gavalda.
La semaine dernière, j'ai trouvé La consolante en livre de poche. Je n'en suis qu'au milieu, mais je suis contente d'avoir retrouvé l'auteur qui m'avait scotchée avec J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part.
Je n'ai pas du tout aimé Ensemble c'est tout, et je n'ai même pas fini Je l'aimais.

Donc, j'aime bien sa façon d'écrire, surtout son tout premier, un recueil de nouvelles que j'ai déjà relu plusieurs fois. Par contre, c'est dommage que ses bouquins soient si inégaux les uns par rapport aux autres, ça me déstabilise...

La consolante, c'est un type d'une cinquantaine d'années qui n'aime pas sa vie, et qui profite du décès d'une amie de jeunesse pour se remettre en question une bonne fois pour toutes.
Un peu touffu au début, faut s'accrocher pour comprendre, ou plutôt non : ne pas chercher à comprendre, ça viendra plus tard.

Extraits :
"Il leva la tête et inspecta son mur dans la pénombre. Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était pas penché sur son petit monde et il adorait ça pourtant. Il adorait regarder ses photos, ses dessins, son foutoir, ses posters, sa vie, ses souvenirs...
Les murs d'un enfant qui grandit sont toujours comme une leçon d'ethnologie amusante. Des mètres carrés qui palpitent et se renouvellent sans cesse en bouffant de la Patafix. Où en était-elle aujourd'hui ? Avec quelles copines était-elle allée faire le pitre dans une cabine de photomaton ? Quels étaient les gris-gris du jour et où se cachait le visage de celui qui ferait mieux d'être un arbre pour se laisser enlacer sans se plaindre ?
S'étonna d'y trouver une photo de Laurence et lui qu'il ne connaissait pas. Une photo qu'elle avait prise quand elle était encore enfant. Du temps où son index apparaissait toujours dans un coin de ciel. Ils avaient l'air heureux [...]"

"Un soir, Anouk que cette histoire tracassait depuis longtemps, se jeta à l'eau :
- Dis-moi, mon chat...
- Quoi ?
- Pourquoi tu changes toujours de sujet quand on parle de Nounou ? Pourquoi tu n'as jamais pleuré, toi ? C'était quand même quelqu'un d'important dans ta vie, non ?
Il se concentra sur ses macaroni, fut obligé de relever la tête et donc de croiser son regard à cause des fils de gruyère, et répondit simplement :
- A chaque fois que j'ouvre l'étui de ma trompette, je sens son odeur. Tu sais, une odeur de vieux un peu et ...
- Et ?
- Quand je joue, c'est pour lui et ...
- Et ?
- Quand on me dit que je joue bien, c'est parce que je crois que je pleure en fait...

Si elle avait pu, elle l'aurait pris dans ses bras à ce moment précis de leurs vies. Mais elle ne pouvait pas. Il ne voulait plus.
- Mais... euh... t'es triste alors ?
- Oh non ! Au contraire ! Je suis bien !
Elle lui sourit à la place. Un petit sourire avec des bras, des mains, un cou et deux nuques tout au bout."

Voilà, c'est surtout ça que j'aime chez Gavalda : ces petits bouts de vie qu'elle décrit sans qu'on y prenne garde. Ses héros, ça pourrait être n'importe qui, on a l'impression de les connaître, de les avoir déjà rencontrés.

Mais quand même : mon préféré c'est J'aimerais que quelqu'un... Définitivement.

2 commentaires:

Miyax a dit…

Ah c'est drôle, je te rejoins pour "J'aimerais que...", très chouette, mais j'ai lu et relu "Ensemble" alors que je n'ai pas réussi à finir "La consolante".
Il serait passionnant de faire une étude pour savoir pourquoi tel livre plutôt qu'un autre parle à nos sensibilités...

Anonyme a dit…

ben moi j'ai adoré le film tiré d'ensemble c'est tout.. à en chialer !