Ce week-end, il ne m'est rien arrivé.
Rien de négatif, je veux dire.
Une trève incroyable, au point que chaque heure je m'attendais à une big catastrophe.
La force de l'habitude, hein...
Mardi dernier, ma fille aînée a reçu un pré-agrément, pour garder des enfants dans son nouveau chez-elle (chez Mulan, dit son fils) à condition qu'elle sécurise toutes les ouvertures et qu'elle achète une poussette double. Samedi, elle en a trouvé une d'occase, à une demi-heure de train, mais 4h de trajet en tout : Maxence passant le we chez son père, et Zazoune chez son copain, me voilà donc seule, et tiens, justement, pile devant le cinéma !
Ça fait bien un an que je n'y suis pas allée, si ce n'est plus. Séance de 11h, 5 euros, c'est parti ! Ma première intention c'était "Du vent dans mes mollets", conseillé par Coline. Mais je me laisse finalement embarquer par "Camille redouble".
Chouette moment. J'étais toute seule dans la salle, avec mon paquet de M&M's - aux cacahouètes, c'est ceux qui se rapprochent le plus des Treets.
Et justement, les Treets, et le tee-shirt Fido Dido, la K7 du walkman, et la sangle du sac en bandoulière, tant de petits détails discrets, presqu'imperceptibles à la conscience, m'ont replongée pendant près de 2h dans cette année 85 que revit Camille.
Et justement, les Treets, et le tee-shirt Fido Dido, la K7 du walkman, et la sangle du sac en bandoulière, tant de petits détails discrets, presqu'imperceptibles à la conscience, m'ont replongée pendant près de 2h dans cette année 85 que revit Camille.
Les critiques sont à fuir : plagiat ou pas du Peggy Sue de Coppola (m'en fous je ne l'ai pas vu), je crois qu'il faut regarder ce film en ayant vécu ces années-là, à cet âge-là. Avec cette idée en tête : Et si ça m'arrivait ?
L'actrice réussit l'exploit de jouer une gamine de 16 ans sans trucage, sans maquillage, avec son corps et ses formes de femme de 40 ans, et ça fonctionne à merveille. Bon, ce n'est pas le cas de son chéri, que j'ai trouvé moins bien.
Et me voilà donc toute songeuse. Le film commence par une séparation douloureuse, du coup quand elle a l'occasion de tout recommencer, elle voudrait bien changer le scénario, dont elle connaît la fin. Je vous laisse découvrir par vous-même si elle y arrive.
Et moi ? Si je me trouvais catapultée l'année de mes 16 ans ? Est-ce que je changerais des trucs ? Est-ce que je me servirais de ce que j'ai appris, au prix fort, pendant 30 ans ?
Camille veut à tout prix avoir sa fille, telle qu'elle la connaît dans le futur.
Moi je ne sais pas trop. Ce que sont mes enfants, ce qui fait leur essence, est-ce dû à leur père ? à ce que j'ai vécu avec lui ? Ils ne seraient sans doute pas physiquement pareils, ils ne seraient peut-être même pas là (bon ok, ça j'en doute !) mais je crois que quelque part, CES enfants-là sont les miens, et seraient miens même dans d'autres circonstances.
Par contre, oui, sans hésitation, je leur donnerais un père digne de ce nom.
Pour le reste...
Je crois que je vivrais une vie totalement différente. A commencer par mes études, et mon métier. Pas d'étape banlieue parisienne, c'est sûr. Et si je devais recommencer chaque histoire d'amour ? Oh non, avec mon expérience bien en mémoire, la première serait la bonne. Pas la peine de me gaspiller à vivre les autres, haha !
Nul doute que ma vie serait fabuleuse !
En fait...
Peut-être qu'elle serait fabuleuse au regard de ce que je vis aujourd'hui.
Mais en vrai ?