mercredi 26 mai 2010

Philosophie


Ce soir, me trotte dans la tête cette introduction du film La Haine, de Kassovitz.

"C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un building de 50 étages, et qui au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer :
Jusqu'ici tout va bien... Jusqu'ici tout va bien... Jusqu'ici tout va bien...
Mais le plus important c'est pas la chute... C'est l'atterrissage."

F'rais mieux d'aller me coucher moi.

mardi 25 mai 2010

Les larmes d'une étoile


"If blood will flow
when flesh and steel are one
Drying in the colour of the evening sun
Tomorrow's rain
will wash the stains away
But something in our minds will always stay
Perhaps this final act was meant
To clinch a lifetime's argument
That nothing comes from violence
and nothing ever could
For all those born beneath an angry star
Last we forget how fragile we are

On and on the rain will fall
Like tears from a star
like tears from a star
On and on the rain will say
How fragile we are
how fragile we are

On and on the rain will fall
Like tears from a star
like tears from a star
On and on the rain will say
How fragile we are
how fragile we are
how fragile we are
how fragile we are"

Sting
http://www.youtube.com/watch?v=nCUtBZatcZU

mercredi 19 mai 2010

Une collection

Petit à petit j'achète les livres d'Anna Gavalda.
La semaine dernière, j'ai trouvé La consolante en livre de poche. Je n'en suis qu'au milieu, mais je suis contente d'avoir retrouvé l'auteur qui m'avait scotchée avec J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part.
Je n'ai pas du tout aimé Ensemble c'est tout, et je n'ai même pas fini Je l'aimais.

Donc, j'aime bien sa façon d'écrire, surtout son tout premier, un recueil de nouvelles que j'ai déjà relu plusieurs fois. Par contre, c'est dommage que ses bouquins soient si inégaux les uns par rapport aux autres, ça me déstabilise...

La consolante, c'est un type d'une cinquantaine d'années qui n'aime pas sa vie, et qui profite du décès d'une amie de jeunesse pour se remettre en question une bonne fois pour toutes.
Un peu touffu au début, faut s'accrocher pour comprendre, ou plutôt non : ne pas chercher à comprendre, ça viendra plus tard.

Extraits :
"Il leva la tête et inspecta son mur dans la pénombre. Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était pas penché sur son petit monde et il adorait ça pourtant. Il adorait regarder ses photos, ses dessins, son foutoir, ses posters, sa vie, ses souvenirs...
Les murs d'un enfant qui grandit sont toujours comme une leçon d'ethnologie amusante. Des mètres carrés qui palpitent et se renouvellent sans cesse en bouffant de la Patafix. Où en était-elle aujourd'hui ? Avec quelles copines était-elle allée faire le pitre dans une cabine de photomaton ? Quels étaient les gris-gris du jour et où se cachait le visage de celui qui ferait mieux d'être un arbre pour se laisser enlacer sans se plaindre ?
S'étonna d'y trouver une photo de Laurence et lui qu'il ne connaissait pas. Une photo qu'elle avait prise quand elle était encore enfant. Du temps où son index apparaissait toujours dans un coin de ciel. Ils avaient l'air heureux [...]"

"Un soir, Anouk que cette histoire tracassait depuis longtemps, se jeta à l'eau :
- Dis-moi, mon chat...
- Quoi ?
- Pourquoi tu changes toujours de sujet quand on parle de Nounou ? Pourquoi tu n'as jamais pleuré, toi ? C'était quand même quelqu'un d'important dans ta vie, non ?
Il se concentra sur ses macaroni, fut obligé de relever la tête et donc de croiser son regard à cause des fils de gruyère, et répondit simplement :
- A chaque fois que j'ouvre l'étui de ma trompette, je sens son odeur. Tu sais, une odeur de vieux un peu et ...
- Et ?
- Quand je joue, c'est pour lui et ...
- Et ?
- Quand on me dit que je joue bien, c'est parce que je crois que je pleure en fait...

Si elle avait pu, elle l'aurait pris dans ses bras à ce moment précis de leurs vies. Mais elle ne pouvait pas. Il ne voulait plus.
- Mais... euh... t'es triste alors ?
- Oh non ! Au contraire ! Je suis bien !
Elle lui sourit à la place. Un petit sourire avec des bras, des mains, un cou et deux nuques tout au bout."

Voilà, c'est surtout ça que j'aime chez Gavalda : ces petits bouts de vie qu'elle décrit sans qu'on y prenne garde. Ses héros, ça pourrait être n'importe qui, on a l'impression de les connaître, de les avoir déjà rencontrés.

Mais quand même : mon préféré c'est J'aimerais que quelqu'un... Définitivement.

mardi 18 mai 2010

Devenir Monarque


Alors ? Qu'est-ce que tu sais faire ? Qu'est-ce que tu peux faire, toi, toute seule, là tout de suite, sans argent, sans personne ?

- Écrire.
J'ai mon Répertoire, mon roman, mon année de formation à raconter. Et j'ai même la trame d'un thriller. Tout est commencé, rien n'est finalisé. J'ai une adresse pour me faire éditer gratuitement, et France-Loisirs m'a fait du pied.
Coût : zéro centime, rentabilité : à voir. Problème n° 1 et unique : retrouver l'inspiration.

- Raconter des histoires.
J'ai toujours adoré ça, je suis mon meilleur public, et j'aime faire partager mes émotions de lecture. Je revois les yeux émerveillés de mes élèves, leurs fronts attentifs et concentrés, leur plaisir, leur déception quand la lecture s'arrêtait. Et les collègues me disant : "Oooh !"
Je pourrais vendre mes interventions dans les écoles, en enrobant ça de quelques arguments pédagogiques bien placés, quelques traces écrites à compléter. Et peut-être même fonctionner par abonnement, avec la promesse de revenir dans deux mois.
Coût : le décor, quelques albums, et l'essence pour aller d'école en école. Rentabilité : j'ai toujours été stupéfaite des tarifs astronomiques demandés par les 'artistes' ! A creuser.

- Aider.
Mon vieux projet d'accompagnante à la naissance. Écouter les angoisses et questionnements des futurs parents, les conseiller pour les achats, leur tenir la main pendant l'accouchement. Accueillir ces bébés tout neufs, essayer d'éviter que la vie ne les abîme trop vite, trop fort.
Coût : juste l'essence pour me rendre sur place. Rentabilité : sans doute nulle au début.

- Coudre.
Tous ces petits cadeaux de naissance, couverture, nid d'ange, doudou, chaussons. Des habillages de couffin aussi, et puis le sac à couches, le tapis d'éveil, la toise en tissu.
J'avais dans l'idée, à une époque, d'organiser des ventes en réunion, comme les fameuses boîtes en plastique. Et je pourrais aussi, pourquoi pas, vendre sur le marché du vendredi.
Coût : essentiellement les tissus, fils et boutons. Rentabilité : dépendra du bouche-à-oreille, ça peut prendre du temps mais devenir intéressant.

- Me vendre.
Escort girl (ça paie bien...) ou caissière, serveuse au McDo, secrétaire, éboueur. N'importe quel boulot qui me vide la tête et remplit mon porte-feuille. Un minimum.
Coût : acheter des vêtements, je doute que mon vieux jogging soit un atout pour être embauchée. Rentabilité : de quoi payer mes charges...

Bon.
Y a quand même de quoi faire.

Ça va ?


Prenons le truc le plus écœurant que vous puissiez imaginer. Un monstre qui répugne à chacun de vos sens, une pourriture infecte et nauséabonde, à vomir, le cauchemar éveillé, le croquemitaine du placard. Cette bête atroce vous dégouline dessus, vous englue, vous retient, vous digère, lentement, indéfiniment, tout le temps.

Prenons une force surhumaine, un courage surprenant, un sursaut terrible ou de l'aide, tout simplement... et enfermons tout ça dans une cage en acier, recouvrons de chaînes et de cadenas, enveloppons le tout d'un sac épais en fil armé, emballé d'un solide carton entièrement doublé, non, triplé même, et recouvert de plusieurs rouleaux de scotch indéchirable, cachons encore tout ceci sous de nombreuses couches de papier, par ici la ficelle, jette-moi ça dans une malle en fer et boucle-la, voilà, tout au fond de cette cave au dix-huitième sous-sol, derrière la porte blindée aussi épaisse que cinq murs de château-fort.

Respire. Tu es à l'abri. Tu peux essayer d'ouvrir tes volets, de contempler le printemps revenu. Tu peux décider de répondre, quand ton téléphone sonnera. Tu peux sourire à la caissière. Tu peux croiser quelqu'un que tu connais, et le voir, cette fois.

Mais lorsque tu voudras répondre à son gentil : "Ça va ?", tu t'apercevras, horrifiée, que cette larme qui soudain se met à rouler sur ta joue, a une odeur putride, une noirceur infâme, un goût ignoble, elle trace un sillon acide et déchire de son hurlement ton crâne qui s'ouvre en deux, déversant la bête que tu avais cru pouvoir oublier.

Je suis "en dépression". Parfois j'ai l'impression que je ne m'en sortirai jamais, autant baisser les bras et me laisser crever. Parfois je kidnappe quelques miettes de bonheur intense, pur, limpide : le soleil se lève sur la plage, mon petit-fils place tout seul les pièces de son puzzle, et je sanglote à 5h du matin parce que la Dame de Bagatelle est morte, au bout de 1327 pages.

Entre les deux, ça va. Ou pas.
Ne pas éveiller la Bête.

dimanche 16 mai 2010

C'est dans la boîte

Mardi, 16h30, rendez-vous chez la psy.
Elle avait une heure de retard, que j'ai passée en évitant soigneusement de regarder la patiente précédente qui pleurait silencieusement dans son mouchoir, puis le stéréotype du malade mental qui porte sur son visage déformé toute la misère humaine (pour lui c'était plus difficile de l'ignorer, il ne tenait pas en place, et poussait régulièrement des sortes de grognements, dont deux m'étaient adressés, brrr)
Quand enfin elle m'a tendu la main, je m'y suis accrochée comme à une bouée. Fatale erreur : disons qu'elle avait décidé de m'apprendre à nager. Justement ce jour-là.
La veille, j'avais réussi à dire à l'Inspectrice que je n'arrivais pas à prendre une décision, et qu'en conséquence, je demandais une prolongation de 3 mois de mon congé. Ce rendez-vous chez la psy visait seulement à lui faire remplir un nouveau certificat : je ne voulais surtout pas qu'elle me gratte là où j'avais mal, qu'elle soulève les pans soigneusement rabattus pour ne plus y penser.
Raté.
Pour une fois, pendant 40 minutes, c'est elle qui a parlé. Je me faisais l'effet d'être un sac de sable, où venaient s'écraser chacune de ses phrases, chacun de ses mots plus violents les uns que les autres. Sans réaction, je me balançais pour mieux offrir le flanc à ce tabassage ininterrompu, cet afflux de vérités et de questions que je ne voulais pas affronter.
Je suis rentrée sonnée. Muette. K.O debout. Ça a duré plusieurs jours, que j'ai passés à m'énerver sur mon ordi, puis à dévorer des tas de bouquins, entre deux siestes. Et puis j'ai commencé à y repenser, doucement, tranquillement. Étonnée de tant de transparence, moi qui croyais qu'elle ne pouvait pas y comprendre grand chose, au rythme de mes éclipses.
"Vous bâtissez d'immenses projets, de plus en plus grands, de plus en plus ahurissants, mais ça reste une fuite en avant, des cartons creux que vous empilez les uns au-dessus des autres, comme des poupées russes. Mais qu'y a-t-il au juste dedans ? "
Et puis aussi :
"Posez-vous la bonne question, la vraie question : qu'est-ce que je sais faire, qu'est-ce que je peux faire, là, maintenant, avec moi seulement, et qui ne me coûtera rien, ou si peu ? Aucune chance de vous réfugier derrière les autres, ou de soupirer après le manque d'argent, pour affronter enfin ce qui vous paralyse. Ensuite, seulement, nous pourrons envisager votre avenir."
Mon avenir.
A venir.

samedi 15 mai 2010

Touche Pause

Trois jours que je me prends la tête à "réparer" mon ordi, tout infesté de michants virus que je croyais. Et vas-y que je te nettoie la base de registres, et que je te recolle les bouts de fichiers tout perdus les pauvres où qu'elle est sa mère ta race, et que je t'installe et désinstalle et réinstalle les Free Edition Antivirus FireWall Reboot Track BackUp Storage Pute Ta mère Encore, et même que je songe sérieusement à te formater pinaise tu continues tes conneries et ça va vite êt'vu hein salop'rie d'ordi à la c%*¤@# !
Et ma fille me répète pour la troisième fois "Tu as essayé en changeant le clavier ?" et je te jure qu'elle a failli se le bouffer son clavier que si elle me cherche elle va me trouver mais oui je l'ai débranché et ça marche toujours pas et non je vais pas aller fouiller dans mon bazar là-haut pour en trouver un autre tais-toi *hum là je l'ai écrit plus poli que je l'ai dit ou tu t'en prends une !

C'était le clavier. Dernier cri Hightech touches programmables technologie intuitive. Sauf qu'à 18 mois, l'intuition, ben c'est presque les mêmes lettres que l'imagination. Donc, tu tapes i, et ça écrit i=$, youpiii ! Tu tapes e, et ça surligne en jaune fluo tous les M de l'écran, c'est géééant ! Tu épargnes les touches A, Z, Q, C, V, trop loin quand tu es sur la pointe des pieds, mais youhouu, à l'assaut de toute la moitié droite du clavier, c'est partiii !
Ça dû lui prendre 4 minutes et trois centièmes. Le temps que je me retourne et que je pousse le fameux hurlement : "NOOON !!! TU NE TOUCHES PAS A MON ORRDI !! " * bien faire rouler le RR, ça fait plus peur encore et il s'est enfui, mercredi dernier. En rigolant.

J'ai fait le compte. Il a introduit seize macros (ou raccourcis clavier, si tu causes pas le geek). Seize. Dont deux avec le double effet Kiss Cool : si tu tapes deux fois sur le a, tu ouvres un menu déroulant, en-dessous du blanc au² que t'as obtenu à la première frappe. Je te laisse imaginer ce que donne la deuxième frappe du k.
Moi, côté imagination intuitive, ça y est : j'ai eu ma dose.
Merci Maxence.
Non, vraiment.
Je t'ai parlé de l'accent circonflexe ?

mercredi 12 mai 2010

Virus

Cla ²vi$=ert( HS : uy-n vi$=rt(uy-s sp^)uy-rt(emenrt(
Je rt(evi$=ens p^)luy-s rt(a ²rt(d.

Clavier HS : un virus surement.
Je reviens plus tard.

dimanche 9 mai 2010

Faudrait savoir

Demain, à 15h, j'ai rendez-vous avec l'Inspectrice de circonscription. La "gentille". Qui doit transmettre par la voie hiérarchique ma décision. A la "méchante".

Sauf que.

Je ne sais toujours pas ce que je dois répondre.

J'ai fait et refait mes calculs.
J'ai rempli des pages et des pages de colonnes + et - , j'ai écrit des projets, fait des simulations, envisagé la plupart des hypothèses.
J'ai pris des cachets pour dormir et ne plus y penser, je me suis pris la tête chaque nuit à y penser. Et chaque jour aussi.
J'ai pensé : "T'as qu'à dire que tu sais pas, tu vois pas, tu vas voir..."
J'en ai parlé un peu à ma psy, à mon toubib, à mes enfants.
Mais je n'ai rien dit à mes soeurs, à mes parents, à mes amis.

Je me sens si fatiguée !
J'arrive au bout du chemin, après un voyage éprouvant, et je me demande si j'aurai la force de repartir.

J'ai rendez-vous demain. A 15h.
Je confirme ma démission, au risque de plusieurs mois sans revenus, avant un versement de 7.000 euros, puis un autre l'année prochaine de 15.000 ?
Je demande à liquider ma retraite de mère de famille, m'assurant un revenu mensuel de 700 euros, mais avec une dette de 23.000 euros, qui s'étalera du coup jusqu'à ma mort ?
Je prolonge mon congé longue durée, après le 4 juillet, recevant chaque mois 1.500 euros, pendant que la folie me grignote peu à peu le cerveau ?

J'ai rendez-vous demain.

mardi 4 mai 2010

Le rêve d'une beauté trop voulue

Quand je vais chez la psy, dans la salle d'attente, je suis toujours assise en face de cette drôle de bonne femme verte, sous son oeil unique et ironique.
C'est en fait un tableau d'Ingres, qui a été repris et transformé façon Pop Art par Martial Raysse. Tout en haut, au-dessus de sa tête, il a collé une mouche. Une vraie.
Il disait : "Le mauvais goût, c'est le rêve d'une beauté trop voulue."

Est-ce que j'ai encore la force de me cramponner à mes rêves ? Je me sens cassée.
J'ai passé le week-end à dormir, manger, dormir. Un peu d'ordi, quelques commentaires ici et là.
Jean-Jacques Goldman dit dans un de ses textes que j'aime particulièrement : "Je suis plus vivant que je crois."

samedi 1 mai 2010

Contes de la bêtise ordinaire

Aujourd'hui, premier jour du mois, changement de côté pour le stationnement.
Pour une fois, ma voiture n'est pas concernée...

Comme chaque mois, cafouillages, coups de klaxon, des voitures des deux côtés qui bloquent le passage. Slalom quand certains ont l'intelligence de laisser la place de passer. Détours exaspérés quand l'entrée de son parking est inaccessible, là, juste au bout de la rue, mais de l'autre côté de ces deux véhicules presque côte à côte.
Scènes ordinaire de l'intolérance pressée. Deux fois par mois, on a droit au même scénario.

Vers 18h, un choc sous la fenêtre du salon, une accélération rageuse, un voisin qui crie depuis sa porte. Deux rétros par terre, dont un qui a failli exploser ma vitre. Cet abruti, enragé de ne pas pouvoir passer, a tenté de forcer le passage.
De suite les balcons se mettent à parler : "C'est la voiture de Mme V. - C'est votre fils Madame qui a fait ça ! - C'est la BM de Momo !! - Tiens le voilà .." Effectivement, à l'autre coin de la rue, en marche arrière, la voiture blanche remonte jusqu'à l'entrée du parking d'en face, toujours aussi énervée sur ses vitesses.

Ma proprio, au 2e étage, possède une place dans ce parking privé : elle y rentre chaque jour soigneusement sa voiture. Sauf aujourd'hui.
Son rétroviseur est couché sur mon trottoir.