mercredi 15 juillet 2009

Je t'avais prévenu

Nouvel épisode de la saga paperasse.
Mon beau-frère.

Il y a 20 ans, mon ex-mari s'est mis en tête de vendre des voitures. Mandataire européen, ça s'appelait à l'époque, ça démarrait fort : il achetait des voitures neuves suréquipées moins chères en Belgique ou en Espagne, et il les revendait en France, en se prenant un pourcentage.
En 90, son frère (mon beau-frère donc) vient le chercher en Avignon pour le ramener en Bretagne, il a un superplan, un dépôt-vente de voitures d'occase, superbien placé, superbien fréquenté, un superchiffre d'affaires, super super tout est super. Avec les voitures neuves, ça va être d'enfer, tu vas voir on va s'en mettre plein les poches... et faire vivre au passage la belle-famille, 2 parents qui foutent rien, 9 enfants de 23 à 1 an, 2 conjoints en pièces rapportées, et déjà 4 petits-enfants.
Mais avant de prendre, il faut donner : pas de problème, on va faire des prêts perso, en établissant des fiches de paie (un peu) gonflées, ça passe comme une lettre à la poste.

Bon je vous entends d'ici : oui, on a triché, oui je me suis déclarée célibataire, sans enfants, et directrice commerciale avec un revenu confortable de 10.000 francs mensuels. Mon beau-frère aussi. Résultat : deux prêts de 80.000 francs, en caution solidaire croisée (j'ai signé pour lui, il a signé pour moi), virés en moins de dix jours sur nos comptes respectifs, et aussitôt reversés à mon ex-mari qui les a engloutis dans la "super-super-bonne-affaire"...

Il l'a coulée en six mois top chrono. Entre les contrôles techniques offerts, les pneus remplacés gratos, les garanties rajoutées à l'oeil, nos commissions qu'il partageait allègrement entre le vendeur et l'acheteur : l'adresse a été très vite repérée par les escrocs en tous genres, le parc est devenu un dépotoir de carcasses invendables, on déshabillait Pierre pour habiller Paul, et à la première plainte pour escroquerie la gendarmerie a fermé sans se poser de question.

Évidemment les prêts n'allaient pas se rembourser tous seuls. Le Crédit Municipal a sauté sur mon premier salaire d'instit, en 91, et depuis il saisit scrupuleusement tout ce qu'il peut.......... pour les deux prêts !
Bien sûr : mon beau-frère s'était bien gardé de retrouver du boulot, et se retrouvait donc insolvable. Pas moi. Moi j'étais la bonne affaire bien juteuse, la fonctionnaire, inratable ! Au point que lorsqu'il a fini par ouvrir sa propre boîte de carrosserie, en 98, et que je l'ai signalé au CM, ils m'ont répondu qu'à leurs yeux, le dossier n'était pas en contentieux, qu'ils n'ouvriraient donc pas de poursuites supplémentaires car les deux prêts étaient payés régulièrement. L'avocat saisi à cette époque m'a confirmé que je pourrai me retourner contre mon beau-frère..... lorsque la totalité de la dette serait payée !

J'ai donc payé. Aujourd'hui, il reste 1.000 euros sur mon prêt, et 2.000 sur le sien. Mais mais mais ... la bonne nouvelle c'est que comme il s'agit d'intérêts, je peux dès à présent lui réclamer le principal versé, à savoir 12.000 euros. Ça va faire du bien quand ça tombera, miam.

Depuis un mois je me suis transformée en détective : ça occupe. J'ai retrouvé sa boîte, et aussi une SCI avec ses frères et soeurs, une adresse perso. J'ai appelé et c'était sa voix sur le répondeur.
Il y a deux semaines j'ai expédié deux lettres recommandées avec AR, adresse perso et adresse du boulot, en croisant les doigts pour qu'il en prenne au moins une. Bingo ! Le délai que je lui donnais pour me répondre est maintenant expiré.
Ce matin, j'ai vu mon avocate, et elle prend le relais : courrier, tribunal, titre exécutoire, huissier... Dans quelques semaines je vais être riiiiiche !

J'espère....

1 commentaire:

lalie a dit…

yes j'espère bien qu'il va raquer... y'a trop de trucs po juste dans la vie, pourquoi ça serait tjs aux mêmes de profiter ?