mardi 27 avril 2010

Acrobaties

Il y a des fins de mois plus difficiles que d'autres. Celles qui commencent le 15. Voire le 10.
Ce mois-ci, on est allé voir ma soeur, à 300 kilomètres d'ici. En pleine galère de nuage de cendres et autres joyeusetés ferroviaires, difficile d'organiser un aller-retour pépère, même en sollicitant gentiment le fiston qui passait par là.
Je me suis donc résolue à passer Lili au contrôle technique, pour combler l'absence évidente du petit autocollant adéquat sur le pare-brise. En ville, sur les trajets école-maison-courses, ça passe encore. Sur la route des vacanciers en goguette, je crains davantage l'oeil de la gendarmerie.
Bref. Glissons 65 euros dans la poche du mécano, remplissons gentiment le réservoir (2 x 30 euros), réjouissons-nous : le péage au total ne nécessite que deux billets de 20. Sur place, je propose timidement et pas très fort de prendre en charge quelques courses. Non.

De retour à la maison, Zazoune nous fait vivre quelques jours sur son billet d'anniversaire. Voici venir le 22... Allez, jeudi prochain la paye arrive, serrons les dents : il reste 12 euros.
Vendredi 23 : ah oui mais il faut absolument faire un lavomatique non, nous n'avons toujours pas racheté de lave-linge depuis 1 an... parce que personne n'a osé faire laver ses tenues chez ma soeur. 6.50 euros, une grosse moitié de la cagnotte y passe.
Samedi 24, dimanche 25 : les filles boudent le rôti de porc à 2.25, et les carottes qui l'accompagnent, elles préfèrent se gaver de pain.
Lundi 26 : à découvert de 2.987 euros, au guichet de la banque, je murmure mon retrait de 10 euros. J'achète un paquet de pâtes, un litre de lait, une bouteille aussi pour le petit, flûte, 1,76 son lait ! Tentation, après tout il peut bien boire du lait ordinaire, à 18 mois... Je résiste, lui prend sa chère bouteille.
Mardi 27 : en raclant les fonds de tiroir, et les pièces dites "de la honte" (traduction : les 1, 2 et 5 centimes) on se paie un paquet de frites et des saucisses. Je consulte toutes les demi-heures le solde de mon compte en ligne... Non, la paye ne tombera pas aujourd'hui, c'est râpé. On enfile pour la nuit la dernière couche du paquet au bébé, qui vient de passer 2 journées en couches lavables.
Allez, demain, je passe à la banque, et il y aura la paye, et on ira faire les courses, et on s'achètera plein de trucs, et on se fera péter le bide, et ... et ... et ...

J'en ai ras-le-bol.

1 commentaire:

Miyax a dit…

Je cherche quoi te dire, et puis, non, je ne trouve pas vraiment.
Te dire comme souvent que tu as l'air vaillante et forte malgré tout et qu'il ne te faut jamais lâcher ça (mais c'est facile à dire) ?
Tu as dû le regarder boire son lait avec plein de petits sentiments mélangés, ce petit.
Bises encourageantes