samedi 28 mars 2009

Rebondir

Il y a quelques années, ma fille aînée a commencé à garder un bout de chou de 17 mois, dont les parents travaillaient la nuit à l'hôpital. Je la déposais vers 19h30, et le papa me la ramenait à 7h le lendemain.
Ensuite un petit frère est arrivé, nous avons déménagé et il a été plus facile pour les parents de nous déposer les petits à la maison en allant travailler. 
La soirée était plutôt calme, un peu de jeux et coloriages, le repas, quelquefois un bain-détente, et puis l'histoire et les câlins avant d'aller au lit. 14 nuits par mois, mais souvent une petite dizaine en réalité : une façon agréable de gagner son argent de poche pour ma fille, une sérénité garantie pour les parents, et des enfants que toute la famille adorait.

L'idée de proposer un service de garde aux parents aux horaires décalés me trotte dans la tête depuis ce temps-là. Une crèche de nuit par exemple, ou pour le week-end. Les clients possibles ne manquent pas, entre le personnel hospitalier, les commerçants, les intérimaires... 

Puis j'ai entendu parler des micro-crèches, ces assistantes maternelles ou auxiliaires de puer qui se regroupent pour louer un appartement et garder un maximum de neuf enfants ensemble.
Au fil des mois, les infos que je récupérais sur le sujet me semblaient de plus en plus adaptées à mon idée.

Aujourd'hui je cherche un moyen de quitter l'Éducation Nationale ("fais pas de c**ries, t'es folle, mais tu vas perdre tous tes avantages !") sans me retrouver à mendier pour manger. Je ressors de mes cartons mes vieux projets et rêvasseries, et je vérifie.
Ma fille commence en septembre sa formation d'auxiliaire de puer : il lui faudra donc faire garder son fils certains jours. Ce sera sans doute le premier inscrit ! Ça m'oblige à me bouger pour monter le dossier et le présenter assez vite.

Ce blog va me permettre de noter l'avancée de mes démarches pratiquement en temps réel. 
Première étape aujourd'hui : questionnaire aux parents concernés, pour vérifier qu'il y a effectivement un marché à exploiter. Lundi je le photocopierai et le déposerai dans les cliniques et à l'hôpital, c'est mon premier champ d'investigation.

Grand ménage du printemps

Lotus boîtes-gigognes sur brindi.fr

Après dix jours de soleil, hop, une petite journée de pluie pour bien faire, et rappeler qu'on n'est jamais qu'en mars.

Mais tout pousse et refleurit autour de moi, ça sent bon dans les jardins et le soleil me réveille le matin, chouette !

Donc voilà, il est temps d'ouvrir les volets que j'ai fermés il y a deux mois.  
Lave-linge, gants caoutchouc, balai et boîtes archives, j'ai fait ma petite abeille besogneuse toute l'après-midi ... 
Y avait rien à la télé .......

Ce soir ça sent bon chez moi aussi, et j'ai retrouvé un tas de trucs que j'avais perdus. 
Même le disque dur qui a avalé mon premier roman, celui qui me rendra riche et célèbre.

Tiens j'ai retrouvé mes illusions aussi.


Reprendre mon souffle

Petit moment de bonheur la semaine dernière : je suis allée m'inscrire à la médiathèque toute neuve de ma ville.
Trois niveaux high-design. Ça impressionne : verre, métal, cuir, et puis le papier des livres, comme un trésor secret sous les couvertures.

J'aime le silence des grandes salles. J'aime les rayonnages remplis, la lumière qui s'assombrit quand on y entre. J'aime pencher la tête, à droite, à gauche, encore à gauche, à droite, pour lire de travers sur les tranches gourmandes, et le léger vertige que cela finit par me donner. J'aime piocher au hasard un livre, le retourner, le soupeser, l'ouvrir, voler quelques lignes au hasard et le redéposer soigneusement. J'aime avancer dans les allées sans rien toucher, sans même regarder. J'aime l'ordre des livres rangés, et les diagonales qui le perturbent.

C'est incroyable : il y a une douzaine de labo de langues, et des méthodes audio ou vidéo. Dans les cabines individuelles, un écran, un casque, un clavier, une porte pour s'enfermer. Bon, cette année, j'attaque l'italien !

Et puis près des rayonnages de DVD, la "business class" : des rangées de cinq fauteuils face à de grands écrans plats, avec casques à brancher sur l'accoudoir. Avec la moquette épaisse au sol et les baies vitrées sur le côté, sensation de décollage imminent garantie. Quelle bonne idée !

Je repars avec trois livres, et plein de projets.
Pfffouh, comme si je n'en avais pas déjà assez...

Fin de la récré


Une petite pause, deux semaines de vacances avant toutes les zones.

Enfin vacances, c'est vite dit.

C'est reparti.

dimanche 15 mars 2009

Histoire avec une morale à la fin

Il était une fois une fourmi et une cigale qui étaient de grandes copines.

Pendant tout l'automne, la petite fourmi travailla sans relâche, engrangeant de la nourriture pour l'hiver.

Elle ne profita pas du soleil, ni de la douce brise des belles soirées, ni des bavardages entre copains savourant une bière fraîche après une journée de labeur.

Pendant ce temps la cigale faisait la fête avec ses amis dans les bars de la ville, chantant, dansant, prenant du plaisir sans se préoccuper de la mauvaise saison qui allait arriver.

Lorsque vinrent le froid et l'hiver, la petite fourmi, exténuée par tout le travail accompli, se réfugia dans sa modeste demeure remplie de nourriture jusqu'au plafond.

Les volets à peine clos, voilà que quelqu'un appelle la fourmi depuis l'extérieur.

En ouvrant la porte, elle se trouve éberluée devant son amie la cigale, dans un somptueux manteau de fourrure et au volant d'une Ferrari..

La Cigale lui dit :
- Bonjour mon amie. Je vais passer l'hiver à Paris. Ça ne t'ennuie pas de veiller sur ma petite maison ?

La petite fourmi lui répond :
- Oh non bien sûr ! Pas de problème !
Mais dis-moi, que t'est-il arrivé ? Où as-tu trouvé l'argent pour t'acheter ce manteau, cette voiture et aller à Paris ?

Et la cigale de répondre :
- Figure-toi que je chantais dans un bar la semaine dernière, avec mes copains, et un producteur a adoré ma voix. J'ai signé un gros contrat pour des spectacles à Paris.
A propos, as-tu besoin de quelque chose de là-bas ?

- Oui, répond la petite fourmi,
si tu rencontres La Fontaine, dis-lui de ma part
d'aller se faire voir !

Morale
Profitez de la vie, trouvez le bon équilibre entre le travail et les loisirs, car trop travailler n'apporte des avantages que dans les fables de La Fontaine.

Ceci n'est pas une maladie...

Épisode 2
La trahison des images - Magritte
L'été 2008 passe à la vitesse de l'éclair, entre la fin de ma formation, le déménagement des filles à Montpellier, puis celui du fiston en Vendée. On arrive très vite à la mi-août, je dois penser à ma future classe : une grande section, super, je déteste ce niveau...
Ma fille aînée est enceinte, la livraison est prévue pour la mi-octobre : serrant les dents, je fais l'aller-retour presque chaque mercredi et week-end, et mon dos n'apprécie pas trop. 
Toutes ces semaines, je tiens sur les nerfs, je ne mange presque plus, hormis des orgies de pâtes quand je finis par avoir faim, je m'écroule sur mon lit en quittant l'école, souvent vers 21h.

Fin septembre, première alerte : un samedi j'ai la sensation d'une poussière dans l'oeil, mais le mercredi suivant, ça pique, ça chauffe, ça gonfle. Le jeudi, les deux paupières ont doublé de volume, et le soir mon oeil se ferme. 
Le toubib semble trouver comme une écharde, qu'il retire, me conseillant de consulter un ophtalmo si la gêne persiste après le week-end. Ce que je fais le lundi.
Son diagnostic est sans appel : c'est un chalazion (sorte de kyste de la paupière, ici dû aux cristaux de mes larmes), et il m'a labouré la surface de l'oeil, d'où la douleur et l'inflammation. Et il ajoute que je dois être fortement déshydratée pour en être là.
Ah non. Depuis ma phlébite "atypique", je me bois presque deux litres par jour, alors non, je ne suis pas du tout déshydratée, désolée.

On rajoute ça au dossier, à côté de l'ongle de mon gros orteil droit qui jaunit et s'épaissit sans champignon détecté, de la peau de mon coude gauche qui noircit et s'épaissit sans psoriasis diagnostiqué, des "croûtes de lait" de mon cuir chevelu malgré mes 42 ans et deux shampoings hebdomadaires... Tout ça est atypique, cela ne veut rien dire. 

Fin octobre, naissance de mon petit-fils. Et deux semaines après, nouvelle crise de fatigue intense, qui me brise au fond de mon lit, mariant pour le pire et seulement pour le pire mes douleurs dorsales et d'atroces douleurs abdominales, en vagues successives. 
Je mets une semaine à réussir à me traîner chez le toubib, qui est absent. Sa remplaçante penche pour une pancréatite, lit mon dossier avec un étonnement croissant : "Mais... on ne vous a pas fait d'électrophorèse des protéines ?"  Électroquoi ? non, rien d'électro... des tas d'examens et d'analyses, mais pas d'électromachin...
"Avec le terrain familial, votre mère qui souffre d'un syndrôme sec, votre fils qui a un lupus... Bon, vous allez me faire ces analyses, et on en aura le coeur net." Je repars avec une ordonnance qui ne me coûtera que vingt euros au labo : on est loin des 350 que j'y ai laissés au fil des mois.
Cinq jours après, bingo : les marqueurs dans mon sang signent clairement une maladie auto-immune. Reste à trouver laquelle. 
Je suis furieuse : ça fait plus d'un an et demi que je passe d'une inflammation à une autre, toujours "atypiques", jamais expliquées, elles arrivent et disparaissent, et pas une fois, pas une seule fois mon toubib n'a pensé à les mettre en lien. Quand il rentrera de vacances, juste avant les fêtes de fin d'année, il en prendra pour son grade, mais le mal est fait : je sombre dans la dépression, trop de fatigue et de pression accumulées, je n'arrive plus à reprendre pied.



samedi 14 mars 2009

"Vous travaillez ici ou vous y êtes soignée ?"


Nous sommes maintenant en avril 2008. Un matin je me réveille avec la bouche en feu : un puis deux aphtes sur le bout de la langue, qui a triplé de volume comme ça sans raison ! 
Pour le côté fun de la chose (ben oui il vaut mieux en rire..) : c'était mon premier jour de stage, j'ai dû téléphoner pour prévenir de mon heure d'arrivée. Eh bien essayez de dire "Bonjour ! Je suis la stagiaire AP, j'arriverai à 11h15 à la gare de Banyuls..." avec la langue gonflée et à vif sur la pointe !
Et les excuses, c'est pire encore : "Je suis désolée, j'ai des aphtes sur la langue..." 
Ils m'ont regardée très bizarrement arrivée là-bas, quand j'ai dû me présenter à de nombreuses reprises : "Bon-hhouRhRh Hrheu m'Hââ-pp-Hèhêè-eu Hhé-hhêè-eu..." A la troisième tentative, j'ai fini par me contenter de montrer mon étiquette sur ma blouse : "Ellen".

Note interne à visée informationnelle : on a besoin de toute sa langue pour prononcer le L et le N. Et aussi le S. Et le G. Et le Z, le D, le J, le T, le F, le C. Prévoir quelques difficultés pour le R et le X.

Rapport d'observation en mission : Parler dans ces conditions reste un excellent moyen d'améliorer la pratique de la jota espagnole, en même temps que celles du kha arabe et du ch allemand. Aussi efficace que la patate chaude. 
Mais renoncez à l'illusion que vous êtes en train de parler français.

Tu trembles, carcasse...

Femme qui pleure - Picasso

J'ai ensuite passé un été 2007 relativement "tranquille" : sur le plan de la santé du moins, parce que sur le plan familial, ça a été TRES animé !
J'attaquais une formation d'une année pour obtenir le diplôme d'auxiliaire de puériculture. L'Éducation Nationale m'ayant refusé le congé-formation (et donc les sous sur le compte chaque fin de mois), on s'embarquait les enfants et moi dans une année de vaches maigres, où le moindre centime serait précieux. Les menus se sont vite restreints au grand bol de lait-céréales le matin, complété d'un oeuf/jambon/fromage pour tenir la journée. Le soir, énorme assiette de pâtes, souvent à la bolognaise.
Après trois mois de ce régime, je me suis réveillée un matin épuisée, au point de ne pas pouvoir sortir du lit sans malaise. Teint gris, nausées et surtout selles décolorées, hop, direction le toubib et le labo : sans doute une hépatite...
Non, les analyses ne partagent pas cet avis. On en refait ? Ah tiens, plus rien, c'est parti sans qu'on sache ce qui est arrivé. J'enrichis mon vocabulaire d'un nouveau terme : "épiphénomème". C'est quand votre médecin ne sait pas ce que vous avez eu, et surtout ce qui vous a guéri.
Donc, "épiphénomène, irritation hépatique, ce n'est rien, on surveille, atypique, dans votre dossier..." A côté des remontées acides, des douleurs musculaires, des petites fièvres du soir. Et d'une anémie chaque fois plus importante, malgré ces fichus cachets de fer que j'avale 3 fois par jour depuis six mois.
Fin décembre, je commence à grimacer chaque fois que je me relève : mal au bas du dos, comme une ceinture de feu parfois, j'en viens à redouter de m'asseoir pour ne pas avoir à me relever. Ça tombe bien, les stages ont commencé, et je passe des heures à arpenter les couloirs du service pédiatrique.
Début février la douleur devient ingérable, je retourne voir mon (cher) toubib : les radios décèlent une "discopathie dégénérative débutante". En clair : un de mes disques intervertébraux est en train de disparaître. Usure, inflammation, mauvaise posture, âge ? Pas grand chose à faire en tout cas, les médicaments et le repos ne me soulagent pas, je suis arrêtée pour trois semaines.
Mes cycles hormonaux en profitent pour se déchaîner, je passe du rire aux larmes en quelques secondes, et les bouffées de chaleur me coupent les jambes.
J'attaque le stage suivant, chez les enfants lourdement polyhandicapés, les dents serrées, le dos raide, la volonté verrouillée. Je ne dors plus que 3 ou 4 h par nuit, j'en veux énormément à mon médecin qui m'a balancé : "Bon, il y a quand même une grande part psychosomatique dans vos symptômes hein..."
Mais bien sûr. Tout ça c'est dans ma tête.

jeudi 12 mars 2009

Quoi ? t'es sûr que j'ai pas le droit ?

Depuis deux ans, j'enchaîne les problèmes de santé et les "agaceries" qui vous enquiquinent, sans véritable solution pour les éliminer.
Ça a commencé par une crampe dans la jambe droite, qui ne passait pas comme les autres. Seule la marche me soulageait, et au fil des jours la douleur a fini par me réveiller la nuit. Quand je me suis mise à boîter, le toubib m'a prescrit des relaxants, des analyses et un écho-doppler, au cas où... Le temps d'obtenir un rendez-vous (puisque ce n'était "que" des crampes) ça faisait quinze jours que je traînais ma jambe.
A l'image, gros caillou dans la veine saphène, et pas mal de débris dans 3 autres. Mon toubib tombe des nues : "Mais vous arrivez sur vos deux pattes, je ne pouvais pas imaginer que vous aviez une phlébite de cette importance..." Piqûres, analyses de sang, comprimés, surveillance quotidienne pour adapter le traitement... Je continue pourtant à bosser, et à me réveiller la nuit.
Le mois entier passe avant de pouvoir consulter enfin un angiologue. Et là, incrédulité du spécialiste : "Je ne vois rien du tout..." Il scrute les clichés précédents, se gratte le menton, me pose mille questions soupçonneuses : non mais ho, tu crois que j'ai falsifié les échos ou quoi ?
"Vous voyez, vous aviez 4 veines bouchées sur les 6, je ne comprends pas comment ça a pu disparaître si vite !" Euh, je ne sais pas non plus mais c'est plutôt une bonne nouvelle non ?
Je repars avec une ordonnance de deux pages, une dizaine d'examens du sang pointus (et chers !) pour la plupart pas ou mal remboursés : près de 180 euros de ma poche(*) pour des résultats normaux, snif. Sans compter le check-up gynéco, la radio du dos et l'écho abdominale, tous normaux aussi.
J'ai donc eu une thrombose veineuse profonde atypique (retenez bien ce mot, il reviendra souvent, très souvent !) : on ne sait pas pourquoi elle est apparue, on ne sait pas pourquoi elle a disparu, donc on ne sait pas si ça se reproduira. Done.

(*)  A la suite d'une embrouille monstrueuse avec la MGEN (mutuelle des enseignants), et comme je ne vais JAMAIS chez le toubib je n'ai plus de mutuelle depuis l'été 2005.

mercredi 11 mars 2009

Une de mes pierres précieuses

Bon, elle squatte tous les commentaires de ce blog, et une partie des billets, autant vous la présenter :  Zazoune, ma fille n° 2,  bientôt 18 ans, une pépite d'or brut, la plus têtue de toute ma tribu.
Elle veut devenir photographe. 
Du coup elle fait plein de photos plus jolies les unes que les autres.

Et je ne dis pas ça parce que c'est ma fille hein.......

N'empêche, j'ai beaucoup de chance parce que mon autre fille, aussi, fait des photos superbes.

*se frotte les ongles sur l'épaule et souffle dessus*

Le talent c'est héréditaire.

*admire ses ongles et regarde en l'air*


Si si.

Une nuit intense avec Jack



Un blog plein de trésors :

Ce Jack a l'oeil vif, et le crayon juste. Dans chaque billet je sniffe ma dose d'école avec les petits, les parents, les collègues, l'actualité ou les souvenirs, les plaisirs, les coups de sang.

L'autre jour il a eu l'idée saugrenue d'offrir un dessin à qui lui capturera le compteur des visites à 300 000.

Ben oui j'ai surveillé moi aussi ce compteur...... Une bonne partie de la nuit ... 
Je me suis d'abord entraînée à faire des captures d'écran (une première).
Et puis j'ai étudié la meilleure stratégie pour être la preum's à capturer, enregistrer, joindre au mail, envoyer... J'ai ouvert plein de fenêtres, j'ai calé des pages, créé des dossiers, tenté des raccourcis clavier, avalé une tablette entière de chocolat... Sans oublier de retourner tout le temps sur Danger École.
A minuit, on était à 299 988. J'actualisais toutes les minutes, mais ce satané compteur ne bougeait plus. Dans un des coms, qqu'un a suggéré qu'on se fasse une soupe à l'oignon pour patienter ensemble. C'est là que j'ai attaqué le paquet de Nougatti.
Minuit et quart : il ne manque plus que 8 petites visites de rien du tout, allez, allez allez ! Ma fille est sur MSN, s'il te plaît tu n'aurais pas quelques contacts à envoyer là-dessus ? seulement 3 ? Bon c'est déjà ça vas-y ... 
Minuit trente-cinq, le compteur bloque à 299 995. Faut que j'arrête le Nougatti... allez un dernier.
Minuit 40, deux, non trois visites de plus, je frôle l'arrêt cardiaque, j'actualise toutes les 30 secondes, l'écran danse et je crie. Ma voisine doit croire que j'ai ramené un mâle un vrai, c'est sûr !
Minuit 45, 299 999 !! Je vais me faire dessus, pas possible ! J'ai le doigt sur PrintScreenSysRq et la langue qui pend (non ça c'est la surdose de chocolat : je meurs de soif c'est malin !) Cruel dilemne : j'actualise ou pas ? mais si mon ordi bugge ? mais si ça passe à ce moment-là ? mais si le compteur ne se rafraîchit pas tout seul ? mais si ouuuuuuiiiiiiiiiiiiiii !!!!!! 300 000 !!!!!! vite vite vite la capture, vite colle dans Word viiiiiiiiiite enregistre aaaaaaarrrrrhh la boîte mail hhhhhhhhhhhhh pièce jointe pièce jointe mais allez quoi envooooooie !!! quoi "téléchargement en cours" ??? iiiiiiiiiiiiiiiiih il a pas pris la pièce jointe il a pas priiis il a pas priiiiiiiiiiis ! recommence recommence souffle hhhhhhhhhhhh recommence pas grave recoooommence ! Du-Cal-Me : nouveau, pièce jointe, télécharge, haute priorité, envoi, je l'ai fait, ayai, je l'ai fait, ayai, je l'ai fait.... ayai.....je l'ai fait .......
C'est moi qui bugge.

Quel délire ! La montée d'adrénaline : un vrai shoot ! Jack est mon dealer officiel.

Je m'y remets


A la base, ce blog devait me permettre de faire le point sur "ma crise de la quarantaine".

Comme ce tiroir plein de formes à trier...

Une étoile verte pour cette saleté de maladie coeliaque
Un carré rouge pour ma démission de l'Éducation Nationale
Une fleur rose pour mes enfants et surtout mon petit-fils
Une maison jaune pour mon projet de microcrèche
Un oeuf orange pour la publication de mon roman
Et du bleu pour ranger chez moi, du violet pour la paperasse, du marron pour rebrancher mon téléphone...

Grand nettoyage de printemps ? Où est mon balai ............