dimanche 16 décembre 2012

"Arrête de pleurer Mémène !"

Ce petit bonhomme connaît les vraies valeurs. Il a pleuré avec nous, lorsqu'on lui a appris que la maman de Coupine était décédée. Mais il m'a vertement secouée, quand je suis revenue en larmes hier. "Mais arrête de pleurer que pour la voiture !"

Il a raison. 

Ce matin donc, pour me changer les idées, expédition à Lidl. 
Une amie de ma fille commence les cours de couture, quand j'ai vu la pub pour la machine à coudre, en vente ce dimanche, je lui ai conseillé de sauter dessus. Littéralement. 
Elle s'est donc postée à 8 heures et quart devant le magasin I de la ville, tandis que j'attendais, à la même heure devant le magasin II.
Un dimanche.
Faut être dingue.

Et ne pas se décourager quand la vendeuse, à travers la vitre, fait signe qu'ils n'ouvriront qu'à 9 heures.
Devant la porte, un gentil monsieur à moustaches me demande si la machine est bien. C'est pour un cadeau, pour sa femme, il sourit. C'est chouette.
Une femme pressée arrive à son tour, tourbillonne un moment, hésite, regarde l'heure, la pub, l'heure... Elle repart en marmonnant. 
Nous nous sourions, le monsieur à moustaches et moi : une concurrente de moins ! J'explique que d'habitude, le magasin a très peu de boîtes des produits en promo. Quand j'ai acheté la mienne, il n'y en avait que cinq en rayon. Un autre monsieur se rapproche, écoute, inquiet : nous voilà 3 sur le coup, et il n'est que 8h35 !
Progressivement, les gens arrivent, certains attendent dans leurs voitures, d'autres font les cent pas. Ils ne font évidemment pas partie de la clientèle habituelle, leurs tenues, leurs manières dénotent dans ce quartier très populaire.
Plus qu'un 1/4h. Voilà l'ivrogne du coin, qui apostrophe un gros bonhomme chauve : "T'es russe, toi ? - Aah non, je suis français ! Français de France ! - D'où ? - Ah mais je suis pas d'ici moi, je viens de Belgique... - La Belgique ? - Oui... Bruxelles - C'est en France, ça, Bruxelles ?"
Le gros monsieur se tourne vers moi, comme si je pouvais l'aider. Je souris encore, décidément c'est une chouette journée.
8h57, la porte s'ouvre. J'essaie de ne bousculer personne, mais je tiens à passer dans les premiers : je suis là depuis presqu'une heure, après tout. Je fonce vers les caisses, elles sont là, deux boîtes, j'en empoigne une, le monsieur à moustaches attrape l'autre, c'est bon ! La caissière, cachée jusque là, lance un Bonjour ! qui me fait sursauter. "Bonjour. Vous n'en avez que deux, des machines à coudre ? - Oui, répond-elle, désolée. On en reçoit très très peu..."
Le troisième candidat arrive, essoufflé, sur la fin de sa phrase, il me lance un regard furieux. La vendeuse continue : "Il y a l'autre magasin, vous voulez qu'on leur téléphone ? - Non, vous êtes gentille, mon amie est là-bas, justement. Si elle arrive à en avoir une, je vous laisse celle-là." Le monsieur se radoucit. Mon téléphone sonne, message du répondeur, je suis sûre que les 2 minutes que j'ai prises pour écouter ont été atroces pour ce pauvre gars !
C'est bon, elle en a acheté une, je me pousse pour lui laisser la boîte : je crois qu'il m'aurait embrassée ! Derrière lui, arrive une demi-douzaine de personnes, que j'ai vues dehors. Je pars en souriant, légère, heureuse, quelle aventure, je me sens bien.

Tu as raison petit bonhomme, j'arrête de pleurer, ce n'est qu'une voiture. 

5 commentaires:

lolodelanormandie a dit…

:) Qu'est-ce que j'adore les jolis moments comme celui-là ! Bien joué quand même hein !! C'était de la haute voltige :))
Gros bisous à toi :)

Pimj a dit…

C'est effectivement un sacré petit bonhomme, qui a déjà compris l'essentiel :)

et une belle aventure :)

lorys03 a dit…

Ça m'a permis de passer le cap, d'une certaine façon.
Donné des forces pour affronter l'administratif, lundi.

Au magasin II, il n'y en avait que 6. Et elle est passée sous le rideau à moitié levé, pour être la première !!

MTSA a dit…

trop bien raconté... j'avais l'impression d'être une petite souris et d'être là.... j'aime, j'adore... Alllez, hauts les coeurs, on avance.... Je t'adore Maxence.. !

Madame Nicole a dit…

la machine à coudre
épique